Récit du Marathon de Londres

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Récit du Marathon de Londres par Blue_o (invité) (82.235.242.xxx) le 27/04/06 à 23:27:44

2006 London Marathon.

Alors tout a commencé un beau matin d’avril, sous un bon London Drizzle, l’équivalent de notre crachin breton. Il faisait frais et humide, le temps idéal. Après tout, je n’étais pas venu à Londres chercher le soleil, sinon je serais allé en Andalousie. Et puis ça faisait des mois que je me l’imaginais, ce marathon dans la brume. De toutes manières, chaque année, chaque épreuve, la pluie ou la neige nous attend. C’est écrit. Cela avait commencé par la neige en plein mois d’août en Auvergne en 2000 …
7h30. Nous voilà en tenu, en route pour Londres depuis Wimbledon. On se prend en photo sous le beau panneau que Gérard nous a préparé par surprise. Une belle banderole lumineuse « STEPHEN & LOIC ». J’embrasse Stéphanie puis Gérard en partant. On ne sait jamais, ça peut porter chance d’embrasser un moustachu… Roxane dort, on pense très fort à elle, puis on s’éloigne. En s’approchant de la gare, la surprise nous gagne. Il n’y a dans la rue, à cette heure matinale, que des personnes portant le même sac blanc que nous, le sac numéroté fournit par l’organisation ! Dans le train, même surprise. Puis on arrive à Waterloo Station, et là, ne descendent du train que des personnes ayant un sac blanc et des chaussures de courses. De tous les quais arrivent des sacs blancs, et nous voilà dans une foule dense de coureurs. Ça y est, on y est. Le jour J est enfin arrivé, les six mois d’entrainement intensif sont passés, et nous voilà immergé parmi les 35000 coureurs du fameux 2006 London Flora Marathon !
9h00. On est à Greenwich Park, autour de nous, que des sacs blancs. Je suis impressionné. La foule est composée de personnes de tous âges, dont beaucoup de femmes, et même certaines personnes pas toutes jeunes, mais tous de beaux sportifs. Le doyen du marathon a plus de 80 ans. Nous avons d’ailleurs vu un monsieur, en tenue, parmi nous, qui semblait peiner à marcher… Inimaginable, il allait pourtant se lancer dans 42.195 km de course. Il y avait même un bon nombre de personnes déguisées ! Comme si ce n’était pas suffisant de parcourir une telle distance, certains se payent le luxe de courir dans la catégorie Fancy Suites, avec de lourds déguisements ! J’ai vu un couple en costume de mariés, des chevaliers, un Chubaca, un homme saucisse, des dragons, etc … L’heure approche, nous nous changeons, et allons dans notre sas de départ.
9h45. Ça y est, c’est parti, le flot avance ! Stephen et moi nous encourageons, puis nous séparons. Nous n’avons pas les mêmes objectifs, je pars plus doucement. L’organisation est extra. Dès les premiers mètres, avant de passer la ligne de départ, la masse se met à courir. Je passe la ligne, c’est magique, c’est parti, j’enclenche le chrono. Ojbectif : 3H40. Cela semble peu pour un premier marathon, c’est théorique, on verra si je tiens. Mon but est de partir tranquillement, puis d’accélérer à 13 et encore à 20 miles si j’ai la force. Déjà les premiers spectateurs nous acclament ! Cela semble irréel de courir dans une telle foule, mais ce qui est incroyable, c’est le nombre de personnes autour, à nous encourager. Il y a des orchestres partout, des enfants, des adultes. Toutes et tous scandent les noms qu’ils arrivent à lire sur les maillots. Au dessus de mon dossard 44685, j’ai écrit LOLO en gros, les anglais ne sachant pas prononcer Loïc. Alors me voilà surpris dès que les premiers scandent mon nom. Et oui, j’ai bien entendu, les belles petites anglaises crient GO LOLO lors de mon passage ! Ce n’est pas désagréable ma foi. J’ai intérêt à m’y faire, j’entendrais des encouragements GO LOLO durant plus de 3h !
10h00. 5 km. A chaque ‘point kilométrique’, à chaque mile, je surveille le chrono. Je suis la foule, mais elle est trop lente. Je ne tiens pas mon planning. Je suis en 8’30 au mile. Je devrais être entre 7’45 et 8’00. J’entreprends alors me mettre à mon rythme, mais pour cela, il faut dépasser, se faufiler parmi une foule dense de coureurs. Ralentir, accélérer, se recaler au rythme, puis encore ralentir. Sans cesse. A la longue, cela sera usant. Les coureurs n’ont pas joué le jeu. Je m’étais pourtant mis dans le sas de ceux qui prévoient 3h45. Ils ont gonflés leur temps pour partir plus en avant dans la foule. Ce n’est pas cool. Je vais dépasser sans discontinuer jusqu’à l’arrivée…
