Marathon de Las Vegas 2007 - d'Elvis à Waterloo

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Marathon de Las Vegas 2007 - d'Elvis à Waterloo par Barbie (invité) (72.215.87.xxx) le 06/12/07 à 20:07:00

A la recherche d'une façon originale de fêter nos 10 ans de mariage avec mon Ken je cherchais des infos sur le net. Là je trouve qu'on peut se remarier à Las Vegas et qu'il y a oh merveilleux hasard un marathon dans les dates que nous avions prévues.
Et nous voilà partis tous les 2 avec la ferme intention de profiter de l’occasion pour nous remarier dans une chapelle typiquement américaine avec Elvis qui chante « love me tender »…(et moi dans une robe de princesse mais ça vous vous en doutiez déjà !). Bon c’est vrai, choisir comme date début décembre, 3 semaines après le marathon de NY, pour viser la perf on pouvait trouver mieux mais bon tout le monde a aussi compris que fréquenter des coureurs enragés sur les forums peut avoir de graves effets secondaires sur la perception des enchainements de marathon tous les 15 jours. Après un périple plutôt calme par rapport à mon dernier déplacement vers les US (avion au ¾ vide, pas de tapisserie sur les murs et la possibilité de voir un film sur un jeune couple plein d’espoir qui veut se marier mais qui devra d’abord passer entre les mains d’un prêtre plutôt sympathique incarné par Robin Williams), nous arrivons à New York, récupération des bagages et zou nous filons pour embarquer pour Las Vegas. Décollage dans un avion plein à craquer d’américains bien décidés à renflouer l’économie du Nevada et regard complètement affolé de Ken qui vient de réaliser qu’il y a plus de 5h de vol et non pas 2h comme pouvait le laisser croire le dossier de l’agence (et oui changement de fuseaux horaires oblige). Là je comprends qu’il va falloir être vraiment très gentille … Concrètement cela nous fait un voyage d’un peu plus de 24h et c’est quelque peu dans le cirage que nous arrivons à l’hôtel. Samedi direction le Mandalay Hôtel pour récupérer le dossard avec mon pseudo Barbie dessus, le tee-shirt taille small où je pourrais mettre mes 4 enfants en plus de moi et le sac à dos (très sympa il faut bien le reconnaître) rempli de pleins de choses utiles comme un paquet de café en grains, de la pate à dentifrice pour bébé mais aussi des élastiques à cheveux révolutionnaires (j’ai testé un vrai miracle !!!) qui ne bougent pas d’un pouce pendant tout un marathon et une crème exfoliante pour me faire des pieds tout doux après le marathon (il est content Ken !!!). Quelques emplettes comme une superbe casquette rose pour moi et un sweat aux couleurs de la course pour Ken qui a peur d’avoir froid en attendant sa folle d’épouse coureuse. Nous faisons aussi un petit tour et je découvre un petit stand tenu par une jeune femme tellement mignonne que Ken me laissera essayer toutes les tenues que j’ai repérées. Elle a eu l’idée géniale de créer des tenues pour nous les filles où l’on peut ranger son lecteur MP3 ou son tél, ses gels, ses clés tout en étant pas gênées par les écouteurs. Je suis tellement emballée que je négocie au coin d’une table l’exclusivité de la diffusion de sa ligne en France et comptez sur moi pour vous en reparler surtout que j’ai testé la tenue le lendemain sur la course (oui je sais : pas de tenue neuve normalement mais quel meilleur test que celui là !) et je confirme, en plus d’être sympa elle est très confortable. Mais revenons à nos moutons et parlons un peu de ce qui nous occupe : la course. Après avoir bien sur comme il se doit marcher des heures la veille, pas dormi plus de 4 heures de suite mais c’est la faute au corps superbe de Ken, je me lève à 3h45 en essayant de faire le moins de bruit possible pour ne pas réveiller le male qui sommeille. Bon évidement cela n’a pas marché et après ¾ d’heure, me voilà fin prête. J’embrasse Ken et je fonce dans le hall de l’hôtel passant devant les tables de jeux toujours occupées et des gens qui me regardent assez ahuris de voir une nana