100 km à pied, ça use , ça use (CR 100 km de Millau 2004)

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100 km à pied, ça use , ça use (CR 100 km de Millau 2004) par Rinti (membre) (83.155.78.xxx) le 28/09/04 à 01:21:20

D'accord, c'est long à lire, à l'image d'un 100km en somme.
Mais vous pouvez toujours l'imprimer (clic droit et coller dans le presse-papier ou votre traitement de texte préféré) et le lire dans les transports, au lit, aux toilettes, que sais-je. Bonne lecture.

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Deux ans que j’avais cette idée un peu saugrenue de participer à un 100 km. Et quitte à en courir un, autant m’aligner sur le plus prestigieux, le plus dur, le plus mythique d’entre eux : les 100 km de Millau. Qui aurait deviné, il y a 11 ans jour pour jour quand je terminais laborieusement (c’est le moins que l’on puisse dire) ma 1ère course à l’occasion des 10 km de Tours, que je me retrouverai ici aujourd’hui, dans le parc de la Victoire à Millau. C’est à tout ceci que je pense sur la ligne de départ fictive en ce samedi matin.

9h30 : la fanfare se place devant les concurrents et nous escorte vers la ligne de départ réelle à un km de là. Belle idée que de faire défiler les concurrents dans la ville, comme une présentation des gladiateurs dans l’arène : « Avé Millavois, ceux qui vont souffrir vous saluent !». L’ambiance est bon enfant dans le peloton, on a envie de jouer les majorettes derrière les musiciens, même si, au son des seuls tambours, je me demande si on ne nous emmène pas devant le peloton d’exécution.
Allée Jean Jaurès, la troupe s’immobilise et quelques courtes minutes plus tard retentit le coup de pistolet de départ. En route pour l’aventure !

Etape 1, Millau – Le Rozier : « la mise en jambe »

La seule chose qui compte en ce début de course est de me caler à mon rythme de croisière, et surtout de me détendre, car je suis beaucoup trop stressé. Ma fréquence cardiaque est bien trop élevée, normal quand le coeur battait déjà à 120 pulsations minutes lorsque j’ai enfilé mon cardio à l’hôtel. Aller, me dis-je, relâche-toi, laisse vagabonder ton esprit, et profite du paysage. Et qu’il est beau ce paysage. Ces falaises, ces rochers, ces villages perchés respirent le calme, la sérénité. Puise dans ces sites le force tranquille qu’ils dégagent.
Passage au km 5 en 27’55’’ : ce rythme correspond à ce que j’avais l’habitude de réaliser à l’entraînement, tout va bien de ce côté. Je note tout de même, que pendant toute cette 1ère étape (pour me faciliter la tâche psychologiquement, j’ai découpé le parcours en 5 étapes), le parcours n’est pas aussi plat que le descriptif de l’épreuve le laisser entendre, surtout quand on s’entraîne sur du 0% de pente.
Aguessac. Dès l’entré du village, nous avons droit à une haie d’honneur des suiveurs vélos qui attendent leur poulain. J’ai beau chercher, je ne trouve pas le mien. Mais dès la remontée après le ravitaillement, les suiveurs sont encore plus nombreux. Digne d’un peloton de cyclosportives. Je trouve mon père, mon suiveur, qui me tend mon bidon, et c’est parti à son tour.
Les km s’égrainent sans trop m’en rendre compte. Je passe mon temps à contempler le paysage, observer mes compagnons de route, papoter à l’occasion avec eux et avec mon suiveur, et assiste avec amusement à ses tentatives répétées de me prendre en photo (trop tard, je suis passé, ah, un concurrent passe devant l’objectif au moment opportun, oups, il n’était pas allumé, … heureusement, il a mieux assuré comme suiveur que comme photographe). Je m’amuse aussi du balai des vélos après chaque ravitaillement pour rejoindre leur coureur. Je maintiens mon rythme d’environ 28’ par tranche de 5 km, en restant facile, sans puiser dans mes réserves physiques et mentales.
Mais à partir du 15ème km, une inquiétude grandit. Toute l’eau et la boisson énergétique que j’absorbe reste dans l’estomac, je ne la digère pas. Je suis ballonné, j’ai sûrement trop mangé le matin, et j’entends des « glou glou » dans mon ventre à chaque foulée. Mon suiveur répond à un 1er coup de téléphone et je l’entends dire que tout va bien. Je ne l’informe pas encore de la situation, je ne me sens pas dans mon assiette. Je décide d’espacer les prises de boisson pour ne pas surcharger mon estomac. On verra bien ce que cela va donner.
Le ravitaillement du km 20 semble bien sympathique, mais je ne suis pas en l’état pour en profiter pleinement. Nous arrivons au Rozier, charmant village, ma foi. Nous enjambons le pont sur le Tarn, et attaquons ici la seconde partie de la première boucle.

