résumé marathon Kasterlee

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résumé marathon Kasterlee par gildo (invité) (145.226.30.xxx) le 02/12/13 à 16:07:52

Salut Fred, comme tu le dis si bien dans ton résumé, je suis ton compagnon de souffrance, depuis quelques années, dans nos folles épopées marathoniennes.
Nous nous retrouvons, à nouveau, à Kasterlee, au fin fond de la campine anversoise, pour notre 3ième aventure, 6 ans après notre 1er exploit sur cette terre qui nous a laissé quelques souvenirs :
- Le vent frisquet et piquant sur la ligne de départ.
- La montée infernale pour les jambes, d’une dune ensablée.
- Le passage sur la passerelle à mi-parcours.
- Les jambes qui ne voulaient plus suivre le cœur tournant comme un diesel à 3000 tours.
- Les encouragements : « kom aan », « let's go », « allez », « bijna gedaan », « blijf met ons », « je bent sterk »,
- La fameuse Leffe offerte à l’arrivée qui reste sur l’estomac.
- Les courbatures qui nous rappellent que l’on est bien vivant pendant une semaine.
- … .
et notre seconde performance sur le macadam de notre capitale bruxelloise qui fut tout aussi sportive et « ancrée à vie » dans nos jambes et notre tête. La seule différence fut la dureté de la route et la masse de coureurs et de spectateurs beaucoup plus importante.
Aujourd’hui, le cap des 30 ans largement dépassé, une merveilleuse épouse et une charmante petite fille à mes côtés, je partons la tête remplie de souvenirs, d’appréhensions, de grains de folie et de questions : allons-nous retrouver nos sensations, notre organisme a-t-il été assez entrainé, sommes-nous tout aussi fougueux que comme je le disais déjà à l’époque sur ce site : On l'a fait, notre rêve est réalisé. « Faire un marathon, un vrai de vrai, avant de passer le "dur" cap des 30 ans. ».
Le réveil dominical branché sur le même horaire qu’un jour de semaine habituel me sorti de mes pensées marathoniennes.
Une bonne douche pour stimuler son organisme et le « fameux sourire magique » de sa fille se réveillant en pleine forme me donne du tonus pour attaquer un petit déjeuner spécial « riz et féculents » en attendant l’arrivée de mon ami Fred pour faire la route vers Le terrain de notre nouvelle course du jour.
La traversée des terres flamandes fut l’occasion de se remémorer nos exploits, nos sensations et notre état d’esprit du jour et de parler de nos vies tournant à 100 à l’heure.
Nous arrivons 60 minutes avant le départ, la course commence déjà : le parking, le sport hall pour obtenir mon fameux dossard 274, la fixation de la puce (chip) qui va nous suivre et permettre de graver notre performance dans l’histoire de cette 10ième édition de Kasterlee, un petit tour par les WC, fixation de son Smartphone en mode brassard, prendre sa place sur la grille de départ.
Un premier constat me vient à l’esprit : en 6 ans, le nombre de participants a explosé, on n’a plus froid sur la ligne de départ étant « collé » comme dans une boite de sardines, plus de passerelle à la mi-course.
Pas le temps de réfléchir plus longtemps que le canon retentit.
1er réflexe d’un homme vivant dans un monde connecté et hyper informatisé : Lancer la fameuse application ‘RunKeeper » en faisant glisser ses doigts sur « commencer l’activité » de son téléphone intelligent afin de pas perdre une seconde.
2ième réflexe, dire à son coéquipier « good Luck » et se donner rendez-vous à l’arrivée si les enjambées d’un des deux sont plus rapides.
La course a peine lancée, la masse de joggeurs avance sans réfléchir vers les chemins de la campagne
Campenoise et ses bois.
Le moral au beau fixe, les bonnes sensations me permirent de suive le mouvement sans trop de difficultés jusqu’au 2ième kilomètre ou mon pote est déjà en train de jouer à Fangio en essayant de dépasser les nombreux concurrents par la droite, la gauche, les ornières,… .
Vu sa forme actuelle bien meilleure que la mienne, je le laisse partir et je suis le rythme du groupe. Je constate que le parcours est différent : plus de boues, de chemins boisés, de belles flaques à éviter que l’édition précédente.
Arrivé au 1er ravitaillement encore frais et relax, je décide de prendre un peu d’eau et de Coca et de continuer à suivre le rythme en m’intégrant au milieu de quelques coureurs portant la même vareuse : un polo blanc sur lequel figure le chiffre 80, comme une équipe de rugby affrontant ensemble la difficulté et encourageant chacun à rester soudé au sein du groupe.
Cette tactique me permis d’atteindre sans difficulté, avec mes nouveaux camarades du jour, le 10ième kilomètre et ravitailler son corps en carburant AA et autres boissons sportives. Le plein effectué, je décide de garder le même rythme malgré la dégradation de plus en plus importante de la piste : de plus en plus de boues, de flaques, de branches à éviter tout en essayant de suivre mes copains du jour.
Arrivé au 15 kilomètres, le groupe commence à s’étirer en longueur relayant derrière les plus faibles encouragés à ne pas décrocher par les plus aguerris présents devant. Je me situe au milieu, ni faible ni aguerri et trouvant ma place pas si mal que cela.
