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Abandon facile par Freelens69 (invité) (37.172.123.xxx) le 30/05/20 à 09:07:10
Salut !
Je cours depuis 2 ans maintenant et je m'entraîne régulièrement (4 à 5 fois pour semaine pour 50 à 60km). Je fais des 5km et des 10km, bien qu'intéressé par les distances supérieures, car j'ai 18 ans.
L'année dernière je n'avais aucun problème, j'arrivais toujours à être motivé lors de mes entraînements. L'athlétisme est en effet une passion depuis tout petit, même si des problèmes de santé m'ont empêché de le pratiquer pendant quelques années.
Jusque là tout allait bien, dans mon club j'avais des amis compétitifs qui m'aidaient à me surpasser. Je n'avais aucun mal à aller dans le "rouge".
Cependant, début 2019, j'ai changé de club à cause de mes études. Je me suis retrouvé dans un club réputé mais il n'y avait personne de mon âge.
Ainsi, pendant plusieurs mois j'ai senti que je n'avais pas forcément l'esprit de compétition que j'appréciais dans mon ancien club. D'ailleurs, j'ai effectué quelques compétitions (5km et 10km) qui se sont soldés par des grosses envies d'abandons et des temps vraiment incohérents avec mes capacités. Durant ces courses, il n'y avait personne que je connaissais, et je me demande si ce n'est pas la raison de ma démotivation.
Ensuite, début novembre, j'ai failli abandonner une course de 16km sur laquelle j'étais parti trop vite. J'ai marché pendant environ 20mn avant de repartir, m'apercevant que la douleur n'était pas si intense que ça...
Ça m'a foutu un gros coup au moral et pendant plusieurs mois j'ai eu des envies d'abandon même à l'entraînement.
Ensuite, au fur et à mesure, mes sensations sont revenues et j'ai réussi à battre mon record sur 5km (18'30). Cette fois-ci, j'ai fait l'intégralité de la course avec un partenaire d'entrainement, et ça m'a bien aidé.
Néanmoins, avec le confinement, j'ai été amené à m'entraîner seul. Je me suis vite aperçu que mes entrainements solo étaient moins qualitatifs que ceux avec le club car je me permettais de ralentir quand ça devenait difficile...
Après quelques mois de galère, j'ai quand même réussi à progresser et j'ai senti qu'il était temps de me tester (l'absence de compétition oblige!). J'avais donc prévu de faire un 5km aujourd'hui, en ayant l'espoir de battre mon record.
Aujourd'hui était donc le jour J. J'avais tout bien préparé : apport glucidique la veille, pas trop mangé le matin, bonne nuit de sommeil, bonne hydratation...
J'ai débuté la course à 3'36 au kilo. Je visais 18'00 comme temps final. Le deuxième kilo est passé en 3'37. Ensuite, arrivé au troisième, j'ai commencé à souffrir même si je l'ai passé en 3'40. Cependant, à partir de ce moment là, les douleurs se sont intensifiées... (Maux de ventre minimes, souffle court et jambes plutôt lourdes)
En réalité, les douleurs n'étaient pas très fortes, mais j'avais comme l'impression de les surestimer et elles jouaient sur mon moral. Au cours de mon précédent record, j'avais eu les mêmes sensations au même moment, mais j'ai fini la course.
En revanche, sur la tentative de ce matin, je me suis finalement arrêté après avoir parcouru 3,35km. J'étais plus ou moins dans mes temps...
Seulement quelques secondes après m'être arrêté, j'ai réalisé que la douleur était loin d'être insupportable et j'ai terriblement culpabilisé...
Si j'avais continué la course, je pense que j'aurais fini en 18'15.. je sais que ça aurait été dans mes capacités, malgré la souffrance.
Cependant, les quelques douleurs habituelles de courses en aérobie m'ont poussé à l'abandon... Je n'ai aucune idée de comment je pourrais améliorer mon mental.
Pour le coup, c'est vrai que j'étais tout seul (pas de lièvre, personne aux alentours), ce qui a facilité mon abandon.
C'est déjà arrivé à certains d'entre vous? Je suis vraiment à la recherche d'une solution pour apprendre à me surpasser seul. J'ai même essayé de me mettre à la méditation que je pratique depuis décembre 2019 mais rien n'y fait..
Merci !
