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Un dernier marathon… entre les gouttes ! par rascal (invité) (invité) (213.41.174.xxx) le 21/12/04 à 23:10:06
La Rochelle, samedi 27 novembre, Renaul Kangoo, 22 heures
Le marin qui me raccompagne en stop à mon hôtel me dit d’un air goguenard : « Vous verrez, demain matin, c’est grand soleil… comme cette après-midi. C’est ma balise satellite qui me renseigne. Y’a bien un gros nuage noir qui pointe à l‘horizon, mais il est attendu que pour 15 heures. » Super, que je me suis dit, moi à cette heure, je serais déjà les doigts de pieds en éventail à récupérer dans le TGV ! On devrait jamais écouter les marins…
La Rochelle, samedi 27, espace Encan, 20 heures
La grande salle de l’Encan, avec les 1 000 couverts de la Pasta Party et sa cinquantaine de bénévoles qui vous font une haie d’honneur à l’entrée. Plus de 1500 repas seront servis aux glorieux marathoniens pour faire le plein de pâtes avant la course. Après 4 assiettes de spaghettis bolognaise, 3 gâteaux de riz empruntés aux voisins, je digère et écoute d’un air discret l’avis d’un vieil habitué de la distance qui nous donne ce dernier conseil avant de quitter la table : « Demain , les gars, le secret du marathon, c’est la gestion ! Ecoutez moi bien, dès le départ il faut freiner des deux pieds pour terminer frais comme un gardon ! » On devrait toujours écouter les anciens…
La Rochelle, dimanche 28, le bistrot du port, 7 heures du mat
Sur le quai Duperré, c’est pas encore la grande foule. Au dessus des quelques coureurs qui errent sur la jetée, de gros nuages gris menacent. Pourtant, on attend la foule. Le marathon de La Rochelle, c’est pas rien. Le deuxième après Paris, participation record en 2004 avec près de 7 100 inscrits prêts à en découdre pour au moins finir… et repartir avec la bourriche d’huîtres, la grosse médaille genre mérite agricole et le beau coupe-vent blanc immaculé. On se réchauffe au bistrot du port. Des Bretons distribuent leur tract pour leur marathon local en lançant à la volée : « Allez, une petite ordonnance pour continuer le traitement. »
Autres brèves de comptoir :
- « Moi l’an passé, j’ai galéré. Tout allait bien et le mur m’est tombé sur la tête au 35 kilomètres. »
- « Dis donc, la serveuse, elle est mimi. Moi, je cours derrière elle, je fais 3 heures ! »
- « A New York, faut compter dix mille balles de budget. En plus, faut pas être pressé au départ ! »
- « Eric, qu’est qu’il a ronflé. Moi, si j’avais du picoler ce qu’il a bu hier. Y finissait le côte-de-beaune à toutes les tables »
- « Eh, regarde le papy, il a un dossard de kényan avec une bande bleue ! »
- « A la Pasta, Riton il avait un ticket.. Mais c’était avec une Biélorusse ! »
- « Eh, les gars, suis passé au casino hier soir. J’ai remboursé le voyage, l’hôtel et l’inscription. Merci les machines à sous…»
La Rochelle, dimanche 28, le départ, 9 h 30
Les quais sont noirs de monde, une longue chenille humaine va s’étaler sur des kilomètres et des kilomètres. Il fait pas chaud, 8 degrés, mais les Rochelais sont là pour encourager. Coincé dans le sas des 3 h 15, je crois finaud de vouloir suivre le meneur d’allure qui va m’emmener au gotha : c’est à dire sous la mythique barrière des 3 heures, celle qui sépare le « vulgus omnis maratonus » du dieu vivant. Qu’importe la nuit blanche passé à l’hôtel à tirer des plans sur la comète après avoir assisté à la bérézina du quinze tricolore devant les All Blacks, je sens que ça va le faire, que je vais bientôt rayer des tablettes les 3 h 22 mn de mon premier marathon à Cheverny en avril dernier.. Attention, la vérité du matin n’est pas celle du midi, je vais rapidement l’apprendre à mes dépends.