en jogging et grignotant des gatosport forme cannelés pour innover un peu. Arrivée au point taxi je comprends mon malheur : une queue immense de jeunes sortants de la boite de l’hôtel se dessine devant moi. Heureusement dans mon malheur j’ai de la chance : ma tenue ne s’intègre pas vraiment dans le paysage des petites robes qui tiennent franchement du mouchoir de poche (là c’est clair question raffermissement des chairs elles sont servies, frigorifiées mais raffermies…) et le type en charge d’appeler les taxis me repère. Comme j’ai mis en évidence mon dossard il comprend que je ne vais pouvoir attendre 2 h dans le froid. Il prend donc sur lui et me fait passer devant tout le monde sous les cris de toute la communauté coréenne de Vegas réunie ce soir là. M’en fout : je suis française et je suis blonde et je cours le marathon en moins de 4h moi madame… Arrivée à 5h sur le lieu du départ je profite de ce moment d’attente pour dans l’ordre me tartiner les pieds de crème anti frottement, mettre mes jolis petits tubes protecteurs et faire pipi 2 fois (hé je vais pas me priver comme à NY il y a des toilettes partout !!!). Je rejoins la ligne de départ dans les premières et je rencontre même un français avec qui je papote tranquillement. Au bout de quelques minutes, on me klaxonne genre sonnette de vélo et je me retourne. Là je découvre ahurie une poussette de course avec 4 fauteuils en ligne et surtout 4 bébés emmitouflés dedans. Pendant quelques fractions de secondes j’ose espérer que ce sont des poupées mais quand je vois l’un des nourrissons (des quadruplés d’un mois à peine je vous laisse imaginer à quoi ça ressemble…) me regarder avec des yeux affolés. Je suis complètement sous le choc je dois bien l’avouer et je regrette vraiment à cet instant de ne pas parler suffisamment bien l’anglais pour insulter ce père totalement inconscient qui ose faire subir ça à des bébés qui ont du quitter la couveuse il y a un mois à peine !!! Arrive l’hymne américain très bien chanté avec un groupe de 5 coureurs militaires très jeunes, trop jeunes je dirais même… qui se mettent au garde à vous devant nous avec le drapeau de ce qui doit être leur régiment. Et c’est le départ avec ce que je crois être un coup de canon mais qui va se révéler être en fait un feu d’artifice superbe tiré avec le lever du soleil sur les montagnes environnantes. Je m’élance sur le Strip (la rue principale) et là c’est mythique : 4 miles à travers la ville encore éclairée, les couleurs rosées du soleil levant, le feu d’artifice, vraiment ce départ vaut à lui seul le déplacement. J’aperçois Ken armé de son appareil qui s’est levé pour venir m’encourager et tenter de prendre quelques photos mais je cours trop vite !!! je vous le dis tout de suite cela ne va pas durer longtemps. Disons pour la faire courte (vu la taille du début du récit il faut que j’évite de vous décourager à lire la fin) que le premier semi s’est très bien passé et que ma foi cela aurait bien suffit… Bon, il faut le reconnaître, le parcours est facile, plat quasi tout le temps, des routes suffisamment grandes pour que personne ne soit gêné, des ravitaillements au gobelet mais là j’ai prévu et je remplis régulièrement mes petites gourdes pour ne pas être ralentie (je retrouve par la même occasion un peu l’ambiance de NY et ses fameux Water Water Gatorade Gatorade hurlés par les bénévoles toujours souriants). Nous passons par la chapelle où les couples de marathoniens peuvent en profiter pour s’unir avant de continuer la course (je vous jure que c’est vrai !), la circulation est faite par des policiers assis sur leur grosse Harley, bref c’est l’Amérique !!! Nous quittons la ville pour visiter les alentours. Il fait beau mais un peu froid quand même. Je ne tomberai jamais mon haut à manche longue ce qui ne m’était jamais arrivé (dommage pour les américains présents qui n’auront pas eu la chance d’admirer mon ventre plat et musclé…). Les km s’enchainent de moins en moins vite et comme la signalisation