Freelens69
Abandon facile par SuperD (membre) (91.170.57.xxx) le 30/05/20 à 09:44:12
ton problème vient probablement du fait que tu places ta fierté beaucoup plus vis-à-vis du regard des autres que du tien, c'est notre lot à tous (l'adversaire est un outil qu'on utilise pour se dépasser) mais dans une plus ou moins large mesure selon les individus.
Cette fragilité mentale peut se combattre dans un premier temps en modérant ses ambitions. dans le cas présent tu as voulu légitimement tenter 18' et tu as échoué, la semaine prochaine fais une tentative en 18'30 et amuse-toi dans le dernier kilomètre...
qu'importe le chrono final (qui sera forcément meilleur que 18'30) ce qui compte c'est ce que tu auras intériorisé mentalement dans le dernier km : l'euphorie!
lors de ta tentative suivante pars sur la base du chrono réalisé dans l'euphorie, tu auras un peu plus de difficulté mais l'expérience précédente te soutiendra.
chaque étape t'amènera à supporter progressivement un degré supérieur de souffrance, et chaque fois tu en tireras une arme plus puissante pour l'épreuve suivante.
Le cerveau nous bride pour protéger notre organisme des excès qu'on essaye de lui imposer, il a besoin de beaucoup de temps et de progressivité pour accepter d'être débridé mais lorsque c'est chose faite il n'y a plus de retour en arrière
le secret d'un mental fort c'est de se construire des antécédents positifs mais pour ça il faut débuter modestement et ne pas brûler les étapes.
Abandon facile par Freelens69 (invité) (37.172.123.xxx) le 30/05/20 à 09:48:26
Merci pour ton message.
Effectivement, c'est aussi le sentiment que j'ai. Je suis compétitif et j'ai tendance à me surpasser pour montrer aux autres ce dont je suis capable.
Je vais essayer cette prochaine tentative en 18'30 et je t'en donnerai des nouvelles.
Néanmoins à cause de l'abandon d'aujourd'hui j'ai clairement un coup au moral et j'appréhende déjà la prochaine tentative. Le pire moment sera le passage du 3eme kilo où je risque de me souvenir que c'est un à ce moment que j'ai abandonné :(
Abandon facile par SuperD (membre) (91.170.57.xxx) le 30/05/20 à 10:11:15
"j'appréhende déjà la prochaine tentative. Le pire moment sera le passage du 3eme kilo"
c'est pour ça qu'il faut recommencer modestement : pour ne ps courir le risque de l'échec (ne pas mettre brutalement le cerveau face à un obstacle qu'il va refuser car la marche est trop haute).
dans toutes les courses menées au taquet c'est en général vers les 7/10 de la distance que le cerveau refuse l'obstacle. pour un 5000 c'est vers 3500 pour un 10000 vers le 7ème km, pour un marathon vers le 30-35ème(un peu plus tard). Il faut savoir, mais tu t'en est manifestement déjà rendu compte, que la difficulté n'augmente pratiquement pas physiquement mais qu'elle est essentiellement mentale : c'est le fameux seuil de renoncement imposé par le cerveau à qui il faut apprendre petit à petit qu'il peut autoriser cet effort.
Abandon facile par SuperD (membre) (91.170.57.xxx) le 30/05/20 à 10:27:39
pour répondre à ta dernière question : "est-ce que ça vous est déjà arrivé?"
J'ai abandonné dans 80% des courses de 5 ou 10km auxquelles j'ai participé pendant mes 6 premiers mois de course à pied, jusqu'à ce que je comprenne qu'il fallait être très progressif dans l'agression mentale. Lors des 40 années qui ont suivi je n'ai abandonné qu'une seule fois pour cause de trop grande ambition ;-)
Abandon facile par Freelens69 (invité) (37.172.123.xxx) le 30/05/20 à 11:05:11
Effectivement sur 10km j'ai souvent été en difficulté à partir du 6eme voire 7eme kilo. En fait, même sur le 800m que je pratiquais l'année dernière, j'avais cette barrière à 600m mais heureusement, sur cette distance, je n'avais pas le temps de penser à l'abandon.
Je vais essayer d'être davantage progressif et de ne pas trop me mettre la pression. C'est vrai que la course à pied est un sport exigent. Je vais essayer ça, merci :)
Et ça me rassure de voir que d'autres personnes sont (ou ont ete) confrontées au même. Le corps est très capricieux quand il s'agit de le mettre en situation d'inconfort
Abandon facile par Freelens69 (invité) (37.172.123.xxx) le 30/05/20 à 11:08:54
Après des fois je me demande si je ne suis pas fait pour la vitesse plutôt que l'endurance.
