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pour ceux qui aiment l'ultra, un CR tout frais tou chaud! par leonard (membre) (invité) (80.8.27.xxx) le 06/04/05 à 18:24:12
24 heures dans l’Eure !
Les championnats de France de 24h 2005 à Gravigny (Eure) me laissent un sentiment mitigé. Quarante-huit heures après l’arrivée je suis encore incapable de dire si je suis satisfait de mon résultat ou non. Je me contente de constats sans pouvoir porter une appréciation tranchée. Une 25ème place sur 97 pour un kilométrage de 176.790, ce n’est pas mon meilleur résultat, mais les conditions dans lesquelles ce kilométrage a été réalisé me donnent quelques satisfactions en prévision de ma grande échéance du mois d’août. En effet j’avais réalisé le même kilométrage à Plouvorn en 2004 mais en puisant au fond de moi par manque de préparation, or là ça n’a jamais été le cas. Cependant une récupération trop rapide ne me conforte pas dans l’idée du devoir accompli et me culpabilise.
Ce dont je suis satisfait c’est de mon séjour en Normandie. Qui a dit qu’il y pleuvait ? sans doute comme en Bretagne, …"que sur les c…" …oups pardon, je m’égare là !!! ;-) Le vendredi se passe dans le Calvados -mais sans y goûter!- accueilli chaleureusement par la famille Didier BRUYAS en compagnie du trailer "fou" carcassonnais Bertrand ALBERT et de sa sympathique épouse Isabelle. C’est elle qui en compagnie de Didier me portera assistance pendant ces 24h. Je ne sais plus qui a voulu voir Honfleur mais on a vu Honfleur …et Deauville, et Trouville, et bien d’autres endroits encore que notre hôte nous fait découvrir en visite commentée, comme un vrai guide ! Le samedi est un jour de retrouvailles et de découvertes, de nombreuses têtes connues parmi les partants et rencontre avec ceux que je ne connaissais que virtuellement. Le dimanche un sympathique repas d’après course vient clôturer agréablement ce week-end rencontres.
Côté sport les premières heures se passent également dans la douceur et les dernières sans trop de douleur.
Je me laisse aller d’une foulée facile dès le début, je laisse le pied se poser où il veut et quand il veut. Et là je constate que la récupération est imparfaite, une semaine trop chargée à trois semaines de l’échéance en est la cause. Pourquoi faut-il que je rajoute une dernière couche quand les jeux sont faits. C’est ma spécialité, si je sens le pic de forme, dans l’euphorie je me crois capable de digérer une dernière surcharge et je bouscule ce fragile équilibre. C’est ce qui s’est encore produit. Heureusement bien m’en prend de partir prudemment après ce constat car l’état musculo-tendineux va en s’améliorant. A partir de la 6ème heure je commence à inclure de la marche dans les faux plats sans y être contraint. Au bout de 11 ou 12h de course je n’ai plus le choix. Je passe le 100ème kilomètre à la 12ème heure, après avoir effectué 54 kms dans le premier quart et 46 dans le second. C’est lent par rapport à mes meilleurs résultats mais c’est mieux ainsi. A Vallauris (2003) j’étais passé en 11h28 aux centbornes, à St Fons 2004 en 11h33. Puis le kilométrage horaire suit une courbe descendente -mais c’est normal- jusqu’à la 15ème heure, moment où elle choisit brusquement de s’accentuer anormalement !
Quelque chose vient de se passer, les genoux et tendons sont plus engorgés et je sens la lassitude me gagner, bref je subis un coup de moins bien. Il y a toujours des passages plus difficiles et on s’en remet mais ce mauvais moment me servira d’alibi pour décrocher un peu. Je me dis en effet qu’il va être difficile d’assurer les 180 alors que j’y croyais ferme, voire davantage. J’arrive à me convaincre qu’en prenant trop de risques je vais coincer. Or je ne le veux pas, il s’agit de mon seul 24h dans l’année et je souhaite assurer les points du barème FFA pour mon club. Le niveau départemental est à 170km et donne 4 points, le niveau régional à 180 kms pour 5 points. Qu’auriez-vous fait à ma place ? …dans le même état. Moi j’ai préfèré jouer les gagne-petit et je ralentis encore pour assurer les 170 kms. Ainsi passent les heures sans trop de souffrance mais en manque de motivation. Seule l’ambiance de la dernière heure -qui a couru ou vu un 24h connaît ça- m’animera et me relancera pour atteindre finalement 176.790 kms.
Il est vrai que je suis déjà ailleurs depuis un long moment. Ma préparation 24h a été orientée en prévision de la Transe Gaule (édition 2005) Un sac fait à la va-vite, la paire de chaussures prévue oubliée j’ai dû utiliser la paire de dépannage, une recharge glucidique négligée et un manque de concentration ne favorisent pas la performance. Mais j’ai eu le bonheur de rencontrer des étoilés de la Transe Gaule sur cette épreuve, ainsi que des candidats à l’édition 2005 avec qui j’aurai le plaisir de partager ces 18 étapes.
Il m’a manqué ce petit plus qui fait la différence, qui fait que l’on approche ou améliore son record parce qu’on a su aller chercher très loin au fond de ses tripes. Je quitte Didier sur ces paroles en lui disant qu’il faut être hypermotivé pour une telle épreuve et que j’attendrai de l’être suffisamment avant mon prochain 24h …hum ! parole d’ultramarathonien .
Merci à mes assistants Didier et Isabelle et merci à tous ceux qui étaient là pour nous soutenir. Bravo aux coureurs, bravo au champion de France Mohamed Magroun et à son dauphin Dominique Provost …également second dans la Transe Gaule. Je veux bien être 25ème dans ma Transe Gaule !
Marcel Milin - léonard - http://www.course-aventure.com
pour ceux qui aiment l'ultra, un CR tout frais tou chaud! par Delphine (membre) (invité) (84.99.27.xxx) le 06/04/05 à 21:14:43
Très beau CR qui fait bien réfléchir...
bonne continuation.
Delphine qui ne l'a pas du tout en tête le 24h ;-)
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