CR Marvejols Mende

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CR Marvejols Mende par Rinti (invité) le 30/07/04 à 06:52:04

Je trouve qu'on ne lis pas souvent des compte-rendus de courses sur le forum. Dommage, car leur lecture est toujours source de motivation, de conseils sur la façon de gérer les courses, voir de conseils.
Alors je me lance en vous racontant mon dernier Marvejols Mende de dimanche dernier.

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Le périple commence le samedi par le train de 12h31 en gare de Paris-Garde de Lyon. Voyage sans histoire et changement de moyen de locomotion à Clermont-Ferrand pour prendre un TER-bus pour nous rendre à Millau. Arrivée sur place à 19h10 et je file retirer mon dossard.

Je suis logé par l’organisation, en chambre collective dans un lycée. Je ne dors pas très bien, non à cause de la literie ou de mes 2 compagnons de chambre calmes eux aussi, mais je ne me sens guère fatigué de ma journée, et mon esprit gamberge : dois-je faire la course tranquillement comme prévu, ou après tout, puisque c’est quand même une course qui en vaut la peine, faire du mieux possible ? Quel dilemme ! Car cette course fait partie de mon programme de préparation pour les 100km de Millau fin septembre, et dans cette optique, ce n'est pas la peine de donner mon maximum.

5h30 réveil, douche, je quitte mes 2 co-locataires et sur le chemin qui m’amène vers le bus, avale des morceaux de mon gâteau énergétique maison. Je monte dans la navette de 6h20 et évite ainsi la cohue qui arrive fatalement vers les 7h00.

Marvejols : il fait un peu frisquet ce matin. Aussi je garde un T-shirt que je sacrifierai peu avant le départ.

8h40 : je rejoins la ligne de départ, et me positionne au niveau de la pancarte 1h45. C'est une bonne idée de l'organisation d'avoir placé au départ des pancartes indiquant le temps escompté, pour organiser la peloton. 1h45, c'est quand même bien optimiste de ma part, mais je doute que certains concurrents situés devant moi (aux environs du panneau 1h30 voir moins) aient vraiment les moyens de leurs ambitions. La discipline n'est toujours pas de rigueur, même en CAP.

9h00 moins 2 minutes : pan, le pistolet donne le coup d’envoi avec un peu d’avance. Comme je le présumais, de nombreux concurrents qui ont voulu gagner quelques mètres au départ au risque de partir en sur-régime se sont positionnés devant. Toujours la même rengaine sur les courses de masse qui oblige à slalomer dans la première partie de la course avant de trouver sa propre cadence. D’autant que les routes ne sont pas bien larges pour tant de concurrents.

A cause de ces embouteillages, ma vitesse dans les premiers hectomètres ressemble à mon allure spécifique 100 km.
Finalement j’ai opté pour un objectif intermédiaire : finir en moins de 2h00. Je descenderai ainsi sous la barre psychologique des 2h00 et, à environ 11km/h de moyenne, je ne serai pas beaucoup éloigné de mon rythme 100 km (pour tenir ce raisonnement, j’occulte plus ou moins volontairement le profil du parcours).

Pour cela, il faut commencer par doubler les meneurs d’allure des 2h30 et, quelques dizaines de mètres plus loin, ceux de 2h15 et leurs cortèges respectifs (quand je dis que de nombreux concurrents sont mal positionnés au départ ...).

Je ne regarde pas trop mon cardio et me concentre plutôt sur mes sensations. Je fais attention à en garder sous la semelle, car la route est encore longue et les difficultés s’annoncent.
Pour le moment je suis agréablement surpris par mon rythme sur ces portions de faux-plat montants. Le temps est spendide, pas un nuage, et il n'y a pas de chaleur accablante. Je prends néanmoins soin de bien m'aspergé aux ravitaillements pour descendre la température corporelle.