L'année dernière pour ma première saison d'athlétisme j'ai établi mon record sur 400m en 56". J'avais une certaine facilité en puissance que je n'avais pas en endurance. Je faisais aussi 5kg de +.
Le problème c'est que je préfère largement les sensations d'endurance, je suis pas un adepte des courtes distances
Abandon facile par (invité) (91.182.5.xxx) le 30/05/20 à 11:28:58
Quand j’entame une course avec un objectif chronométrique en tête, si en cours de route je vois que je ne vais pas y arriver j’abandonne comme ça je peux me dire que si j’étais allé au bout j’aurais peut-être atteint mon objectif. Ensuite je dis à mon entourage que j’ai préféré arrêter car je ressentais une douleur même si ce n’est pas vrai.
Abandon facile par Freelens69 (invité) (37.172.123.xxx) le 30/05/20 à 11:46:33
Je pense que ta situation est même pire que la mienne car tu as une grande fierté qui te pousse à mentir
Abandon facile par Alain (invité) (90.52.116.xxx) le 30/05/20 à 12:13:25
Il faut prendre rendez-vous vers un psychanalyste
Abandon facile par (invité) (91.182.5.xxx) le 30/05/20 à 13:19:36
37.172 tous les moyens sont bons pour me garder motivé pour la fois suivante et je finis toujours par atteindre mes objectifs. Il faut juste une bonne dose d’auto-persuasion mais j’en ai fait ma spécialité au fil des ans.
Abandon facile par (invité) (90.27.94.xxx) le 30/05/20 à 16:05:11
Personnellement moi aussi je préfère abandonner si je sens que le chrono sera démoralisant au final. Je me souviens d’un 10 k couru en pleine chaleur, j’ai préféré abandonner au 5e kilo alors qu’un ami a absolument voulu terminer...complètement cuit avec 6’ de plus à son RP...je ne vois pas trop l’intérêt honnêtement. Autant préserver ses facultés physiques et mentales pour les entraînements et compétitions à venir.
@superD : c’est vrai que l’adversaire est le meilleur outil pour se dépasser, du coup je trouve qu’il y a beaucoup d’hypocrisie en club car ce qu’on cherche surtout c’est bien être meilleur que son partenaire de séance. Enfin pour ma part, je n’ai pas de problème pour me surpasser en solo, à l’entraînement comme en course. Mais c’est peut être une question de maturité et de nature, je suis quelqu’un de très solitaire.
@freelens : ne te mine pas le moral pour une course en solo, tu dis toi même que c’est déjà compliqué sur une course avec des inconnus...de toute façon sincèrement je ne connais pas grand monde qui parvient à battre un RP dans ces conditions.
Abandon facile par Freelens69 (invité) (37.167.80.xxx) le 30/05/20 à 18:33:54
90.27.94 :
Je pense que tout dépend de la manière de fonctionner de chacun. Personnellement l'abandon, quelque soit sa nature, est négatif. Je comprends ton ami qui a voulu terminer la course. Il s'est certainement dit "J'en ai chié mais je l'ai fait", et c'est exactement ce que je pense.
Et c'est justement pour cela que l'abandon d'aujourd'hui me fout en l'air le moral, surtout que mes envies d'abandons sont régulières.
Sinon pour ce qui est de l'hypocrisie, je pense plutôt que c'est naturel chez l'être humain. Si les athlètes ne s'entraînaient pas entre eux il y aurait certainement un niveau global moindre dans les élites.
Abandon facile par Pipo34 (invité) (90.48.243.xxx) le 30/05/20 à 21:16:21
La seule expérience de l'abandon que j'ai (pour l'instant) c'est lors d'un 10 km à Alès.
On était parti à quatre tous avec des temps en vue, deux terminèrent dans le temps escompté, un fut déçu et un abandonna à cause d'une explosion avant les 5 km je crois.
Je devais terminé dernier des quatre avec un temps très lent de 44', d'ailleurs dans la voiture quand j'ai dis que je voulais faire moins de 45' ...comment dire j'ai senti un peu de condescendance.
Du coup sur les quatre coureurs j'ai terminé satisfait de ma course avec l'autre qui avait réussi son temps en 35' environ je crois.
Celui qui abandonna et c'était gentiment moqué du temps que j'avais prévu nous a expliqué qu'il n'était pas en forme et préférait ne pas terminer...???sur le moment je n'ai pas compris mais en lisant ce topic je comprends mieux.