Etape 2, Le Rozier – Millau : « le travail de sape »

Sitôt le cap du semi marathon passé, les choses se compliquent sérieusement puisque derrière le virage en épingle à droite, la pente s’élève de façon significative. Je ne cherche pas à l’affronter, et la monte en marchant (c’était prévu) à bon rythme. Dès que le pourcentage s’amenuise, je reprends la course. De toute façon, j’allais aussi vite en marchant vite que les coureurs qui s ‘échinaient à conserver coûte que coûte la course. Et en plus, je me suis économisé.
Sauf que mes problèmes digestifs perdurent, et dans la descente de cette 1ère difficulté, je dois me résoudre à baisser culotte. Evidemment je perds du temps à ce moment, mais je repars dans un état de forme retrouvée : j’ai enfin réussi à évacuer mon trop plein de liquide. Enfin après 21 km de course, je retrouve mes sensations habituelles. Youpi. Le moral remonte en flèche et pour la 1ère fois depuis le départ, je me sens vraiment dans la course.
D’autant que jusqu’au 35ème km, le parcours vallonné me plaît et me convient à merveille. Je fais néanmoins attention de ne pas m’enflammer, car la route est encore longue, et mon accompagnateur me rappelle parfois à l’ordre , notamment dans les descentes, car il trouve que mon rythme est parfois rapide. T’inquiète, y a pas de problème, je gère. Nouvel arrêt diarrhée dans les vignes au niveau du 30ème, juste après la photo « officielle », car mes problèmes intestinaux ne sont pas réglés pour autant.
A partir de là, le parcours est plutôt descendant et nous conduit vers les faubourgs de Millau. Je suis bien dans cette partie, trop bien peut être. Notamment dans l’entrée dans Millau, où j’ignore mon cardio qui indique une fréquence cardiaque plus élevée qu’il le faudrait. On arrive au marathon, il y a des spectateurs, je n’ai pas le droit de la jouer petit bras maintenant ; même si cette partie n’est guère agréable, car on doit frayer notre chemin à travers les voitures et les gaz d’échappement. Enfin le parc de la Victoire pour le passage au marathon en 4h04’. J’ai quelques minutes d’avance sur les 10 heures, objectif dont je rêve secrètement.

Etape 3, Millau – Saint Rome de Cernon : « l’entrée dans le monde des Grands »

Je ne m’attarde pas dans la salle du forum au marathon et repars à l’abordage. Direction les côtes maintenant, les vraies difficultés du parcours, l’âme des 100km de Millau.
Sur le chemin qui me conduit de Millau à Creissels, il est temps de faire un premier point. Les jambes ne sont plus aussi fraîches qu’au début, le tout est de savoir si je ne les ai pas trop usées dans la 1ère boucle. La fréquence cardiaque a toujours été un peu élevée, surtout au début, mais rien de grave, c’est plus à cause du stress qu’à un surrégime. Par contre, je n’ai pas encore utilisé la moindre ressource mentale, voilà un point extrêmement positif. Je suis toujours prêt à me battre, j’ai toujours la niaque. Et mon entente avec mon suiveur est parfaite. Bref, cette « révision technique » est rassurante, concluante. Je suis serein.
Guère pour longtemps malheureusement, car dans les faux plats de Creissels aux alentours du km 45, je perçois les 1ers signes inquiétants de fatigue dans les quadriceps. Aïe, ça se complique. Mais je me refais une petite santé dans la descente suivante, et voilà que se profile le fameux viaduc de Millau … et la côte de Creissels, la première grosse difficulté de la journée, avec ses 8% de moyenne sur 2 km. Je cours les premiers hectomètres lorsque la pente est encore supportable, puis je marche comme je l’avais prévu, à bon rythme (6km/h environ) pour ne pas perdre trop de temps. Mon père descend également de vélo, il a besoin de se dégourdir les jambes. De toute façon, il beau pédaler, il ne va plus vite que moi. Puis la pente redevient plus douce et je reprends la course. Aaaargh mes cuisses, oui, ben c’est pas gagné.
Ca repart certes, mais on atteint à peine la mi-course que la plupart des clignotants passent à l’orange foncé : les cuisses, les mollets, et les abdos râlent. Et en plus les problèmes intestinaux réapparaissent, et m’obligent à un nouvel arrêt diarrhée. C’est à ce moment que je fais le deuil des 10 heures. Je passe au km 50 en 4h57’12’’ mais sais pertinemment que la côte de Tiergues est encore plus éprouvante que celle-ci. Peu à peu, je rentre dans ma bulle, et me concentre sur ma course. Dans la descente qui nous conduit à Saint Georges, j’assure encore pas mal, ce qui inquiète un peu mon suiveur qui me suggère à plusieurs reprise de lever un peu le pied (oui, mais t‘inquiète, ça descend) ; maintenant, je cours aussi avec la tête.
Je tente, tant bien que mal, de me refaire une santé d’ici la prochaine difficulté de Tiergues, sur le long faux plat montant qui rejoint Saint Rome de Cernon. Le peloton est maintenant beaucoup plus éparpillé que dans la 1ère partie du parcours. Et des concurrents prolongent manifestement les pauses au ravitaillement pour se reposer, s’étirer, bavarder avec les bénévoles. J’évite de m’arrêter trop longtemps à chaque fois, non que je ne veuille pas tchatcher moi-aussi, mais j’ai peur de plus pouvoir repartir après une pause trop longue.
Les portions de 5 km paraissent de plus en plus longues, mon rythme ralentit inexorablement peu à peu, et je m’attends à croiser le 1er d’un moment à l’autre. C’est chose faite peu avant le km 60 et l’entrée dans Saint Rome après 5h56’20’’. Tiens, il ne fera pas moins de 7h cette année. Et il n’a qu’ un peu plus de 20 km d’avance sur moi. Encore quelques encablures dans Saint Rome, une bifurcation à droite, et ça y est, je suis dans la côte de Tiergues, le juge de paix traditionnel des 100 km de Millau.