Sitôt franchi le Pont des Ecureuils se présente le Goudard, la 1ère grosse difficulté du parcours avec ses 4.1 km d'ascension à 7-8% de moyenne. Il s'agit de ne pas s'affoler, de simplement courir à mon rythme. Et il est bon mon rythme. Je ne sais pas si ce sont les peintures genre Tour de France peintes sur la route qui me dopent, mais je double facilement, sans me mettre dans le rouge, bon nombre de concurrents. Je tire profit de mon petit gabarit à ce moment, ils n'auront qu'à se venger dans la descente.

Aux 2 tiers de la montée, j'aperçois au loin les ballons des meneurs d'allure des 2h00 : en continuant à cette allure je les rattraperai bientôt si la pente reste la même. Après une accalmie du pourcentage, la pente des 500 derniers mètres sont beaucoup plus prononcée. C'est à ce moment que je dépasse les ballons, et que la foule des spectateurs se densifie. J'ai bien apprécié les encouragements "Allez, les lapins" entendus à ce moment.

Un verre d'eau au sommet, et en avant pour la descente.

J'applique les conseils que j'ai pu entendre à droite et à gauche à ce sujet : pencher le buste en avant, et laisser aller les jambes, ne pas refuser la pente en basculant le buste en arrière, sinon les quadriceps vont râler.
Oui mais après 2 km menés tambour battant, les abdos font vigoureusement sentir la nécessité de ralentir sous peine d'explosion en plein vol. Pas facile quand la descente est prononcée. Heureusement les portions des descentes suivantes sont moins traumatisantes et j'en profite pour me refaire une santé avant la 2ème montée du jour, le Chabris.
Pour le moment, pas de montée en vue, juste un faux-plat idéal pour ménager mes abdos après la descente précédente, tout en profitant de ce moment de répit pour consolider mon temps inférieur aux 2 heures.

Nous sommes aux alentours du 15ème km, et j'avale au ravitaillement 2 morceaux de sucre avec mon verre d'eau, car je prends conscience que je n'ai fait que boire de l'eau depuis le début, et que je risque de payer l'absence de carburant en fin de parcours.

La montée attendue arrive, sur une route assez large cette fois-ci. Visiblement, elle ne plaît guère à de nombreux concurrents qui préfèrent marcher plutôt que d'affronter de nouvelles pentes. Oh, mais c'est qu'il reste reste encore du carburant en réserve, pas question de m'arrêter moi. Toujours sans me griller, je poursuis mon effort. Puis on nous annonce le ravitaillement, le dernier avant l'arrivée ... ce signifie qu'on atteint le sommet. Alors elle est déjà finie cette montée ??! Je suis un peu frustré à ce moment, car sur ce terrain de jeu, je dépassais pas mal de personne, alors que maintenant je vais certainement céder du terrain pour ménager ma sangle abdominale.

Bon d'accord, pas dans les 500 premiers mètres, car je veux être gaillard sur la photo. Mais dès la zone passée, je lève un peu le pied. Puis à 3.5 km de l'arrivée, un coup de baguette magique me soulage les tripes. Comment ? Pourquoi maintenant ? J'en sais rien. Un appui un peu différent peut être ?

Maintenant que mes douleurs abdominales ont disparu, pourquoi ne pas en remettre une couche ? Hein ? Les derniers km défilent en 3'52" et 3'33" (je le concède, ça descend). C'est la flamme rouge, l'orientation de la pente de ce dernier km s'inverse et ça monte maintenant. Et de chaque côté de la route, plusieurs rangées de spectateurs enthousiastes qui nous encouragent tous, pas si fréquent sur les courses. Alors à fond les ballons pour ce dernier km, c'est tellement euphorisant qu'on est obligé de donner le meilleur de soi.

C'est l'arrivée, 1h48'23" : moi qui était venu courir une bonne sortie en endurance sur des terrains escarpés, c'est râté. Mais je me suis bien amusé sur ce parcours.

Bilan :

- Je suis content de ma course, car j'ai pris mon pied, sans trop puiser dans mes réserves. La preuve, je termine assez frais, sans traumatisme.