10h35. 10 km. Les miles défilent, je me sens bien. Les chronos sont bons, je suis à 8’00 au mile. Les paysages sont magnifiques. Courir dans le centre de Londres est finalement moins terrible que je ne me l’étais imaginé, moi qui n’aspire habituellement qu’aux chants des oiseaux et aux fleurs des bois. Les concerts de tambours, la cornemuse, les groupes de rocks, les pubs qui mettent la musique. Dehors, c’est la fête, les gens s’amusent et nous encouragent. C’est une ambiance très agréable ! C’est dur de ne pas accélérer. Mais il faut en garder sous le pied. La distance est longue. Et puis finalement, c’est grisant de doubler tout le monde. Le flot de personne à doubler est tellement dense, que j’ai l’impression d’être dans un jeu vidéo, à la sauce DonkeyKong qui doit éviter les coureurs qui arrivent en face. Je zigzag pour avancer, je monte sur chaque trottoir pour gagner quelques mètres sur le flot.
11h30. 20 km. Ça y est, nous voilà presque à mis parcours. Après avoir croisé le navire Cutty Sark, un vieux gréement, beau et grand voilier posé là en pleine ville, nous voilà à traverser la tamise sur Tower Bridge. J’attendais avec hâte ce passage. Ce pont est magnifique. Et toujours ce même flot énorme de coureurs à doubler. Finalement, ce n’est pas imaginable ce que peut représenter une foule de 35000 personnes… Voilà, je suis à mi-parcours, c'est-à-dire le maximum que j’ai fait en entraînement. Les difficultés sont devant, à venir, à partir de 30 km. Mais je me sens bien, alors j’accélère. 7’45 au mile. Semi en 1h48. Puis nous croisons, juste sur une portion du parcours, les premiers coureurs ! C’est fou, eux sont déjà au 35ième km. Ils avancent à une vitesse incroyable. A leur passage la foule redouble d’encouragement. Ce sont des extra-terrestres, ils courent à 20 km/h.
11h50. 25 km. Je croise enfin toute la famille Milcent ! Quel réconfort de vous voir tous là pour nous encourager et agiter la grande banderole ! Dans l’élan de la course, je n’ai pas la présence d’esprit de ralentir. Les jambes avancent mécaniquement, déjà je ne vous vois plus… Zut, mais c’était trop court… Pourquoi est-ce que je ne me suis pas arrêté… ‘bécile… Puis Stéphanie et Juliette me manquent. J’aurais tant aimé entendre leurs encouragements. Alors je m’imagine leurs voix. Ça me réconforte. Aller Papa !
12h10. 30 km. Les premiers signes de fatigues se font sentir. Mais je me sens bien, la deuxième accélération approche, mais je me suis fixé 20 miles, on va encore attendre un peu. Après tout, le fameux mur des 30 kms peut me tomber dessus n’importe quand maintenant. Attendons. 8’00 minute au mile.
12h30. 20 miles. Ah les voilà enfin les 20 que j’attendais… Sauf que les jambes sont lourdes et courent machinalement. Les zigzag à doubler se font de plus en plus durs. C’est décidé, je n’accélérerais pas. Le négative split, c'est-à-dire de faire le deuxième semi plus rapide que le premier, je n’y arriverais pas. C’était pourtant mon but, mais je n’ai pas la force. Finalement, je me rassure, j’ai bien fait de ne pas partir trop vite.
13h05. 40 km. Stephen doit être presque arrivé maintenant, il visait 3h30, il faut que je continue vite. Cela fait maintenant 10 km que les jambes font mal et que je me répète en boucle ‘Il n’y a pas de mur, il n‘y a pas de mur’. Alors pour m’occuper l’esprit, j’énumère tout ce que je vois. Il n’y a pas de mur : il y a des anglaises qui crient GO LOLO, il y a des ballons multicolores, il y a des pubs. Il n’y a pas de mur. Pourvu que les jambes tiennent. J’ai ralenti à 9’00 au mile. Les mollets sont durs, les cuisses brûlent. Chaque descente est un supplice. Et toujours ces à-coup à devoir doubler. C’est incroyable le nombre de personnes que je double. Tiens, le flot s’inverse, on me double … J’ai ralenti sans m’en rendre compte. Alors je me ressaisis, je tente de reprendre le rythme, mais le souffle me manque. Une jolie fille me double. Voilà un signe, je décide de la suivre. On se motive comme on peut.
13h23. Enfin voilà Big Ben qui arrive. Cela fait quelques minutes qu’on voit la grande tour. La fin est proche. Un point de côté me coupe le souffle, je dois encore ralentir.
En passant le dernier virage et Buckingham Palace, un panneau annonce 800 m. Je regarde ma montre, je suis en dessous des 3h40. Surtout ne pas dépasser. Alors j’accélère. Je coupe l’alarme du cardio. Le cœur va monter plus que de raison. Toutes les douleurs semblent s’estomper l’espace d’un instant. La foulée devient rapide. Je vois un autre panneau. Ce doit être l’arrivée ! Puis je parviens à lire 600 m… Oh-oh, on dirait que le sprint final va être dur à tenir … Puis 400m, puis enfin les arches de l’arrivée !! En passant la ligne je regarde le chrono : 3h39m05 !! Deuxième semi en 1h51. Ça y est enfin, j’ai tenu bon, je suis marathonien, tous les efforts sont récompensés, je pense à Roxane. On a fait tout ça pour toi.