Etape 4 : Saint Rome – Saint Rome, « sur la trace des géants »

Cette côte de Tiergues que l’on escalade dans les 2 sens, à l’aller de Saint Rome vers Saint Affrique, et au retour dans l’autre sens, est un peu l’Alpe d’Huez des centbornards. Elle inspire un respect, que je ne lui témoigne guère au début puisque, loin de me dégonfler et de m’apesantir sur mes douleurs, je l’aborde en courant, au grand dam de mon père en vélo, qui espérait marcher un peu lui aussi, se dégourdir les jambes et avait déjà posé pied à terre. Après quelques centaines de mètres je reviens à la raison, et me mets à marcher à mon tour. Pas tant que ça finalement, puisque j’alterne ensuite course et marche suivant le pourcentage de la pente. Pour le ravitaillement, on innove, il me donne mon bidon, je bois, je le laisse sur le bord de la route et il le reprend quand arrive à la bonne hauteur. Quelle organisation !
Et finalement arrive le sommet où je suis finalement assez content de ma montée. Cap sur Saint-Affrique maintenant.
Quelle est longue cette descente ! Interminable ! Elle m’achève véritablement les quadriceps, tellement en bouillie qu’ils ne parviennent plus à me freiner. Et dire que tout à l’heure il faudra monter cette côte dans l’autre sens. Je serre les dents, ressasse les airs des chansons qui me motivent habituellement, remercie les spectateurs qui m’encouragent, car là c’est dur, ouille que oui j’en bave. Mais qu’’espérais-je en venant ? Une simple promenade de santé ? Que tout serait rose ? Bon alors il est où ce foutu panneau du km 70 ? Aaahh le voilà enfin ! 7h00’52’’ qu’on est parti. Je suis encore sur les bases des 10 heures (tiens, comment ça fait ?), mais je n’y crois plus. Et ça descend encore ?!!! On est toujours pas arrivé à Saint-Affique ? Pfff, Mamamia ! Et pendant ce temps j’entends toujours mon père qui continue d égrainer les concurrents qui remontent de Saint-Affrique et ont entamé le retour vers Millau eux. Pour les premiers, je veux bien, mais maintenant ça fait beaucoup : 82 –83 –84. Euh, stp, tu ne pourrais pas arrêter de les compter car là tu m’achèves. D’accord, qu’il me répond, « je les compte dans ma tête ». Oui, si tu veux, ça va t’occuper.
Enfin Saint Affrique. Ouf, mais, mais, c’est quoi cette circulation automobile ?! On dérange ? Heureusement, on y reste pas très longtemps, je ne jète qu’un rapide coup d’œil à la ville pittoresque, ne m’attarde pas beaucoup au ravitaillement où nombre de concurrents tentent de récupérer.
Oui, mais cette interminable descente que j’ai maudite tout à l’heure … il va falloir la monter maintenant. Y a pas une autre solution ? Car qui mes jambes ne pas vraiment d’accord. Non, bon, bah haut les cœurs. Ah tu as voulu venir, t’as voulu jouer aux Grands, ben tu y es maintenant. Alors pas de chichi, et tu vas la monter cette foutue côte ! J’alterne marche et course, j’essaie de limiter autant que possible les phases de marche, car repartir est chaque fois un supplice plus éprouvant. J’ai beau repenser à tout ce que je peux pour me motiver, pour m’encourager, rien ne me redonne de nouvelles guiboles. A ce moment plus question de penser au chrono, seul l’espoir de franchir la ligne d’arrivée importe.
Bon, faut essayer quelque chose. Tiens, et si on sortait le miel ? Mon suiveur a dû être étonné de cette lueur de génie dans ce moment de détresse, puisqu’en voulant descendre de vélo sans avoir retiré ses cale-pieds entame un rouler-boulet sur la chaussée. Sans gravité, heureusement. Il me tend le pot de miel dont j’envale 2 grandes cuillérées et quelques centaines de mètre plus loin, le miracle se produit : des forces reviennent et l’état général s’améliore quelque peu. C’est fragile, mais je m’éprouve plus le besoin de m’arrêter. Youpi.
Km 75 : il nous a fallu 37’00 pour parcourir les 5 derniers km, finalement je m’attendais à pire. Ca donne du baume au cœur. Plus que 25 bornes, on tient le bon bout. « Il te reste encore au moins 1700m de montée » me dit mon accompagnateur. Merci papa, tu me donnes une sacrée aide morale sur ce coup-là. Heureusement, les derniers hectomètres m’ont rasséréné. Et plus je croise des supporters inattendus originaires de la même ville que moi, qui me redonne la pêche, ce qui termine ma résurrection et rend ainsi la fin de l’ascension plus facile. Je suis au sommet de Tiergues, maintenant c’est sûr, je vais terminer mon 100 km, je vais voir Millau.
Je me lance à bon rythme dans la descente. J’ai une pensée pour tous les concurrents que je croise dans l’autre sens et qui eux montent vers Saint-Affrique. On s’encourage mutuellement, il y a une belle fraternité.
Km 80 : plus que 20 bornes, hum, ça sent bon l’écurie ça. 20 bornes, une broutille, j’ai l’habitude de courir cette distance à l’entraînement. Je revis.
Et revoilà Saint Rome de Cernon, le terme de cette 4ème étape. Au revoir tiergues, pas fâché de te quitter.