- Dans l'optique de Millau où il faudra m'économiser pour tenir la distance, je pense que je devrai marcher dans les montées supérieures à 7%. Je m'y débrouille certes pas mieux que d'autres concurrents, mais les quadriceps y travaillent beaucoup également.

- Je dois travailler mes abdos, car si j'ai bien digéré leur faiblesse aujourd'hui, rien ne me dit qu'il en sera de même à Millau sur une distance bien plus longue.

- Je ne vais pas participer à d'autres courses de préparation (notamment courir un marathon en août), car il y a de fortes chances où je ne respecte pas le rythme prévu et les fassent bien trop rapidement. Autant m'entraîner convenablement.

- Marvejols-Mende est une épreuve assez costaude, et je crois qu'un coureur qui n'a jamais dépassé la distance du semi sur plat doit en baver.

- Côté point négatif, je suis déçu de ne pas trouver ma photo sur internet. Alors que j'ai fait des efforts pour paraître digne sur le cliché, les photographes ont dû m'oublié ;-(

CR Marvejols Mende par baltazar (invité) le 30/07/04 à 08:20:21

Salut Rinti et félicitations pour ton CR.
J'ai lu que tu faisais Millau et j'aimerai savoir quel est
ton programme d'entrainement jusqu'au 25/09 ?
Je vais faire millau et effectivement je ne fais plus de
competition depuis le marathon du Mont St Michel.

CR Marvejols Mende par Damien (invité) le 30/07/04 à 09:12:06

Bravo Rinti...encore un CR qui donne des frissons...et une énorme envie de faire cette course, merci! Et tu finiras par la trouver ta photo, no soucy!

CR Marvejols Mende par Katsumoto (invité) le 30/07/04 à 10:14:53

Superbe description du parcours et de l'ambiance qui y regnait ... je le sais puisque j'y étais aussi :)

on devait etre pas loin tous les deux paske je me suis positionné aussi a la ligne des 1h45 au depart :)

Par contre, j'ai fait moins bien que toi l'ami .... 10mn de plus 1h58mn42s .. m'enfin, pour un premier semi... je m'estime heureux :)
Vivement l'année prochaine que je m'explose et que je tombe sous les 1h50 :)

CR Marvejols Mende par Frederic (invité) le 30/07/04 à 16:57:18

Haaaa Marjevols-Mende, une course que je me suis promis de faire un jour. Va falloir que je pense a passer mes vacances d'ete en France.
Katsumoto (as tu un rapport avec un lointain Samourai ? je suis actuellement au pays des Samourai), Marvejols-Mende n'est pas un semi, c'est plus long et avec les 2 grosses cotes c'est toutr a fait particulier. Bravo a vous les gars.
Et puisque Rinti aime les copmte rendus de course je vous raconterai dimanche 1er aout mon semi d'ete au Japon, dans les superbes montagnes de Nagano-ken.
Fred

CR Marvejols Mende par Phil (invité) le 30/07/04 à 17:50:36

Bravo Rinti et merci pour ton compte rendu. j'ai failli la faire cette course mythique, alors, ça m'interresse.Bravo et aussi, bon courage pour tes 100 km, faut du courage pour affronter un truc pareil.Phil

CR Marvejols Mende par Rinti (invité) le 31/07/04 à 08:29:31

Que tous ceux qui hésitent franchissent le pas : Marvejols-Mende est vraiment une très belle course, un très beau parcours, très bien organisée et avec une super ambiance.

ps pour Baltazar : quand j'aurai un peu de temps dans la journée, je te détaille ce qu'il me reste de préparation jusqu'au 25 septembre.

CR Marvejols Mende par Katsumoto (invité) le 01/08/04 à 13:39:05

A Frederic : euh non je n'ai pas de rapport avec d'anciens samouraïs mais si j'ai choisi ce pseudo, c'est justement parce que j'admire bcp l'esprit samouraï, que je suis passionné de leur histoire et c'est aussi en référence au film "le dernier samouraï".
Vala :)

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