Merci à tous de m’avoir soutenu et accompagné !
Et un petit clin d'oeil à ceux qui, ent tant que novice, m'ont traité d'inconscient alors que je n'ai effectué que 6 mois d'entraînement ;)

Loic

Récit du Marathon de Londres par (invité) (82.235.242.xxx) le 27/04/06 à 23:28:48

http://www.justgiving.com/Roxanne_

Récit du Marathon de Londres par Blue_o (invité) (82.235.242.xxx) le 27/04/06 à 23:29:35

http://www.justgiving.com/Roxanne_

Récit du Marathon de Londres par momoVH3 (invité) (86.219.177.xxx) le 28/04/06 à 00:00:52

Bravo Blue O, très beau récit et bienvenue dans le club vénéré des marathoniens. Te voila plus fort moralement maintenant. Tu sauras serrer les dents lorsque dans ton existance tu en aura besoin.
Momo

Récit du Marathon de Londres par Mimil (invité) (194.72.9.xxx) le 28/04/06 à 00:06:45

Super le compte rendu, Lolo. Et oui c'etait deja dimanche dernier.
Superbe course lolo ! Et soyons honnete, tu as fait moins de 6 mois d'entrainement et tu as eu une entorse 2 mois avant le depart qui t'as bloque 3 seamines de preparation.
Objectif atteind, tu es marathonien, chapeau !

Récit du Marathon de Londres par Mimil (invité) (194.72.9.xxx) le 28/04/06 à 00:30:23

Momo, ta phrase sur la force moral est tres vraie, mais peut tres bien etre inversee egalement, a savoir que la vie apprend a serrer les dents ce qui peut servir lors d'un marathon.

Récit du Marathon de Londres par Runner (invité) (81.65.106.xxx) le 28/04/06 à 01:33:14

Merci pour ce très beau compte-rendu !