Etape 5, Saint Rome de Cernon – Millau : « le retour au bercail »

Maintenant c’est simple, il n’y a plus qu’à suivre le faux plat globalement descendant jusqu’à Saint Georges et se concentrer sur la remontée vers le viaduc. Après c’est fini. Enfin, ça c’est le plan, car entre les km 80 à 85, je me suis vu plus beau que je ne l’étais. J’aurais dû calmer mes ardeurs sur cette portion et ne pas avaler ces 5 km en 28’44’’. Maintenant il faut payer la note, les douleurs musculaires se réveillent. Je laisse filer pour m’économiser, même s’il reste moins de 15 bornes. A l’ombre des montagnes, la fraîcheur commence à se faire sentir, mais je n’ai pas envie d’enfiler un vêtement supplémentaire. Et il y a toujours des concurrents, dans l’autre sens. Eux, c’est sûr, ils vont y passer la nuit, ils sont plus à plaindre sue moi.
Nous passons Saint Georges et dès la sortie du village commence les premières pentes de la dernière difficulté du parcours. Aller, plus qu’une côte, plus qu’UNE côte. Bouffe là, tu passes la côte et c’est fini. Comme il ne reste qu’un peu plus de 10 km, je suis décidé à la courir de bout en bout celle-ci. Surtout ne pas s’affoler, et ça va passer.
Km 90 : 9h15’41’’ qu’on est parti, et ça mont, ça monte. Mais il est où ce foutu viaduc ? Vu sa taille, on devrait l’apercevoir de loin ! Au détour d’un virage le voici. C’est qu’il en reste de la montée avant d’y arriver. Je serre les dents, me concentre sur ma foulée. Je suis gavé de course à pied à ce moment, en suis vacciné, dégoûtée. Enfin la pente devient plus calme. Mon suiveur installe ses lampes sur son vélo, je prends des bandes réfléchissantes pour le nuit, car la pénombre s’installe. Je ne m’équipe néanmoins pas de la frontale pour le peu de chemin qui reste, ça ferait moins joli sur la photo d’arrivée ;-)
La descente suivante m’achève complètement En plus des douleurs musculaires vient se greffer une douleur tendineuse sur le pied droit. Enfin, temps que les chairs sont chaudes, continuons. On voit les lumières de Creissels et de Millau dans le bas. Fichtre, que c’est encore loin !
Je n’ai plus envie de me faire mal maintenant, je flanche un peu dans la remontée vers Creissels. Mais je vais y arriver, je vais boucler mon 1er 100 bornes. J’ai mal partout et il y a des remontées d’émotions par moment. Non, il ne faut pas que les nerfs craquent, tu es un grand garçon. C’est beau ce que tu fais, soit, mais reste digne, quand même. Pense à la photo finish.
Km 97 : on m’annonce que je suis 113ème. Pas pour longtemps, car un groupe de quelques concurrents me double. Cela a le mérite de m’arrache de ma torpeur, en me vexant quelque peu. J’accélère à mon tour. Nous sommes dans Millau, j’oublie la douleur dans les jambes.
Km 99 : aarrrrgh, allez, donne tout ce qui te reste. Et je grille moi aussi des concurrents en finissant en trombe et finissant le dernier km en 5’05’’. Dernier virage, j’entends le speaker annoncer mon numéro de dossard et mon nom, je suis sur le podium d’arrivée. J’ai fini. J’AI FINI !