La Rochelle, dimanche 28, c’est parti
Notre meneur d’allure est un des rares forçats du bitume à pouvoir parler en courant, faut le faire à 15 km/heure. KM 5 en 22’ : « C’est bon les gars, on est dans le tempo ». KM 10 en 43’ : « Ca roule, de vrais métronomes ». KM 15 : « On est parti pour les 3 heures ». Semi-marathon en 1’30’’ : « Au poil, on a 20 secondes d’avance ! » Depuis le départ, une petite pluie s’abat sur la course, au 25, cela s’accentue, on est trempé et les chaussures pèsent deux tonnes sous la bruine et font floc-floc sur le bitume. Qu’importe jusqu’au 32 KM, je suit toujours le petit groupe des 3 heures qui s’accroche à son gourou en tirant la langue et en gardant le tempo : 4’15’’ au kilo !!!. Tiens, une petite douleur dans la cuisse. Bizarre !
La Rochelle, dimanche 28, le chemin de croix
La pluie incessante est une véritable mangeuse d’hommes. Comme disais mon oncle, le colonel : « Grain à l’horizon, crampes dans le bataillon !!! » Nombreux sont les gaillards – et les gazelles noires des hauts plateaux - qui commencent à rendre les armes. Les crampes, cela n’arrive pas qu’aux autres. Moi elles m’arrivent de partout comme cela à l’impromptu, malgré ma belle prépa de trois mois dans les forêts de Meudon. Pourtant, j’ai bu et mangé en course ce coup ci ? Au 35 KM, c’est l’arrêt total. Oh, non pas à dix kilomètres de l’arrivée… Le calvaire commence, les stop brusques, suis planté la sur le trottoir, figé comme une statue de sel. Des gars me disent : « T’arrête pas, tu ne redémarrera pas ! » Les collègues qui vous dépassent en troupeaux, la moyenne qui tombe de une minute, puis de deux minutes au kilomètre, le groupe des 3 h 15 qui vous laisse sur place à 2 km de l’arrivée…, un véritable crève-cœur. Et une soif, une soif terrible à tendre la main au spectateur en espérant la boisson salvatrice, à guetter le ravitaillement des 40 pour enfin avaler un demi-litre d’eau. Cela requinque. Encouragé par la foule qui a envahi les quais aux abords de l’arrivée, je reprends pieds. Et termine presque normalement, mais dans la douleur, le dernier kilomètre. 3 heures 23 minutes 35 secondes. Pour les 3 heures, faudra repasser !
La Rochelle, dimanche 28, l’arrivée
A l’arrivée, c’est streaptease général sous la pluie et le froid. Quelques épouses compatissantes soutiennent leur Spiridon de maris le maillot détrempé, le short suintant, les gambettes perclues de crampes qui ne peuvent plus « arquer » pour ôter les chaussettes qui collent aux ampoules. Ambiance !
Meudon, lundi 29, entre le premier et le deuxième étage
Mes jambes sont en béton, descendre l’escalier relève du supplice. Heureusement, ce soir, on va se régaler avec les fines de claires. Demain, je pourrais faire le fier avec mon beau coupe-vent devant les copains de l’ASM puis retrouver des distances plus raisonnables la semaine prochaine au cross Dassault et dans 15 jours, déguisé en père noél à la Corrida d’Issy. Le marathon, c’est comme le renard du petit prince, on l’apprivoise avec l’âge et le temps. Et puis, comme disais l’autre, moi la prochaine fois, je freine des deux pieds dès le départ… Parole de menteur !
rascal, dossard 1 869.
Un dernier marathon… entre les gouttes ! par sourire (invité) (193.250.149.xxx) le 22/12/04 à 08:22:10
Merci rascal pour ton cr de la rochelle.
Même un mois après je suis encore sur un nuage mais sans pluie !!!
J'ai fini juste avant 4h15 avec la joie d'avoir profiter le plus longtemps possible du paysage et du moment.
J'ai complétement oublié mon objectif de 3h50-4h quand au 36kms j'ai vu des coureurs qui visaient entre 3h30-4h en pleurs avec crampes et sur le point d'abandonner.
A ce moment là ce qui est devenu important c'était de le finir.
Un dernier marathon… entre les gouttes ! par GGBI (membre) (80.15.152.xxx) le 22/12/04 à 09:13:44
Super CR. Tu as apris un peu déçus j'imagine que gagner 20 minutes sur un marathon, c'était un peu ambitieu.
Je suis sur que tu passera sous les 3 heures, donne toi juste le temps (2 a 3 marathons de plus).