Arrivé au kilomètre 20, qui pour moi est synonyme de mon arrivée annuelle du « 20 KM de Bruxelles », mon Smartphone m’informe que le cap des deux heures vient d’être dépassé et qu’il me reste encore une borne avant la mi-course et la perte de mes camarades, ayant décidés de ne faire que le semi-marathon.
Arrivé à mi-chemin, quel sentiment étrange de voir ses compagnons de douleurs, le sourire du devoir accompli se félicitant d’avoir réussi me dire avec courtoisie « bonne chance mijn vriend » avec un sympathique accent flamand. Une fraction de seconde, le cerveau me demande s’il ne ferait pas de même se disant 21 kilomètres c’est déjà une bonne distance.
Le moral gagnant, je me lance pour une seconde boucle me disant que je trouverais bien d’autres « martyrs sur ma route satanique vers le chiffre 42 »
2 kilomètre plus tard arriva ce qui arriva, une douleur se fit connaitre au niveau du genou droit m’obligeant à ralentir et m’arrêter afin de voir s’il nous avons affaire à une crampe, une inflammation musculaire ou à l’imagination de mon cerveau voulant faire demi-tour vers la ligne d’arrivée.
Constatant que le souffle et le cœur étaient opérationnels, qu’il s’agissait d’un léger échauffement, je décidais de marcher un peu histoire de me rassurer. La douleur passant légèrement je décidais de continuer mon jogging en me forçant à oublier que j’avais déjà 25 kilomètres au compteur ce qui mentalement fut plus facile qu’au marathon de Bruxelles, car les pancartes kilométriques étant remises à zéro vu que nous faisons deux fois le même parcours.
La douleur me suivant, je décidais, à nouveau, de marcher et là, comme par enchantement, un camarade de course à la dérive me proposa un fluide magique : le reflex spray.
N’ayant jamais essayé cette drôle de potion magique, je décidais d’essayer avec une prudence de sioux me disant que ce genre de mixture ne faisait que cacher la douleur.
Je repartis au petit trot, ne voulant pas forcer, histoire de rentrer entier chez moi. A mon aise, luttant contre mon cerveau maléfique et mes jambes lourdes me disant d’arrêter
Et pour couronner le tout, mon fidèle allié virtuel me lâcha n’ayant plus de batterie pour faire fonctionner l’application Kun Keeper. Me rappelant que nous vivons dans un monde superficiel et que l’humain fonctionne parfaitement sans ces nouvelles technologies. Et qu’il faut faire un marathon pour se rendre compte de notre fausse dépendance aux gadgets électroniques
Arrivant au 35 kilomètres, le moral plus fort que tout je me dis que le plus dur est derrière, que de toute façon, je suis au milieu des champs et que faire demi-tour serait la même distance, que marcher ne ferait qu’allonger le chemin de croix…
J’enchaine les derniers kilomètres, pas à après pas en disant à mon pied gauche de suivre le droit et ainsi de suite.
Arrivant ne sachant trop comment au kilomètre 38, je vis au loin autre chose à l’horizon que des arbres, des champs et de la boue : un bâtiment ! Ce n’est pas un mirage, le rêve la ville est proche. !
Plus que 4 kilomètres ! Plus qu’un dixième ! Plus que 2 tours du lac de Genval qui me sert d’entrainement durant l’année.
Mètre après mètre, je vois les bâtiments s’agrandir, j’aperçois des civils le long du parcours, des voitures et j’entends les bruits caractéristiques d’une ville en ébullition et de la foule amassée le long des barrières attendant ses héros franchir dans la douleur la ligne d’arrivée.
Dernier kilomètre, la flamme rouge, derniers efforts, je vis 200 mètres devant moi, un autre athlète à la dérive à l’allure de Jésus, la barbe longue et avançant difficilement. Je décidais de me donner un dernier objectif, rattraper ce personnage avant l’arrivée histoire de voir si j’ai des visions ou s’il s’agit d’un compère essayant comme moi d’accomplir un marathon.
Arrivé à sa hauteur, je fis la connaissance d’un ainé, de quelques décennies de plus que moi qui me salua d’un regard amical et m’impressionna pas son courage et sa sympathie. Nous terminions la course en duo et je laissais, en signe de respect, franchir la ligne d’arrivée en 1er.
Je vis mon pote Fred, déjà habillé en civil me disant que j’étais enfin arrivé !
La ligne franchie, en 05h00 et quelques secondes, je réalisais que j’étais arrivé au bout de l’enfer. Je demandais à Fred, son temps et la réponse m’impressionna : 3h53 ! Malgré le manque de souffle, je le félicitais de vive voix pour sa performance !
Quelques pas plus loin, ne réalisant pas encore que j’avais couru 42 kilomètres, nous nous racontions notre course et retournions, les muscles encore chauds, vers notre véhicule abandonnant notre bon gratuit à échanger contre une Leffe, me disant qu’elle attendra le soir dans mon canapé !
Je rentrais plein de nostalgie pensant déjà à l’année prochaine pour un nouvel exploit sous les 4 heures. Les courbatures me firent revenir à la réalité me disant d’annuler mon tennis du lundi et mon squash du mercredi
Merci fred pour ce nouveau challenge et je l’espère à l’année prochaine.

Gildo


résumé marathon Kasterlee par (invité) (90.47.82.xxx) le 02/12/13 à 17:46:52

félicitations

résumé marathon Kasterlee par (invité) (212.234.218.xxx) le 03/12/13 à 15:37:46

oui bravo.

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