10h22’32’’ : que c’est bon quand ça s’arrête.
Mais quel bonheur, on a envie de prolonger le moment indéfiniment. J’ai envie de remonter sur le podium embrasser la piste, mais d’autres concurrents arrivent à leur tour, et je dois bien leur laisser le champ libre. On me remet mon diplôme, et vais me ravitailler où je craque pour du chocolat, chose que je n’avais plus mangé depuis belle lurette. Pas trop cependant, car je reste barbouillé par l’eau et la boisson énergétique que j’ai consommées toute la journée. La seule chose qui passera bien ce sera la soupe.

Je l’ai fait, je suis content, même si je ne suis pas descendu sous les 10 heures comme je l’espérais en mon for intérieur. 10h22’ à Millau, c’est pas mal non plus, je ne vais pas craché dans la soupe. La classement ? Je ne sais pas exactement, vraisemblablement entre la 110 et la 115ème place sur les 1214 inscrits. Mais est-ce là le plus important ?

Rinti/ La P'luche

100 km à pied, ça use , ça use (CR 100 km de Millau 2004) par rodio (membre) (82.124.117.xxx) le 28/09/04 à 06:33:40

Bonjour rinti,

en général je botte en touche sur les cr (déjà du mal à lire une page par soirée de l'excellent Ray Bradbury qui est sur ma table de chevet), mais j'ai avalé celui-ci avant le petit déj et sans indigestion. Tu décris parfaitement ton effort avec beaucoup de lucidité. Ta gestion de course est en plus excellente, je veux dire par là que tu as connu une baisse de régime bien compréhensible, mais que tu ne t'es pas effondré, ce qui veut dire que tu étais bien préparé. Félicitations pour ton temps. As-tu des références sérieuses sur marathon et surtout semi-marathon (je m'amuse à certaines statistiques) ? Merci pour ce récit !

100 km à pied, ça use , ça use (CR 100 km de Millau 2004) par rodio (membre) (82.124.117.xxx) le 28/09/04 à 06:48:46

Heu excuse-moi rinti, c'est le matin et je n'ai pas le raisonnement bien en face de l'écran. Comme tu es membre, j'ai tes perfs sur semi et marathon (en fait je te confonds avec sue, qui elle est invitée).

Voilà mon postulat, celui de faire un classement compensé de type "super endurance". Je m'explique. Je cherche à calculer le coefficient de super endurance de chacun. Je prends comme base le temps semi (l'épreuve de fond la plus couru par tous) et je la compare à un résultat de 100 km. Je reconnais que Millau est très particulier comme 100 km et qu'il faudrait donc ne considérer que les gens qui ont fait Millau pour établir un classement : "Super endurance Millau". Bon, je sais je suis un fou dangereux !!!
Bien pourl'heure vous êtes 4 à avoir été entré dans ma moulinette et tu es en tête avec un coef de 1,4916.
Pour ceux que cela intéresserait faites-moi parvenir par mail votre temps Millau. Mon adresse mail albert.danpert@wanadoo.fr.
Ah oui, tout ça pour te re-féliciter. Je pense que tu t'es très bien préparé, que (ton cv le confirme) tu es loin d'être un débutant et que tu peux espérer faire 9h30 avec une prépa spécifique et...un parcours plat !

