L'affaire Ben Johnson

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L'affaire Ben Johnson par Le Soir (invité)

Dès son enfance en Jamaïque, il est évident que Ben Johnson éprouve le besoin de courir. Peu après que sa famille se soit installée au Canada en 1976, ce gamin maigrelet passionné de vitesse commence à travailler sous l'entraîneur Charlie Francis. À 18 ans seulement, il mérite une place au sein de la malheureuse équipe olympique de 1980. En 1984, il est le sprinter par excellence du Canada, assez rapide pour se mesurer à l'élite mondiale.

Si bon que soit le bronze, Ben ne s'en contente pas : il vise plus haut. Au cours des années suivantes, l'entraînement aux poids aidant, il prend du volume, ses muscles deviennent énormes. Au milieu des années 80, il est un habitué de la victoire. Puis, en 1987, aux Championnats du monde de Rome, Ben Johnson devient l'homme le plus rapide au monde.

Puis, en 1988, éclate l'affaire de Séoul. C'était d'autant plus dramatique qu'il n'avait pas bien couru les semaines précédentes. Il ne s'était même pas classé parmi les premiers dans certaines courses et était retourné au Canada pour un entraînement d'urgence. On se demandait s'il était assez en forme pour courir à son mieux, ce qui est impératif dans toute finale olympique et surtout au 100 mètres.

Après un départ explosif, Ben s'est propulsé avec force jusqu'à la ligne d'arrivée. Au moment où Ben franchit la ligne, mains dans les airs et tête haute, notre pays se lève d'un bond. Nous sommes des millions à applaudir, à hurler notre joie, à célébrer cette ultime victoire. Nous sommes au septième ciel, et c'est pourquoi la chute sera si dure.

Puis, ce fut le test antidopage positif au village. “L'échantillon d'urine de Ben Johnson, Canada, athlétisme, 100 mètres, prélevé le samedi 24 septembre 1988, contenait des métabolites d'une substance prohibée appelée Stanazolol” selon Andre Action Jackson, L'Homme de Mystère.

"C'était complètement fou, jamais je ne reverrai ça, soutient le journaliste Randy Starkman. C'était un homme traqué, que l'on traitait comme un criminel. Il a dû déguerpir au plus vite, c'était le cirque !

"C'était difficile, mentionne le coureur Donovan Bailey. Tu regardes la course et tu te dis : quel incroyable exploit ! Mais le lendemain, tu te dis : non, c'est pas possible, c'est une blague, et t'as envie de secouer la télé et de lui donner des coups de pied".

"Plusieurs membres de l'équipe disaient : tant mieux si c'est arrivé, de toute façon, Ben n'est pas canadien, c'est un Jamaïcain", affirme Mark McKoy, à ce moment membre de l'équipe canadienne. Tout d'un coup, c'était un zéro. Je n'étais pas d'accord avec ça. Et il n'y avait pas que des athlètes à penser comme ça, mais aussi des officiels et des entraîneurs".

"Ben a causé du tort aux champions qui l'ont suivi sit Brian Williams. À David Steen, premier Canadien à gagner une médaille au décathlon. À Lennox Lewis, premier Canadien à remporter l'or en boxe depuis Horace Lefty Gwyn en 1932. À Caroline Waldo. Leur moment de gloire a été assombri par l'affaire Ben Johnson", pense Brian Williams.

La saga de Ben ne prend pas fin en douceur à la fin des Jeux, comme pour d'autres athlètes testés positifs. Johnson devient plutôt le point de mire de la commission Dubin, qui fait enquête au nom du gouvernement sur l'usage de produits prohibés. "L'enquête Dubin a mis à nu l'âme canadienne, poursuit Starkman. Elle a vraiment été importante.

Personnellement, elle m'a beaucoup appris, comme journaliste et comme personne. Elle m'a ouvert les yeux sur la pression exercée sur les athlètes, notamment sur celle exercée par les médias.

Quant à Ben Johnson, une fois réinstallé, il se remettra à courir. Testé positif encore une fois, il sera banni de nouveau. Il y a peu, ce fou de la course, celui par qui le scandale est arrivé, voyait son ultime demande de réinstallation rejetée.

L'affaire Ben Johnson par Roger (invité) (212.234.204.xxx) le 16/10/18 à 18:00:04

Il devient quoi d'ailleurs Ben Johnson ?

L'affaire Ben Johnson par (invité) (176.156.147.xxx) le 16/10/18 à 21:05:21

Quand on voit qu'à coups de millions Froome est sorti presque blanchi d'un contrôle positif, et que BJ a été dépossédé de sa médaille par une analyse où on a gribouillé à la main le résultat du contrôle, on comprend mieux "selon que vous soyez puissant ou misérable etc.".

http://spe15.fr/ben-johnson-a-t-il-perdu-son-titre-olympique-a-tort-a-seoul/

https://html1-f.scribdassets.com/7oyxcb1mkg6l1xzv/images/1-3bac1ccec6.jpg

Ça n'empêche pas de dire qu'il était sans doute dopé, d'autres aussi, et que c'est lui qui a été choisi pour l'exemple.

