Trop contrôler à l'entraînement

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Trop contrôler à l'entraînement par (invité) (2001:861:5a83:fd20:f036:e996:bd41:xx) le 16/09/22 à 10:28:35

Comment gérez vous les séances difficiles en terme d'intensité ? Sur une échelle de 1 à 10, vous estimez toujours votre effort à 7/10 ou 8/10 par exemple ? Ou vous faites du 6/10 et de temps en temps du 9 à 10 ? Et quelle est votre expérience personnelle du retour sur investissement de ces dernières en fonction de l'effort perçu ?

Je m'explique : on lit de partout sur les forums et sur internet qu'il faut toujours être en contrôle sur les allures, jamais finir les séances de qualité dans le mal, etc... Cependant j'ai remarqué qu'en me mettant des grosses caisses 1 séances sur 3 par exemple (tous les 10 jours en gros, car je compte pas les séances d'EF entre) ça me permettait de mieux progresser. Je ne sais pas à quoi c'est dû, mais j'imagine un mélange de :
1/ Stresser le corps un bon coup pour qu'il comprenne qu'il faut continuer à surcompenser.
2/ Déblocage mental, car à force de courir toujours dans les mêmes gammes d'allures on oublie qu'on progresse et qu'on peut aller taper un peu plus haut.
3/ Travail du mental en touchant des sensations proches de ce qu'on peut ressentir en course quand on est à 100% : pas abandonner au 3/4 de l'objectif quand notre cerveau nous dit de tout arrêter, etc...

Bref, ce que je ressens et observe est assez différent du message qu'on retrouve souvent sur internet : toujours en contrôle/pas être un champion de l'entraînement/pas s'exploser, etc... N'est-ce pas excessif et plutôt destiné aux coureurs qui veulent courir TOUS les jours à 100% ? J'aimerais avoir vos avis.

par Hercule P (invité) (2a01:e0a:95f:b150:79d3:6563:af32:xx) le 16/09/22 à 10:57:50

Sujet riche, mélangeant aspects mentaux et physiques, et avec de nombreux paramètres tels que l'évaluation "juste" de l'effort, la capacité à récupérer... Un entraînement qui fait progresser doit évidemment stresser l'organisme mais à trop flirter avec la limite on risque de se casser les dents.

Il vaut mieux être un peu en dessous qu'au-dessus, car il faut voir les choses sur le long terme, c'est la clé de la progression (toute blessure sérieuse = beaucoup de temps perdu car dégringolade du niveau).

"Qui va piano, va sano" :-)

par (invité) (37.166.237.xxx) le 16/09/22 à 12:45:42

Toujours être dans l'effort juste est impossible. Parfois les séances qualités sont bien dosées, parfois trop vite ou trop longues ou les deux. Je le sais en général soit le dimanche après-midi ou je suis une épave ou soit deux jours après ou j'ai de la fatigue résiduelle.
Dans l'ensemble cela s'équilibre et avec le temps on se connait et on anticipe les effets positifs ou négatifs.

par (invité) (185.162.208.xxx) le 16/09/22 à 13:34:19

Au pifomètre je dirais que si on est "un peu en dessous" de l'effort optimal pour la séance donnée, on perd "un peu" (linéairement) du bénéfice de la dite séance.
Si on est "un peu au dessus", ça peut être linéaire car juste "un peu" de fatigue en trop, mais ça peut vite partir en sucette.
Donc statistiquement, sur la durée (plusieurs saisons).. un peu en dessous va plus payer que l'opposé.

Après ça dépend de son calendrier. Celui qui fait peu de compèts (à donf) peut plus se permettre des séances "trop grosses".. il faut juste prévoir la récupération qui va bien.

par stat (invité) (2a01:cb19:88da:7600:4c6f:8c20:b1e1:xx) le 16/09/22 à 16:36:51

les séances à effort maximal ont leur place dans l'entraînement mais uniquement à l'approche des compétitions cibles de l'année pour simuler l'intensité de course, débrider la machine, se jauger et tirer le bénéfice maximal de la séance (avec repos plus important que d'habitude en amont et aval pour qu'elle soit assimilée)

Ce n'est normalement qu'une poignée de séances dans l'année et uniquement sur des allures spécifiques. Et souvent pour des athlètes qui courent peu de compétitions. Dans le cas contraire des compétitions préparatoires prendront la place de ces séances.
Notamment pour le demi fond. Pour le fond ca concerne plus les élites ou les coureurs très confirmés avec un gros volume car pour le commun des mortel la récupération est très difficile et le risque plus grande que la gain potentiel. Les coureurs de fond plus modeste peuvent privilégier quelques séances à haute intensité sur des allure plus rapides que celle de la compétition cible mais sur des volumes raisonnables.