100 km à pied, ça use , ça use (CR 100 km de Millau 2004) par Lucho (membre) (213.135.231.xxx) le 28/09/04 à 07:46:53

super, super génial pour toi, tu es récompensé pour tes efforts et des sacrifices que doivent induirent une préparation de 100km. BRAVO. Tu nous (enfin moi en tous cas) donnes envie de participer un jour à un défi dans ce genre (j'en connais une qui va me coller une photo sous le nez un de ces jours !!! ;-)).
Allez, récupères bien et reviens-nous vite.
Lucho.

100 km à pied, ça use , ça use (CR 100 km de Millau 2004) par raztaboule (membre) (193.218.15.xxx) le 28/09/04 à 10:37:13

cent bornes !!! purée....ça me laisse songeur... Chapeau !

100 km à pied, ça use , ça use (CR 100 km de Millau 2004) par Moha (membre) (62.23.98.xxx) le 28/09/04 à 11:21:13

J'adore ce forum qui me permet de lire régulièrement des CR comme le tien.

Merci et Bravo !

100 km à pied, ça use , ça use (CR 100 km de Millau 2004) par manu95 (membre) (62.8.24.xxx) le 28/09/04 à 13:39:13

F E L I C I T A T I O N S

100 km à pied, ça use , ça use (CR 100 km de Millau 2004) par Delphine (membre) (invité) (80.119.215.xxx) le 28/09/04 à 15:22:08

Salut la P'luche,

c'est par étape que j'ai lu ton CR mais alors chapeau! Déjà Chapeau pour avoir fait cette course mythique, et chapeau pour l'avoir si bien racontée!!! je vois que la devise dans cette course c'est "T'as signé c'est pour en ch*** !!!!"
Bravo aussi à ton papa (c'est bien lui ton suiveur??).

J'espère que les barbouillis sont partis maintenant:/

Bonne journée.

Delphine

100 km à pied, ça use , ça use (CR 100 km de Millau 2004) par Didier (invité) (159.241.226.xxx) le 28/09/04 à 15:42:02

y a-t-il un site ou un lien ou on peut voir le classement ou les temps des concurrents ?

Merci.

ET SURTOUT, BRAVO, INIMAGINABLE....

100 km à pied, ça use , ça use (CR 100 km de Millau 2004) par Popo (invité) (invité) (194.250.0.xxx) le 28/09/04 à 16:22:06

C'est le genre de compte rendu qui donne envie !
De se dire, un jour j'en ferais pareil ... (même si c'est plutôt en 15heures .....

100 km à pied, ça use , ça use (CR 100 km de Millau 2004) par rodio (membre) (82.124.120.xxx) le 28/09/04 à 18:34:55

Réponse à Didier :

Le classement se fait attendre et pour l'heure aucun site n'est en mesure de le donner. Il y a un mystère Millau comme il y un mister magoo !!!

100 km à pied, ça use , ça use (CR 100 km de Millau 2004) par hersev (invité) (invité) (193.250.227.xxx) le 28/09/04 à 18:43:25

bravo !!!!!
moi ca fait 5 ans que j'y pense a un 100 bornes ...
mais le "track "de me lancer me fait repousser ce chalenge d'annee en annee !
peut etre pour 2005 ?

100 km à pied, ça use , ça use (CR 100 km de Millau 2004) par milou (invité) (invité) (62.23.57.xxx) le 28/09/04 à 19:06:28

Merci pour ton récit. Je suis en train de me préparer psyschologiquement à m'entraîner pour en faire un en 2005. Et ton histoire donne vraiment envie...
Bonne récuperation
milou

100 km à pied, ça use , ça use (CR 100 km de Millau 2004) par steve (invité) (62.147.29.xxx) le 28/09/04 à 21:33:10

Sincerement qui a trouver les 100 km de millau tres dur hein?
C une course superbe mais c sur route,pensons +tot a la diagonale ou les templiers par exemple.
A l annee prochaine sur les rtes de millau nx parcours...
STEVE

100 km à pied, ça use , ça use (CR 100 km de Millau 2004) par Jostein (invité) (195.93.102.xxx) le 28/09/04 à 21:42:15

10 h 20 à Millau, pour un premier 100 bornes... Chapeau bas.
Admiratif
JS

100 km à pied, ça use , ça use (CR 100 km de Millau 2004) par SansBornard (invité) (invité) (83.112.151.xxx) le 28/09/04 à 22:30:30

Toutes mes félicitations.J'ai retrouvé dans ce descriptif digne d'un professionnel de la plume ( du clavier plutôt)toutes les sensations rencontrées lors de mes 100 km ...
merci pour ce témoignage

100 km à pied, ça use , ça use (CR 100 km de Millau 2004) par bernard (invité) (82.124.173.xxx) le 28/09/04 à 22:59:55

BRAVO !!! Ca me donne envie de le faire l'an prochain !!!

c'est quoi tes perfs sur semi et marathon ?
combien de temps t'es-tu entraîné avant le jour J !!!
et encore merci pour le CR très intéressant !!!