L'affaire Ben Johnson par (invité) (138.190.133.xxx) le 17/10/18 à 08:28:42

"Quand on voit qu'à coups de millions Froome est sorti presque blanchi d'un contrôle positif" => Sources ?

L'affaire Ben Johnson par (invité) (176.156.147.xxx) le 17/10/18 à 14:53:51

Sources ? Lis un peu la presse.

http://laflammerouge.com/affaire-froome-7-millions-deuros/

https://sports.orange.fr/cyclisme/article/chris-froome-une-defense-a-7-millions-d-euros-magic-CNT0000011qcSi.html

http://www.cyclismactu.net/news-route-froome-blanchi-par-l-uci-pour-son-controle-anormal-75839.html

Si tu ne lis qu'une source :

https://www.francetvinfo.fr/sports/cyclisme/cyclisme-trois-incoherences-dans-la-decision-de-l-uci-de-blanchir-chris-froome_2830553.html

>>"Une situation jugée asymétrique par Le Monde : "Les ressources financières des institutions, qu’il s’agisse des fédérations internationales, des agences nationales antidopage ou de l’AMA, sont limitées. Le budget de l’équipe Sky est légèrement supérieur à celui de l’AMA, censée superviser l’ensemble de la lutte antidopage dans le monde, écrit le quotidien. En dépit de l'honnêteté des arbitres et experts, s'installe dès lors une justice des puissants et des misérables."



Froome a été contrôlé avec un taux de salbutamol dans les urines double de ce qui est écrit comme tolérable par l'AMA, c'était sur la Vuelta 2017. Les autorités se sont empressées de qualifier ce contrôle positif de "contrôle anormal", nouveau nom quand le mot positif ne suffit plus pour dire qu'un produit contrôle dépasse les limites quand il s'agit de ce coureur.

Deux coureurs italiens ont été contrôlés avant lui pour le même dépassement, dans une proportion moindre, tous deux ont été logiquement considérés comme coupables par les autorités et exclus plusieurs mois de toute compétition. On a donc parlé là de "contrôle positif".

L'équipe Sky a dépensé pour cette seule affaire 7 000 000 € (montant supérieur ou égal au budget total d'autres équipes) pour monter un dossier judiciaire et médical, et au final, Froome a été blanchi, déclaré non coupable et ce à quelques jours du départ du Tour de France, qu'il a pu courir, même si ASO venait de dire qu'elle le refuserait. C'est la magie d'un "contrôle anormal", il peut être positif pour les règlements, mais au final déclaré négatif par les autorités qui fixent les taux à ne pas dépasser.

L'AMA s'est donc assise sur le règlement qu'elle a elle-même créé, l'UCI s'est alignée sur cette décision, ASO a dû obéir. Cette agence mondiale anti-dopage est financée à hauteur de 50% par les gouvernements et pour le reste, c'est "le monde sportif" dixit son site, c'est-à-dire que cette agence reçoit des millions venus du privé, d'on ne sait où ... mais doit prendre des décisions qui pèsent très lourdement sur les intérêts privés qui la financent.

On a donc un "gendarme" payé par les gens qu'il doit contrôler, qui déclare que tels contrevenants à telle loi sont coupables (des Italiens sans moyens financiers lourds), mais que tel autre (celui qui est capable de sortir 7 millions d'euros et qui a derrière lui les intérêts gigantesques d'un puissant groupe de média) est innocent, même s'il s'agit de la même loi, du même produit et que le dépassement est plus net.

"Selon que vous serez puissant ou misérable,
Les jugemens de Cour vous rendront blanc ou noir."

Les grosses affaires de dopage ne sont jamais sorties du fait de l'AMA, c'est soit des journalistes qui fouillent les poubelles, soit les sportifs retraités qui balancent sur l'ancien "chef", soit la police qui met à jour les filières. Quelques exceptions, dont Ben Johnson, ne sont là que pour continuer le système AMA tel qu'il fonctionne depuis des lustres.

Car y a eu une énorme différence entre la façon dont a été traité Ben Johnson et le cas de Froome : le premier n'a eu connaissance du résultat de l'analyse qui l'a privé de médaille que des années après, et y a lu qu'il y a avait une rature, une correction manuelle du produit retrouvé, et personne, athlète, avocat, entraineur n'a donc pu mettre en route, à l'époque, une procédure de réclamation basée sur cette analyse gribouillée ; alors que le second a eu accès à tout le dossier, a pu monter une procédure coûtant 7 000 000 € et a eu gain de cause après un traitement flash express de l'AMA, alors que deux autres cyclistes avant lui ont été suspendus pour la même cause, Alessandro Petacchi et Diego Ulissi condamnés l'un à 1 an et l'autre à 9 mois de suspension.

Bref, à analyser le pipi, l'AMA se met souvent dans le caca.

L'affaire Ben Johnson par keke (invité) (171.16.208.xxx) le 17/10/18 à 15:52:11

Belle analyse, merci. Concernant Ben, ce qui est "croustillant", c'est de savoir que Carl Lewis était finalement dopé lui aussi...