J'ai aussi eu la chance de participer à ce super marathon et je dois dire que j'ai surtout été marqué par l'ambiance !
Incroyable, surtout quand on est habitué au marathon de Paris !

Du début à la fin, que des encouragements ! Je m'étais amusé à courir avec le maillot de l'équipe de France de foot, et je n'ai cessé d'être encouragé tout le long du parcours, par des "Come on France !" "Vive la France !" ou "Allez les Bleus !"
Que des mots sympas, du premier au dernier mile !

Et si vous demandez à la foule de se faire entendre encore plus fort, ambiance garantie !!

Récit du Marathon de Londres par ricox (membre) (62.160.7.xxx) le 28/04/06 à 08:17:36

beau CR, belle course,
FELICITATIONS!!!!!!

Récit du Marathon de Londres par Nath (invité) (85.0.24.xxx) le 28/04/06 à 08:18:31

J'y étais aussi, vous avouerez que le passage de London Bridge et tout simplement fabuleux. Pour moi, c'était le plus fantastique. Et comme je l'ai déjà dit, quand on a fait Londres, on n'a plus envie de courir dans l'anonymat du Bois de Boulogne, tout juste accompagné par les oiseaux. Parisiens bougez-vous!!!

Récit du Marathon de Londres par Cestpasmoi (membre) (62.161.228.xxx) le 28/04/06 à 10:16:16

C'est superbe, félicitations tant pour la course très bien gérée que pour le compte-rendu. Ca fait envie !

Récit du Marathon de Londres par kiss (invité) (82.224.232.xxx) le 28/04/06 à 10:44:49

superbe course, ca donne vraiment envie, peut être l'année prochaine :-)j'ai trouvé de trés belles photos sur http://blog.jiwok.com/?2006/04/27/48-marathon-de-londres, peut etre que tu est dessus !-)

Récit du Marathon de Londres par Blue_o (invité) (81.255.195.xxx) le 28/04/06 à 10:47:13

Oui, les passages autour du navire le Cutty Sark ainsi que la traversée de Tower Bridge sont vraiment les moments forts du tracé !

J'aurais presque apprécié que la course s'arrête là ;-)
(21 km)

Récit du Marathon de Londres par BenoitM (membre) (194.7.83.xxx) le 28/04/06 à 12:21:29

Bravo Lolo. Je me souviens t'avoir vu passer au pied de Big Ben. Je regarderai dans mes photos si je te trouves.

Récit du Marathon de Londres par Mimil (invité) (194.72.9.xxx) le 29/04/06 à 00:00:43

Je viens completer le compte rendu de lolo par ma version de la course que j'avais ecrite depuis quelques jours mais gardee de cote.
Je voulais aussi rendre homage a un copain exceptionnel, Lolo, qui est venu me rejoindre dans ce defit que je m'etais fixe il y a quelques mois. Il l'a fait par defit egalement, mais aussi par solidarite, par amitie et ca c'est un cadeau inestimable. Encore merci lolo

Mon CR :
Ca y est, je suis marathonien !! C'est fait, c'est fini, enfin !

Mais j'ai des sentiments assez contradictoires sur ce que je viens de réaliser. C'est bien difficile de décrire en quelques lignes la multitude de pensées qui m'occupe l'esprit en ce moment, joie, fatigue, frustration, bonheur, reconnaissance, etc .....

En fait, cette course était un peu particulière pour moi. Le marathon est un challenge exceptionnel, mais je m'étais inscrit pour une cause très personnelle. Ma petite fille de 18 mois est handicapée et je me faisais un honneur de courir pour une "charity" qui s'occupe des enfants comme elle. Au delà de l'effort physique, j'avais mis mes tripes dans ces 4 mois de préparation. Et j'avais derrière moi plus pres de 100 personnes qui m'avait sponsorise pour courir le marathon.
Je me suis donc mis une pression énorme, pour honorer tous ces dons, pour me battre pour ma fille a travers cette course symbolique et les 3h30 était ma raison d'être ces 4 derniers mois.