Y'a qu'un truc qui me chifone toujours, c'est penser que la rochelle est le deuxiéme marathon de france derrière Paris avec 7100 participants, alors que le médoc en a rassemblé plus de 8500 cette année.
Un dernier marathon… entre les gouttes ! par raztaboule (membre) (193.218.15.xxx) le 22/12/04 à 09:51:47
un chouette CR bien vivant !
et puis belle perf quand même !
@GGBI : le nombre de participant n'est pas , il me semble, le seul facteur( nombre d'arrivants, temps des premiers, temps moyen ... ) .
Un dernier marathon… entre les gouttes ! par Frédéric (membre) (217.128.42.xxx) le 22/12/04 à 10:06:57
Rascal,
C'est vrai que la météo ne nous a pas aidé avec la grosse pluie après 20 minutes de course. Dire que la veille il faisait si beau et que le lundi était assez agréable aussi...
Tu t'es mangé le mur de l'Atlantique, en plus cette partie du parcours à partir du 35e et jusqu'après Les Minimes est assez ingrate et sans ambiance (ha le percussionniste et son bidon seul sous un abribus du coté de l'IUT).
Apparemment tu es parti bien trop vite, revois ta préparation pour un prochain marathon, l'alimentation en dernière semaine, et vise plutôt 3h15/3h10 plutôt que directement 3 heures.
Et qu'as tu mangé le dimanche matin avant la course ?
Fred
Un dernier marathon… entre les gouttes ! par GGBI (membre) (80.15.152.xxx) le 22/12/04 à 12:01:59
@raztaboule, on peu considérer un classement en fonction du nombre d'arrivée (là encore le médoc est forcément second) ou bien du meilleur temps, là je ne sais pas (ce qui est sur c'est que ce n'est pas le médoc) ou encore du temps moyen.
Ce qui me parait plus compliqué c'est de prendre en compte plusieurs critéres.
En tout état de cause, j'entend souvent dire que c'est le second en nombre de participants (ce qui est faux). Même a sur France 3 le soir de la course.
Un dernier marathon… entre les gouttes ! par rascal (invité) (213.41.174.xxx) le 22/12/04 à 12:11:27
J'avais mangé un bon gateau magique fait maison (marga, poudre de noisettes, amandes, raisins secs, etc.) vers 6 h 30 et comme tu as pu le lire m'étais bien baffré de spaghettos la veille. Je pense que de ce coté, il y avait des sucres lents dans le moteur. Non, je crois que la nuit blanche (vraiment blanche, pas fermé l'oeil de la nuit n'a rien arrangé), j'ai ptèt pas assez bu avant les crampes (à vue de nez 1 litre) alors que sous le froid et la pluie, on dépense ptèt + vite les calories surtout au rythme des 3h jusqu'au 32e KM (j'avais bien fait des séances longues, mais pas à ce rythme soutenu)???
Comme je le disais au début du CR,c'est sur, s'il fallait raison garder, j'aurais du rester avec le groupe 3 h 15, et qui sait, si dans ce cas les crampes ne seraient pas apparus, j'aurais ptèt accéléré sur la fin pour me rapprocher des 3 h. Ce qui est sur, et d'autant + rageant, c'est que j'en avais encore sous la semelle après avoir pu enfin boire au ravitos des 40. Mais les crampes sont cruelles, et dévoreuses. Merci en tous cas pour vos encouragements, je remettrai quelques CR pour mes prochaines courses (Foulées de Vincennes en février, mon 10 km de rentrée, objectif 37 mn).
Un dernier marathon… entre les gouttes ! par FAB16 (invité) (81.80.27.xxx) le 22/12/04 à 14:54:29
Salut Rascal,
J'ai vaicu à peut pres la même expérience que toi, mais en pire.
Un départ réussi, sur les bases que je m'étais fixées: 22 min au 5000, le froid ne me gêne pas et un oeuil fixé sur le meneur d'allure de 3h qui a toujours 300 à 400m d'avance. Je passe au 5000 avec un temps prévisionnel de 3h11 (compte tenu de mon départ en retard d'une minute sur le coup de pistolet). Sur ce je continue fringuant et bien dans l'allure, je passe au 10 kms en 43min, le pévisionnel m'indique 3h02, je blague avec un camarade de course en lui disant que plus je cours, meilleur sera mon temps final. La Pluie est là depuis un petit 1/4 d'heure et le froid qui ne me génait pas jusque là commence a me geler les membres, j'ai l'impression qu'un incident de course se prépare. Dans la descente qui nous emmène vers l'hopital j'en profite pour allonger un peu ma foulée. Je passe l'Encamp dans un temps correcte mais paradoxalement sans espoir de chrono. Je franchi la ligne des 15kms en 1h04min en étant à 1min30 du meneur d'allure et au 20kms le mal est fait et j'ai perdu sur lui 1min30 en 5kms.