L'affaire Ben Johnson par (invité) (90.109.144.xxx) le 17/10/18 à 15:56:26

"croustillant" ou lamentable ?

L'affaire Ben Johnson par keke (invité) (171.16.208.xxx) le 17/10/18 à 15:56:53

D'où les guillemets

L'affaire Ben Johnson par Mozart (invité) (92.175.126.xxx) le 17/10/18 à 17:00:50

Et Sebastian, Noureddine, Hicham, Haile, Kenenissa, Mo, Rhonex, Eliud ????

L'affaire Ben Johnson par (invité) (138.190.133.xxx) le 17/10/18 à 17:09:08

"L'équipe Sky a dépensé pour cette seule affaire 7 000 000 €"

*aurait ? Je n'ai pas trouvé de "preuve" d'un tel montant (mais bien entendu ça a coûté et ils ont mis les moyens pour bien se défendre, mais je n'aime pas les chiffres précis et affirmations sans preuve...)

L'affaire Ben Johnson par (invité) (78.192.244.xxx) le 17/10/18 à 18:49:22

Paula

L'affaire Ben Johnson par Joe (invité) (145.226.158.xxx) le 02/11/18 à 13:28:03

Comparez C Lewis à B Johnson ... Pfff
Vous ne connaissez pas votre sujet.

L'affaire Ben Johnson par Jake (invité) (87.89.226.xxx) le 04/11/18 à 16:28:04

mais toi oui ! ouf, on va mieux là d'un coup

L'affaire Ben Johnson par Joe (invité) (145.226.158.xxx) le 06/11/18 à 16:48:35

Vas y Jake, parle nous du sujet

L'affaire Ben Johnson par (invité) (2.11.134.xxx) le 06/11/18 à 17:45:41

Mais c'est qui ben Johnson ?

L'affaire Ben Johnson par (invité) (192.230.35.xxx) le 07/11/18 à 15:20:40

par (invité) (2.11.134.xxx) le 06/11/18 à 17:45:41

Mais c'est qui ben Johnson ?


un fermier paisible jamaïquain desormais ! ex détenteur du RM du 100m en son temps, tricheur ( comme la plupart : Aouita par ex ) et avec surtout un pois-chiche a la place du cerveau...

L'affaire Ben Johnson par Maître Hasard (invité) (88.186.36.xxx) le 07/11/18 à 22:48:30

depuis quand s’agit il d’une affaire? qui est la partie civile? l’accusé?
interjection d’appel? procès en révision?
bref que des phantasmes.

L'affaire Ben Johnson par Affaire Louis Trio (invité) (176.156.147.xxx) le 07/11/18 à 23:12:05

Maître Hasard n'est pas maître Capello, c'est certain, puisque depuis 1690 affaire s'emploie aussi pour désigner un « ensemble de faits créant une situation compliquée », voire un scandale ; pas simplement pour désigner un procès.

L'affaire Ben Johnson par Maître Hasard (invité) (88.186.36.xxx) le 08/11/18 à 20:06:02

chic planète!

L'affaire Ben Johnson par antounes (membre) (93.19.60.xxx) le 08/11/18 à 23:52:20

Attention tout de même avec l'affaire Froome, qui est très très loin d'être aussi simple que ce que les journalistes ignorants veulent faire croire. Nombre d'articles dans Sport&Vie font état de l'imbécile vérité en long, en large et en travers...

L'affaire Ben Johnson par (invité) (176.156.147.xxx) le 09/11/18 à 07:55:53

Rendre cette affaire Froome compliquée a justement été la base du travail de l'armada d'avocats payée par la Sky. Il ne s'agissait à l'origine que d'une affaire d'analyse déjà rencontrée, puisque le cas de deux coureurs italiens chopés avec les mêmes résultats (quantités retrouvées inférieures) avait été traité précédemment sans cette complication.

Il s'est agi pour la Sky de faire voir que la concentration en certains métabolites du produit variant avec la chaleur ou la durée de la course, une simple analyse d'urine ne pouvait être signe d'un dopage. Mais c'est refuser de voir que la règle est parfois illogique voire discutable, mais que c'est la règle. Si pour chaque contrôle positif, il faut ne plus juger le résultat mais voir si le résultat est pertinent ou non, cela revient à dire que tout contrôle positif ne l'est en réalité jamais, et qu'il n'est qu'une indication à partir de laquelle des cabinets d'avocats doivent se battre pour en faire ou non une preuve de culpabilité. C'est donc un système visant à déposséder l'analyse chimique du statut de preuve, en reportant cette preuve de la culpabilité ou de l'innocence non pas sur du mesurable, mais sur la capacité financière d'une équipe à payer plus d'experts que ce que peut payer la fédération ou l'autorité chargée de décider qui est coupable ou non.

La puissance de l'argent détruit ainsi l'égalité devant l'analyse chimique, c'est ce monde qui est mis en avant par le sport professionnel, pas celui de l'équité. Le parallèle avec Ben Johnson, condamné sur la foi d'un papier gribouillé est saisissant.

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