Mais 4 mois d'entraînement sans avoir réellement pratiqué la course a pied sérieusement était probablement trop peu (on me l'avait bien dit sur le forum pourtant ....)
Quoi qu'il en soit, la journée de dimanche a commencé à 6h30, avec un petit déjeuner bien rempli en se disant que cette fois c'était pour de vrai.
On regarde dehors avec Loïc. Coté météo, les nouvelles ne sont pas bonnes, pluie toute la journée.
On prend le train, rempli de futurs marathoniens. On marche ensuite quelques minutes pour monter a Greenwich parmi des milliers de coureurs. Quelle atmosphère !! Une organisation impeccable, les camions pour déposer les affaires, les stands, la musique, tous ces sportifs affûtés pour la course, ça met dans l'ambiance.

On se dirige vers notre zone de départ et on se retrouve au milieu d’une foule dense. Ca va probablement être dur de trouver un rythme avec tout ce monde. ....
Le départ est donné, on piétine un peu et en 5 minutes, on passe la ligne de départ.
La route est étroite, du monde partout, Loïc et moi nous séparons pour faire chacun notre course.

Je vois défiler les premiers miles et je continue de piétiner au milieu d’une foule de coureurs plus ou moins concentrés… Je sens la rage qui monte en moi… Comment vais-je faire pour tenir mon chrono, en perdant tant de temps.
Le cardio est deja a 90% de FCM, ca fait beaucoup.

Je décide donc d’accélérer, de me faufiler, de doubler un maximum de coureurs, en privilégiant les trottoirs moins encombrés pour éviter de trop jouer des coudes.
Et pour tout vous dire, je n'ai pas vraiment profité du paysage, passant mon temps à chercher mon chemin et à doubler, sans arrêt doubler, ... épuisant.

La foule s'épaissit, des groupes de musiques mettent une sacrée ambiance, la foule est vraiment sympa. On avait inscrit nos prénoms sur notre tee-shirt et quelle bonne surprise d'entendre la foule crier, "go Lolo, go", "come on Steven", (je n'ai toujours pas compris pourquoi, Stephen se prononce Steven dans ce pays !).

On arrive à Tower Bridge. Ce pont est magnifique, un grand moment… 20 km derrière nous… 22 devant……..
Le semi en 1h43, je suis dans les temps, mais quelle debauche d'energie ....

On croise les "élites" à contre sens de l’autre coté de la route, waouh, ça fait drôle de voir ces champions à 5 mètres de nous pendant une très courte seconde. Ils sont 8 miles devant nous (trois fois rien ou presque).

On arrive vers Canary Wharf : le parcours n'est constitué que de petites rues, ponts "casse-pattes", virages et donc toujours du monde, je commence a douter, mes slaloms me prennent beaucoup d’énergie. Vais-je tenir ?

Je retrouve comme prévu la famille aux 24eme et 29eme kilometres, que ça fait du bien ! Vu l’énorme pancarte qu’avait bricolé mon père la veille , je ne risquais pas de les louper. Une petite bise à tout le monde et ça repart.

30km, 2h28'39", j'ai ralenti, mais c'était prévu.
Le cardio est a 90% depuis le début, ou sont les 80% qu'on m'avait recommandé sur le forum ? Je vais exploser c'est sur !!

Enfin vers le 32me kilometres, on commence à revenir vers le centre ville pour la dernière grande ligne droite. La route est large, il y a enfin la place de courir à son rythme.

Les jambes vont bien, mais je fatigue, j'ai du mal à tenir les 12km/h, je ralentis, à 11km/h ça semble mieux. Je décide de prendre les ravitaillements en courant pour gagner du temps.

Au 23eme miles (37 km) je suis toujours dans les temps pour 3h30, je lutte mais ça semble tenir. Je croise à mon pere dans la foule qui me donne les encouragements pour la dernière ligne droite.

Et là… grave erreur : je ne prends pas le dernier ravitaillement. Je me dis que 5 km c'est facile, je ferai ça à l'énergie, .....