A partir de là, tout s'enchaine je me mets à marcher au niveau du casino. Bien qu'il soit pls facile de faire demi tour que de finir les 20 derniers kms je décide de teminer pour mon père qui n'a pas pu faire "son dernier" marathon pour des raison de santé et pour mon fils de 18mois qui a crié "Papa Papa!" lors de mon passage à l'Encamp.
La Fin du parcours est une galère totale ou j'alterne entre la marche et le trot.
Je fini en 3h49^sans etre épuisé mais avec 2 ampoules au pieds et une tendinite au genou.
Je me souviendrai toute ma vie de mon premier marathon et je me suis promi de revenir à LA Rochelle en 2005 pour prendre une revanche sur les élémnets.
Sportivement
Fab16
Un dernier marathon… entre les gouttes ! par Frédéric (membre) (217.128.42.xxx) le 22/12/04 à 15:05:41
Fab16,
Avec un objectif de 3h11 tu n'aurais jamais dû voir le meneur d'allure 3h, toi aussi tu es parti beaucoup trop vite, tu aurais plutôt dû essayer de suivre le lièvre 3h15.
Cela dit si tu as coincé dès la mi course c'est sans doute le signe d'une préparation insuffisante.
C'est le genre d'erreur qui doit servir pour bien aborder le prochain, et si tu visais plutôt un temps de 3h30 (5 min/km) en courant régulièrement du 1er au 42e km ?
C'est important sur marathon d'être capable de tenir un effort constant. Rien ne sert de brûler les étapes et viser immédiatement un objectif élevé.
Fred
Un dernier marathon… entre les gouttes ! par Fab 16 (invité) (81.80.27.xxx) le 22/12/04 à 16:01:14
Merci de ta réponse Fred,
Mais mon objectif était de 3h-3h05 car j'avais déjà tourné en footing lent en 2h12 au 30kms
Sportivement
Fab16
Un dernier marathon… entre les gouttes ! par Frédéric (membre) (217.128.42.xxx) le 22/12/04 à 17:01:29
Effectivement Fab16 si tu arrives à courir 30 km en 2h12 à l'entraînement tu dois pouvoir approcher les 3 h. Ta préparation était-elle bonne ? C'est vrai que nous n'avons pas eu de bonnes conditions ce jour là mais je ne pense pas que ce soit la seule raisons de cette défaillance. Belle abnégation en tout cas que ton envie de terminer.
Fred (qui était parti trop vite aussi...)
Un dernier marathon… entre les gouttes ! par Fab16 (invité) (81.80.27.xxx) le 22/12/04 à 17:16:19
On se rattrapera l'année prochaine.
J'ai demandé à Météo France Ils nous annoncent grand soleil pour le 27 novembre!!!
Fab16
Un dernier marathon… entre les gouttes ! par (invité) (216.216.32.xxx) le 24/12/04 à 23:28:08
Il ni connait rien et il donne son avis sur tous!!!
Pour 2005 j'espère qu'on vat être débarrassé de FRED!!! FRED va voire ailleur et joyeux NOEL quand meme!!!
Un dernier marathon… entre les gouttes ! par abdel (membre) (83.114.113.xxx) le 25/12/04 à 08:42:40
- fred, n'écoute pas l'abruti "d'invité". reste avec nous et continue a donner des conseils éclairés et pondérés .
- la lacheté est anonyme, comme la connerie est universelle !!!!
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Un dernier marathon… entre les gouttes ! par lucas (invité) (83.113.31.xxx) le 25/12/04 à 11:16:24
tiens c'est un récit que tu a mis sur
www.courirlemonde.org !
Un dernier marathon… entre les gouttes ! par STEPHANE (invité) (193.249.182.xxx) le 25/12/04 à 11:57:20
JOYEUX NOEL !
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