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CR marathon d'Avermes par Patrick (invité) (62.34.95.xxx) le 25/06/07 à 21:08:48
Après ma participation de 2006, j’avais promis de revenir sur ce sympathique marathon régional, unique marathon en Auvergne où j’avais pris le 3ème place pour mon premier podium en V2.
Cette année l’épreuve est juste huit semaines après le marathon de Paris, où, j’y ai fait un chrono de 3h16’. Je place donc la barre à 3h15’ pour Avermes.
Une semaine de récupération du marathon de Paris puis j’entame la préparation spécifique sur les sept dernières semaines. Tout va bien, le rythme est toujours là.
Mais voilà, à trois semaines du jour J, je m’occasionne une petite entorse tibo-péronale, lors d’une sortie longue, en posant le pied sur une vilaine pierre qui traînait sur le chemin et traversait sans regarder. Résultat, une dizaine de jours d’arrêt de la course à pied et 12 séances de kiné.
La reprise est très prudente et les sensations dans la cheville ne sont pas vraiment bonnes. Une crainte que cela ne tienne pas.
A J-7, je fais un test sur une bonne vingtaine de kilomètres, test qui va me décider, ou non, à prendre le départ de ce marathon. Il est concluant, le rythme est bon, la cheville tient, donc je décide que je prendrai le départ.
Je rejoins donc mon Bourbonnais natal et le dimanche matin à 6h45, me voici au retrait des dossards. Un joli petit sac à dos nous est remis.
Il fait encore bon, mais une chaleur orageuse est annoncée. Personnellement je n’aime pas la chaleur en course, par contre la pluie ne me dérange pas.
Contrairement à d’habitude, je ne suis pas stressé. Je ne sais pas ce que je vais réaliser. Je me suis fixé un objectif entre 3h20’ et 3h30’. Tout dépendra si la cheville tient le coup. La préparation a été très raccourcie mais j’espère que celle du marathon de Paris m’aidera tout de même.
Je me prépare et trottine un peu. Pas vraiment besoin de m’échauffer mais plutôt de me rassurer.
Nous sommes maintenant 109 sur la ligne de départ. Les organisateurs nous mettent la pression avec un Carmina Burana joué à « donf ». 8 heures. Le coup de pistolet libère les 218 jambes.
C’est parti, il fait très beau. Une centaine de mètres, virage à 90° à droite, passage herbeux puis re-virage à droite et la première montée est déjà là. C’est le départ, elle se grimpe bien.
Cette boucle de 14 km est très vallonnée, nécessitant beaucoup de relances. Le premier kilo en 4’18s c’est beaucoup trop rapide. Je discute avec celui qui m’accompagne. Nous sommes en queue d’un petit groupe. Il me dit courir son premier marathon et vouloir faire 3h15’.
Le second kilo en 4’14s, toujours beaucoup trop rapide, nous sommes sur des bases de 3h00. Mon camarade me dit que tout ce qui est pris maintenant ne sera plus à prendre. Je lui explique que courant mon 21ème marathon, je peux lui certifier que cette allure trop rapide se paiera sur la fin et que tout ce qui est gagné maintenant sera perdu au centuple après le 30ème. 4’16s au 3ème km, bien qu’ayant de bonnes sensations, je décide de ralentir et me laisser décrocher par le groupe. Ca va trop vite pour mon objectif et je risquerais de le payer cher. A partir de ce moment, je vais lutter seul, un peu isolé.
A partir du 5ème, les km ne sont plus indiqués que tous les 5. Je décide de ne pas regarder le chrono et courir aux sensations. Passage au 10ème en 44’05, même si j’ai ralenti le rythme, il est encore un peu trop rapide. Je prends un gel Energix.
Les bénévoles se trouvant tout au long de cette boucle nous appellent par notre prénom à chaque passage. C’est vraiment sympa.
Mon p’tit fréro a enfourché son vélo et m’encourage. Cela tient vraiment compagnie car les autres coureurs sont soit devant soit derrière mais je trouve bien esseulé.
Je croise le néo-marathonien, il possède environ 1500 mètres d’avance sur moi.
J’entame le deuxième tour. Ca roule toujours. Je regarde peu mon chrono, je laisse défiler les kilomètres. La boucle semble légèrement plus vallonnée qu’au premier tour. Il fait de plus en plus lourd. Il y a un point de ravitaillement environ tous les 2 km ½. J’alternais un épongement et un ravitaillement mais maintenant je bois un verre d’eau à tous les points et je trempe ma casquette dans la bassine d’éponges.
Passage au 20ème en 1h30’31s. 46’26s pour ce deuxième 10. Je prends un gel Energix.
La chaleur et le parcours commencent à user les organismes. Les pauses ravitaillement et rafraîchissement se rallongent. Je termine ce second tour, tout en saluant Amadou, venu m’encourager. Il vrai que je suis sur mes terres d’origine. Je grimpe pour la dernière fois cette petite côte à l’amorce de ce dernier tour. Pourquoi les organisateurs prennent-ils un malin plaisir à augmenter le pourcentage de la pente pour la rendre plus dure. Elle ne grimpait pas autant aux deux tours suivants.