100 km à pied, ça use , ça use (CR 100 km de Millau 2004) par gregnalex (invité) (80.13.116.xxx) le 28/09/04 à 23:00:43

Une course de qualité, un résultat de quelité, un CR de qualité!
Merci!

100 km à pied, ça use , ça use (CR 100 km de Millau 2004) par GRAAL (membre) (80.119.220.xxx) le 28/09/04 à 23:51:12

enthousiaste !

bravo tout d'abord pour la performance

le résultat est fabuleux et cela sera surement l'un des plus beaux souvenirs sportifs de ta vie

bravo pour ton récit. il donne envie !

nous nous croiserons sans doute dans le bois de vincennes puisque nous sommes voisins : as-tu prévu un tshirt "cent bornard" pour qu'on te reconnaisse ?

bien à toi

100 km à pied, ça use , ça use (CR 100 km de Millau 2004) par poulpe (membre) (81.64.229.xxx) le 29/09/04 à 00:15:45

Tout ça pour ça : à peine mieux que 10Km/h ???? c'est nul -)))

Plus sérieusement, félicitations !!! ; ça parait surréaliste ton aventure (déjà un marathon, alors 100km....)

P

100 km à pied, ça use , ça use (CR 100 km de Millau 2004) par Sandrine (membre) (invité) (83.177.147.xxx) le 29/09/04 à 06:46:54

Félicitatiiiiioooooonnnnnnnnnnnnssssssssssssssssssss!!!
D'abord pour ta course, un tout autre monde dans la CAP
Et ensuite un CR prennant, génial, je t'assure aucun besoin de l'imprimer pour le lire je ne sais où, vraiment super!!!

100 km à pied, ça use , ça use (CR 100 km de Millau 2004) par baltazar (invité) (193.57.116.xxx) le 29/09/04 à 14:50:07

Bonjour
Félicitations pour ce temps canon mais surtout pour ton récit.Je viens de le lire et je me suis revu a certains endroits du parcours.On a du certainement se croiser,j'ai fini en 14h58...Vivement le prochain

100 km à pied, ça use , ça use (CR 100 km de Millau 2004) par DOUBI (invité) (194.51.20.xxx) le 29/09/04 à 18:03:20

SALUT A TOUS,
vive millau 2004 mon temps est de 12h36mn34s et j ai envie de courir des apresent.
Quel course super parcours et sje salut les supporter qui sont vraiment emballer de voir 1200 personnes courir pour le plaisir.
Voila a tout ce qui se pose la question oui ou non choisissez oui millau la legende.
A+ ET BONNE SAISON D HIVER
DOUBI

100 km à pied, ça use , ça use (CR 100 km de Millau 2004) par sanslimite (invité) (80.118.230.xxx) le 29/09/04 à 21:06:25

toutes mes felicitations de te lire me donne envie de repartir tout suite en faire un mais je viens d'en faire un il y a trois semaines donc ..........j'attend belves avec enthousiasme mais encore bravo a toi

100 km à pied, ça use , ça use (CR 100 km de Millau 2004) par Rinti (membre) (83.157.196.xxx) le 29/09/04 à 21:17:45

Merci à tous pour votre enthousiasme, je ne sais que répondre...

Alors en vrac :
- Oui Delphine, les pbs intestinaux sont finis (ouf). J'ai retrouvé l'appétit dès le lendemain, tout est revenu dans l'ordre de ce côté.
- sur la préparation. Je me suis entraîné sur 14 semaines à raison de 5 sorties par semaine. 3 premières semaines type préparation marathon, une semaine de récup où je me suis aligné à Marvejols-Mende, 3 semaines plus spécifiques, 1 semaine récup, à nouveau 3 semaines spécifiques et enfin 2 semaines plus "tranquilles" afin de faire du jus avant le jour J.
Etais-ce nécessaire d'en faire autant ? Pas sûr, mais je voulais mettre toutes les chances de mon côté.
- les résultats : je ne les ai pas non plus. J'attends.