Passé le 39eme kilometre, ma vue a commencé à se troubler. Ma tête tourne, je ne ressens plus le dénivelé, je ne cours plus droit.
J'ai vraiment commencé à avoir peur pour ma santé. Plutôt que de m’écouler, j'ai préféré marcher lentement quasiment jusqu'à l'arrivée.
Apres coup, je me dis que j'ai été faible de ne pas poursuivre mon effort, mais à en voir certains allongés le long de la route, livides, sans mouvement, j'ai peut-être bien fait d’avoir été raisonnable finalement.

Au 40eme j'avais 1 minutes de retard sur mon plan pour 3h30, a l'arrivée, j'en ai 12 minutes.
Je passe la ligne en marchant, avec le sourire, 3h42 et entier !

Je me suis réellement demandé pourquoi j'avais été aussi "con" de zapper le dernier ravitaillement, pourquoi ai-je été aussi stressé toute le long de la course, pourquoi, pourquoi .....
Je retrouve ma famille et Lolo qui a ete plus rapide que moi.
Je tombe en larmes quand je vois ma fille dormir paisiblement dans sa poussette, et là je comprends pourquoi je me suis vidé les tripes jusqu'au bout.

Une bonne fièvre l'après midi, plus aucune envie de courir un mètre de toute ma vie. Mais déjà aujourd'hui, après 2 jours, le sentiment terrible des 2 derniers kilomètres s'estompant, la frustration prédomine et je me demande quand est-ce que je réussirai à faire moins de 3h30, mais cette fois avec moins de pression et probablement sur une petite course locale avec moins de coureurs.

En tout cas, encore merci pour vos conseils pendant ces 4 mois, je ne sais pas encore si j'ai attrapé le virus de la course a pied. On verra dans les semaines à venir.

Récit du Marathon de Londres par Blue_o (invité) (82.235.242.xxx) le 29/04/06 à 01:15:51

Oui d'ailleurs, peut-on faire un debriefing sur la FC ?

J'avais lu et compris que le marathon, la vitesse marathon, se courait sur une base de 80% - 82% de FCmax.

Or pour tenir mon plan, qui lui même était basé sur ma VMA de 16.8 km/h, j'ai du courir à 87% le premier semi, et 90% le second !!!

Alors que pendant tous mes entrainements, j'ai couru à 75% en endurance, 80% en vitese marathon, 85-90-95 pour les fractionnés...

Quitte à courir la course à 90%, est-ce qu'il n'aurait pas mieux valu s'entrainer plus à 90% ???

Récit du Marathon de Londres par herve (invité) (62.34.109.xxx) le 13/05/06 à 17:44:22

Bravo pour vos performances...je sais de quoi je parle car j'ai fait Londres 2 fois, en 2004 sous la pluie comme vous cette année (2h47) et l'année dernière sous un soleil radieux et c'etait vraiment magnifique même si pour ma part je n'ai pas reussi le chrono espéré en 2005 (2h35) mais bon c'est pas grave je le referai certainement un de ces jours et pourquoi pas l'année prochaine avec le même objectif!

C'est un marathon FABULEUX au niveau de son parcours et de son ambiance et pour ma part, je n'ai aucun mal à me motiver l'hiver, à aller faire des seances dures dans le froid à la sortie du boulot pour le preparer!!

Bref c'est un marathon que je conseille à toutes et tous de faire un jour, et c'est certainement le meilleur marathon en Europe en terme de logistique et de parcours hormis Berlin qui demeure le top en la matiere pour faire une perf!

A choisir entre les 2, pour moi c'est avantage Londres!!!

Récit du Marathon de Londres par alexandro (invité) (86.197.253.xxx) le 14/05/06 à 14:05:48

visiblement ce marathon est a faire ..

kiss, merci pour le lien sur le blog JIWOK, effectivement de bien belles photos. Ils viennent d'ailleurs de rajouter une vidéo du marathon de londres qui est vraiment sympa et retrace visiblement bien vos impressions:

http://blog.jiwok.com/?2006/05/10/58-video-du-marathon-de-londres-super-ambiance

non ?

alexandro

Récit du Marathon de Londres par joe (invité) (82.224.232.xxx) le 17/05/06 à 09:48:31

vraiment géniale ces vidéos dumarathon de londres..halalala ca donne envie

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