Sinon pour beaucoup de mes autres courses c'est souvent la déception au niveau chrono mais c'est du au fait que j'évalue mal mes capacités, mais abandonné une course j'avoue que l'idée ne m'a jamais traversé l'esprit.
Même lors de ma première, un marathon que j'ai couru à un rythme de semi jusqu'au 25°km et après en marchant et en trottinant pour rallier l'arrivée, l'envie d'arrêter c'était juste parce que je ne pouvais plus marcher, mais mon esprit voulait continuer.
Dis toi que arrêter une course sans être blesser ce n'est juste pas possible et ça ira mieux ;-)
Abandon facile par coyote28 (membre) (159.50.16.xxx) le 02/06/20 à 12:50:49
On aime ou on n'aime pas se faire mal à la g...., je pense que c'est un peu ancré dans la génétique, dans l'éducation.
C'est sûr que tenter un 5k en solo, c'est loin d'être facile car c'est plus facile de dépasser ses limites quand on veut dépasser le gars de devant.
Abandon facile par Pascal (invité) (76.64.254.xxx) le 02/06/20 à 16:34:18
Quand tu goûtes une fois à l'abandon, la tentation devient forte par la suite... J'avais un pote assez talentueux avec qui je m'entraînais et courais en VTT. Dès que ça n'allait pas comme il le voulait, il abandonnait plutôt que de terminer et se contenter d'un moins bon rang. Il ne fait plus de sport aujourd'hui.
Abandon facile par keke (invité) (171.16.210.xxx) le 02/06/20 à 16:39:02
je n'ai jamais abandonné, je finis toujours dans le paquet.
Abandon facile par SuperD (membre) (91.170.57.xxx) le 02/06/20 à 17:17:16
"On aime ou on n'aime pas se faire mal à la g...., je pense que c'est un peu ancré dans la génétique, dans l'éducation."
Mais surtout, et comme je l'explique plus haut ça se travaille, de la même façon que se travaillent tous les autres paramètres qui conduisent à la perf.
Abandon facile par Spirak (invité) (194.153.110.xxx) le 02/06/20 à 18:11:25
Si j'avais abandonné toutes les fois que j'en ai eu envie, j'aurais pas fini beaucoup de courses...
Mais je fais une différence entre un objectif perso et solo qu'on peut reprogrammer 3 jours plus tard et une couse qui n'a lieu qu'une fois par an. Sur ton défi perso du jour, aucun mal à ne pas aller au bout et à reporter.
Sur une course c'est très différent. Notamment parce qu'après la ligne, y'a a bouffer, moi, ça me motive :-D
J'ai connu les hauts de classement (un peu) et les bas (plus). pour moi, c'est objectif atteint ou pas.
Quand c'est mort, je me refixe aussitôt un autre objectif. Parfois pas très ambitieux, c'est vrai, le moins ambitieux étant : finir. Pour moi finir, c'est déjà bien.
Dans ma vision manichéenne du monde, finir premier, c'est mieux que finir dernier, mais finir dernier c'est mieux qu'abandonner. Mais je sais que ça se discute.
Une fois un gars que je connais me dit qu'il a fait 42' sur 10 mais qu'il pense qu'il vaut moins de 40. Je me retiens de lui dire qu'il vaut pas sub 40 mais 42 parce qu'en CAP, on vaut ce qu'on a couru.
Bref, on s'inscrit sur un 10 labélisé tout facile propice à battre son record. il tente le sub 40 et moi le sub 50.
On échoue tous les deux.
Au 5e, il est à la bourre et abandonne. Moi je termine au fin fond du classement en 52 minutes mais ce jour là je bats mon petit record perso qui était à 53. j'étais super content et lui il tirait la gueule.
Dans le métro, il me regonfle avec un "c'est con, je suis sur que je vaux moins de 40". Bon, je le taquine en lui disant que moi je vaux 38 et qu'il suffirait de pas grand chose : perdre 20 kg, doubler mon kilométrage, quitter ma femme, abandonner mes gosses et changer de taf."
ça le fait pas rire mais au final, aucun de nous deux n'a jamais couru un 10 en moins de 40.
Je pense qu'en se trainant, il aurait pu faire 43 ou 44, ce que je ne serai jamais capable de faire. Il s'est d'ailleurs privé d'un petit plaisir, car en faisant ça, il m'aurait collé 8 min dans la vue et aurait pu me pourrir jusqu'à ma correspondance ^^
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