A ce moment là, je prends conscience que la galère n’est pas loin. Au cours de ces trois dernières semaines j’ai manqué de sorties, la chaleur se fait de plus en plus lourde, orageuse et les organismes sont en train de trinquer. Les côtes montent de plus en plus, les descentes descendent de moins en moins, heureusement que tout les bénévoles y vont de leur petit mot gentil et que fréro, le derrière tanné sur le vélo, donne de la voix.
Passage au 30ème en 2h21’29s, un 3ème 10 kil en 50’58s, cela fait quelques kilomètres que ça devient de plus en plus dur. Je prends un gel « coup de fouet », mais point de coups de fouet il n’y aura.
Je viens de doubler 4 concurrents, dont le néo-marathonien qui paie cher son départ trop rapide.
Mes arrêts rafraîchissement sont de plus en plus longs mais je sais que je vais aller au bout. Je n’ai aucune idée noire dans la tête. La cheville tient toujours, pas de douleur particulière.
Mais que ces kilomètres deviennent longs. Le rythme a bien baissé. Je croise le premier. Il est à 1200m de l’arrivée et semble lessivé. Pour moi, encore (non, plus que) 7 kilomètres. J’avance parce qu’il faut aller vers cette arrivée. Je suis doublé par un concurrent qui jette toutes ses forces dans ces derniers kilomètres. Je ne peux l’accrocher. Un autre est en point de mire, encore un peu loin. Je reviens doucement sur lui et je m’en fais un objectif. Je le reprends à moins de 4 km de l’arrivée et le décroche.
Kilomètre 39. Je suis à la rue. Je marche, bois une grande rasade de St-Yorre. Je suis redoublé et lâché. Il faut maintenant que je remonte sur lui mais que c’est dur. Je le rejoins et passe au 40ème en 3h18’14s soit 56’45 » sur ce 4ème 10 kil. La galère totale. (Je viens de parcourir le 40ème en 6’08s) et décide de faire comme en F1, zapper le dernier ravitaillement pour lâcher ce concurrent. Juste une bouteille pour me la vider sur la tête. Je rassemble mes dernières forces et tente d’accélérer. L’objectif est maintenant de terminer en moins de 3h30’, ça va être juste. 41ème en 5’39s, mon Dieu, pourquoi le marathon, exceptionnellement, ne fait pas 41 km aujourd’hui. Il me reste juste 6’12s pour faire ces 1195 derniers mètres sous 3h30’. Je donne le peu de force qui me reste dans un contre la montre contre moi-même. Le fréro qui m’encourage, ses petites choses de la vie meurtries par la selle. J’entre sur la piste du stade. Il me reste une centaine de mètres. Je sprinte et franchis la ligne en 3h29’33s. Les 1195m en 5’39s. Je me dis que c’est gagné pour la limite longue.
Un jeune homme me met une médaille autour du cou en me félicitant. Merci mon garçon, tu es gentil.
3’59s de plus que l’année passée.
14 abandons sont déplorés. 95 des 109 participants franchissent la ligne. Je suis 21ème mais seulement 6ème V2.
Une nouvelle fois, je n’ai qu’à féliciter les organisateurs de ce marathon très convivial.
Merci ti’frangin pour ton précieux soutien.
Merci kiné de m’avoir remis sur pied en si peu de temps.
CR marathon d'Avermes par froggyranita (invité) (88.207.246.xxx) le 25/06/07 à 21:25:38
Super interessant ton compte-rendu.
Félicitations pour ton marathon et ton temps qui, à la fin et vues les circonstances (2ème marathon en 8 semaines, entorse) est plus que respectable.
Comme l'a dit je ne sais plus qui: "un marathon fini est un marathon réussi"
Encore bravo,
Pascal
CR marathon d'Avermes par PATRICKDRZ (invité) (83.112.6.xxx) le 09/07/07 à 03:40:20
Bravo pour ta performance.
Ce compte rendu est magnifique et je ne connaissais pas ce marathon. C'est vrai que nous avons de beaux marathons dans toutes les régions de FRANCE.
CR marathon d'Avermes par (invité) (213.36.174.xxx) le 19/05/08 à 16:41:03
Et cette année c'est le 8 juin alors il ne faut pas l'oublier !
CR marathon d'Avermes par Gloups20 (invité) (195.93.102.xxx) le 07/06/08 à 08:38:32
Bénévole sur ce marathon, je sais que la centaine de marathoniens venant chaque année à Avermes sont ravis de l'organisation.
Je sais aussi pour l'avoir connu, le bonheur de participer à son premier marathon à Avermes et ne saurais trop conseiller à tout néo marathonien de tester son premier 42.195 à Avermes - et de rester à la remise des récompense sen début d'après midi . Là il sera fier d'avoir terminé son premier marathon , encouragé de belle façon à poursuivre sa passion de courrir , et repartira chez lui le coeur plein de bonheur .
Demain 8 juin je serai au bord de la route du marathon d'Avermes qui mériterai bien un plus grand nombre de participants , au moins pour récompenser les organisateurs . Gérard , ton dévouement est magnifique .
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