Par contre en faisant ça toute l'année, le surentraînement est inévitable. 1x/3 est déjà plus raisonnable qu'à chaque fois et au début tu vois les bénéfices rapidemment mais ca usera quand même sur le moyen terme ou bout de la 10ème ou 15ème fois. On a un nombre de limité d'efforts maximaux qu'on peut produire sur une saison (que ce soit compétition au séance) après quoi on est carbo pour le reste de la saison avant grosse coupure. Donc mieux vaut se réserver pour quelques séances spécifiques décisives et compétitions importantes.

Faire une séance de seuil ou de VMA à fond (et donc dans le rouge) n'a pas de sens puisque c'est au delà de l'intensité visée donc ca ne développe pas la qualité souhaitée en plus de générer une fatigue surperflue et potentiellement dangereuse à terme.

Mais ca ne veut pas dire que c'est de la balade toute l'année. Certaines séances reste exigeantes et parfois dures à finir notamment quand elles sont courues sur la fatigue (critère à prendre en compte quand on décide d'une allure pour une séance). Ex : si on vaut 35' au 10km au sommet de sa forme, dans un bloc d'entraînement 2-3 jours après une sortie longue, la séance spécifique ne devrait pas être couru à 3'30/km selon moi car si l'allure correspond au record, elle ne correspond pas à la forme du jour où vous feriez plutôt 36-37' s'il fallait courir un 10km voire parfois pire. Donc en courant à 3'30 ce jour là vous être sur une intensité 5000 plutôt que 10000. La fréquence cardiaque reste un indicateur, en cas de dérive, même sur une allure raisonnable, il faut ralentir. La sensation est suffisante avec un peu d'expérience


par stat (invité) (2a01:cb19:88da:7600:4c6f:8c20:b1e1:xx) le 16/09/22 à 17:02:15

Pour casser la monotonie pour un débutant qui construit une base foncière ou un coureur au tempérament compétitif qui veut souvent pousser la machine il y a des des solutions, sans se cramer:

les sprints en côte permettent de se défouler en courant à intensité maximale mais sur des durée très courtes (moins de 10sec) avec récupération complète. Ce qui en fait un effort dont on récupère facilement. C'est par ailleurs utile pour travailler les qualités motrices et la technique de course. C'est un bon complément à l'EF vu que c'est l'autre extrême à l'opposé du spectre des possibles. Avant de travailler des allures plus spécifiques.
Ca peut être fait chaque semaine.

Autre solution plus ponctuelle, une séance improvisée quand la forme et l'envie s'en fait sentir. Dans ce cas privilégier course en nature plutôt que sur piste ou route et des durées plutôt que des distances voire ni l'un ni l'autre et juste des variations d'allures à la sensation. L'idée étant de ne pas se préoccuper de la "performance" mais juste se faire plaisir et retrouver des sensations autres.

par palindnilap (membre) (2001:1713:ea76:b140:4d00:4adf:7e6d:xx) le 16/09/22 à 18:24:38

En gros, se mettre dans le rouge c'est travailler sa filière énergétique anaérobie / lactique. Je fais ça régulièrement, mais je m'entraîne pour le 400, pas pour le marathon. Le bon côté c'est que comme tu l'as ressenti, la progression est beaucoup plus rapide que pour la filière aérobie. Le mauvais côté, c'est que le retour sur investissement diminue vite aussi, et que ce n'est pas ça qui fait gagner beaucoup de temps sur les longues distances.

Donc, comme d'autres l'ont dit, probablement un petit truc à utiliser parcimonieusement qui peut aider pour être au pic de forme à l'approche des compétitions.

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