est en km (et non en miles, seulement indiqués à 3 reprises sur la course) j’ai hélas bien conscience que je vais payer cher mon acharnement. Les encouragements déchainés des équipes de pom pom girls et leur « Go Barbie Go » n’y feront rien, pas de jus, pas de jus… J’en arrive même à m’arrêter pour faire pipi dans une des dizaines de cabines dispersées sur le parcours alors que je n’ai pas envie histoire de me planquer un peu… Honnêtement Ken serait apparu sur son destrier blanc (enfin une grosse harley bien sur), j’aurais quitté la course sans aucun regret. J’avance accrochée à mon GPS à une moyenne de 10 km/h si j’en crois ce qu’il me raconte mais vraiment j’en ai marre. On parle toujours de l’importance du moral dans le marathon et bien je confirme, quand il n’est pas là, il n’est pas là… La cité mythique de Las Vegas se profile de plus en plus et cela me redonne courage. De toute façon je n’ai pas le choix, je dois rentrer, j’ai laissé un superbe sac Sonia Rykiel offert par Ken à la consigne, je dois aller le récupérer sinon il risque de ne pas être content ! Nous rentrons dans le quartier des hôtels et là commence le point noir de la course : nous nous trouvons mélangés à ceux qui terminent le semi marathon commencé en même temps que nous. Et oui vous avez bien lu : je suis à 3h40 pour un marathon et je cours au milieu de ceux qui finissent le semi (Ken aurait pu finir le semi sans être dernier !). Cela tient de la retraite de Russie. Les gens marchent péniblement et nous tentons de passer au milieu d’eux. Comment dire sans passer pour une garce de première ? Je découvre que oui il y a bien des coureuses universelles de plus de 70 kg… ou que la CAP sans régime approprié ne fait pas maigrir. Bref vous m’avez comprise… Autre point négatif : nous remontons vers l’arrivée par l’arrière des hôtels (ils ne peuvent pas bloquer la circulation aux Etats-Unis plusieurs heures) et du coup le cadre est un peu moins sympa. Enfin il ne reste qu’un mile que j’hésite presque à terminer en courant. Maintenant je me doute que Ken ne m’a pas écouté et qu’il est là à m’attendre sur la ligne d’arrivée. Je redémarre et décide de tout faire pour au moins passer sous les 4h. J’accélère (enfin si on peut parler d’accélération…) et là juste après un petit virage l’arrivée apparaît enfin et Ken aussi bien sur. Il est là en bon français devant la barrière pour être sur que je le vois bien. J’ai passé la ligne en 3h58 exactement, pas une seconde de plus ! Je n’en peux plus, je tombe dans les bras de mon chéri et je lui dit : « t’es tranquille là, pas de course avant avril ! Je n’en peux plus !!! ». Enfin non pas de course avant le semi de Paris et puis après il y a le semi de Vichy et puis après…
J’attrape mon sac à la consigne et je pars trottant comme je peux derrière mon futur mari. Nous sommes pressés nous avons rendez vous à la chapelle de l’hôtel pour l’organisation du mariage. Le soir nous enterrons ma vie de jeune fille, Ken s’est occupé de tout : nous allons voir les filles du Crazy Horse… je sais pas pourquoi mais j’ai le sentiment de m’être fait un peu avoir sur ce coup là !
Conclusion : un marathon de plus, pas encore le marathon de trop. Reste 94 à courir !!!
Barbie

Marathon de Las Vegas 2007 - d'Elvis à Waterloo par ivan01 (invité) (88.123.91.xxx) le 06/12/07 à 20:21:42

Très sympa ce compte rendu maratho-nuptial, merci barbie!

Marathon de Las Vegas 2007 - d'Elvis à Waterloo par yop (membre) (83.199.69.xxx) le 06/12/07 à 22:43:28

Bravo pour ce long CR (à la mesure de la course...).
Cela donne envie d'y aller, ... avec une Barbie.

Marathon de Las Vegas 2007 - d'Elvis à Waterloo par Epitaphe (membre) (83.228.194.xxx) le 07/12/07 à 13:30:42

Bien sympa ce CR...

Marathon de Las Vegas 2007 - d'Elvis à Waterloo par kudu (invité) (90.53.54.xxx) le 14/01/08 à 20:37:21

ce que vous avez vecu c'est magnifique parce que je vous ai vu. C'etait enorme,j'ai fait le semi. VIVA LAS VEGAS

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