A toutes celles et ceux qui hésitent à se lancer dans l'aventure, allez-y, franchissez le pas. Je vous encourage vivement à le faire.
Ne soyez pas rebuté par la distance, car une fois qu'on y est, on l'oublie, et on gère la course comme une autre.
Et une fois que tout est terminé, on est content, certes, mais je n'ai pas l'impression d'avoir fait qqch de si extraordinaire non plus.

Par contre il me reste le souvenir d'une super journée de course à pied, avec une connivence entre concurrents que je n'avais guère rencontrée jusque là.
Rien que pour cela j'ai déjà envie de recommencer. En avril prochain à Belvès ? A 5 jours de mes 30 ans, ce serait un beau cadeau d'anniversaire, vous ne trouvez pas ?

100 km à pied, ça use , ça use (CR 100 km de Millau 2004) par Rinti (membre) (83.157.196.xxx) le 29/09/04 à 22:21:29

Pour ceux que ça intéresse, les résultats sont là :

http://www.ultrafondus.com/13_RESULT/2004-100-Millau.php

100 km à pied, ça use , ça use (CR 100 km de Millau 2004) par TOF (invité) (invité) (212.96.67.xxx) le 29/09/04 à 23:03:57

j'ai apprécié ce récit très vivant.
félicitation, on n'en redemande, on se délecte!
Ma motivation pour le 100km est décuplée. J'en rêve depuis quelques années et cela va m'aider dans ma préparation à coup sûr.
merci

100 km à pied, ça use , ça use (CR 100 km de Millau 2004) par rodio (membre) (82.124.122.xxx) le 30/09/04 à 06:37:56

Sans vouloir leur jeter la pierre, n'écoutez pas ceux qui vous disent que le 100 km c'est Rinti fada !

Bravo Frédéric, pour ton récit, ta course et ton classement (même s'il est secondaire).

Pour ceux qui voudraient également participer à l'après-Millau ils trouveront quelques cr et développement sur cette belle course ici : http://www.runirina.com/Runirina2004/VotreClubForum.htm.

Une étude "très sérieuse" sur le pourcentage d'endurance des semi-marathoniens, 10 bornards et marathoniens qui voudraient se lancer dans l'aventure 100 km, notamment.

100 km à pied, ça use , ça use (CR 100 km de Millau 2004) par GRAAL (membre) (80.119.220.xxx) le 30/09/04 à 22:01:56

"Et une fois que tout est terminé, on est content, certes, mais je n'ai pas l'impression d'avoir fait qqch de si extraordinaire non plus".

soyons sérieux- en soi, c'est une performance !

peu de gens en sont capables

encore bravo ! moi, je me répète, je suis enthousiaste !!!

100 km à pied, ça use , ça use (CR 100 km de Millau 2004) par Rinti (membre) (83.157.141.xxx) le 02/10/04 à 09:11:55

La course a eu lieu la semaine dernière déjà, et je suis toujours dans mon truc, je revois toujours les images quand je ferme les yeux le soir avant de m'endormir. Je repense aux paysages, à chaque portion du parcours, aux moments d'euphorie, aux moments plus durs, à l'angoisse du départ, à la magie de l'arrivée, aux autres concurrents, ... Je n'arrive pas à en décrocher. D'ailleurs en ai-je vraiment envie ?
Je ne vois qu'un remède .... recommencer ! (comment ça je suis barjot ?)

Par contre, je boîte toujours, car ma tendinite est loin d'être résorbée. Et si je pensais récupérer rapidement des courbatures, je dois bien admettre que les muscles ont plus souffert que je le croyais : lorsque je m'accroupis, je sens toujours des douleurs dans les quadriceps quand je me relève. La récup va être plus longue que prévue ;-(.

Mais maintenant que la course est passée, je peux faire moins attention au régime : du coup je me suis enfilé une tablette de chocolat au lait hier soir au retour des commissions. Heureusement, j'ai prévu des réserves .... il m'en reste 9 pour finir le week end ;-))))) (miam, miam)

100 km à pied, ça use , ça use (CR 100 km de Millau 2004) par Sue (invité) (82.125.44.xxx) le 04/10/04 à 00:23:44

Je suis d'accord avec toi, il faut, je pense, recommencer!!

Impossible de virer des images, des sensations, des emotions. Je n'arrete pas de sourire betement de temps en temp quand je pense a certains moments de la course, ou a des commentataires de mon suiveur.

Allez encore un peu de chocolat et l'entrainement va reprendre pour ....Belvès ?.....

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