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précisions sur l'EF par (invité) (176.145.69.xxx) le 02/02/25 à 15:25:18
Salut,
J'ai bien compris qu'il était essentiel d'avoir 80 % de son entraînement en endurance fondamentale (dans mon cas, ça veut dire courir très lentement, 6'50 / 8' du km, ce qui est franchement chiant).
Mais je crois que j'ai du mal à comprendre fondamentalement pourquoi c'est si important, même en me baladant sur ce forum ou en regardant des vidéos qui traitent du sujet.
Est ce "uniquement" pour habituer le corps à l'effort, éviter les blessures et donc maintenir une régularité ?
Ou est ce qu'à volume d'entraînement égal, 3 sorties semaines à 80-85 % de sa FC Max apporteront les mêmes bienfaits que faire 3 sorties en EF à 70% de sa FCMax ?
Merci d'avance pour vos explications !
par (invité) (2001:861:4447:c000:e557:1a96:5276:xx) le 02/02/25 à 17:12:51
Salut
Je crois que chercher à trouver le fonctionnement de la boite noire, le pourquoi et le comment de ce qui se passe physiologiquement est une affaire de recherche fondamentale en biologie et qu'on ne connaît à ce sujet pas 10 % de ce qu'on connaitra dans un siècle.
Pour nous simples coureurs, l'essentiel est de saisir que quand on analyse dans la vraie vie l'entrainement sportif comme un ensemble complexe de fonctions interagissant de concert ou en opposition, fonctions qui ne sont évidemment pas toutes connues, l'essentiel est de savoir ce qui en sort par rapport à ce qui y entre, ce là on trouve toujours que le premier facteur de progrès est le volume. Et le volume est plus facile à faire quand on ne se crame pas.
Ceci est soutenu par des études statistiques solides. Les chiffres de la réalité indiquent comme premier facteur de progrès le volume, ce qui implique également que ça soit le cas du volume sous le seuil qui permet de courir longtemps et donc de faire plus de km.
Les théories qui placent en premier les entrainements intensifs ne sont pas soutenues par la réalité, ce type d'entrainement peut marcher dans certains cas non significatifs sur la globalité. Mais sans savoir si cette réussite ne serait pas supérieure en suivant le cas général, le gros volume.
On en parle régulièrement dans le forum, l'étude de Casado est parlante de ce point de vue.
Ce scientifique, ex-coureur de demi-fond (donc habitué aux séances intensives) n'est parti d'aucune théorie préconçue, il a juste cherché à compiler le maximum de sources pour chercher quel est l'ordre des facteurs de progrès en course à pied selon le nombre d'années de pratique, en entrant dans un modèle d'analyse statistique d'innombrables entrainements.
Les chiffres ont révélé que c'est en premier le volume total qui est prédictif de la performance, en second le volume aux intensités basse et en troisième la présence d'entrainements à hautes intensité, et que le nombre d'année de pratique est à prendre en compte.
https://journals.lww.com/nsca-jscr/fulltext/2021/09000/world_class_long_distance_running_performances_are.25.aspx
Lis le tableau 2, il fait état du coefficient de corrélation et il est cruel avec bien des théories de l'entrainement.
Quand une théorie n'explique pas la réalité, elle doit être abandonnée. Mieux vaut n'avoir que des principes sans théorie que des théories qui expliquent l'inverse de ce qui est constaté.
Même si on ne sait pas identifier physiologiquement ce qui se passe vraiment dans la boite noire, le coureur qui veut être performant a donc à cocher la case du gros volume avant tout, et pour l'aider en cela, le volume aux intensités basses (tout une fourchette pas une seule allure "magique") est parfait.
Même si on ne sait pas exactement pourquoi !
Tu peux conduire efficacement ta bagnole sans savoir comment fonctionne le calculateur d'injection, tu peux courir efficacement sans savoir comment fonctionne les processus physiologiques bien plus complexes que la calculateur d'injection de ta bagnole.
On peut juste se borner à signaler ce qui n'explique pas le fonctionnement du corps.
par (invité) (109.213.235.xxx) le 02/02/25 à 17:41:54
à 70% fc si tu cours 6 fois par semaine voir plus sinon aucun interet. il y a fausse idée que courir longtemps et doucement fait progresser ...
par (invité) (77.179.97.xxx) le 02/02/25 à 18:02:46
2001:861:4447 tu ne réponds pas vraiment à la question posée, tu parles de volume alors que la question parle de 3 entraînements par semaine.
Si tu ne fais que 3 entraînements par semaines vaut-il mieux ne faire que 3 entraînements en EF ou bien autre chose ?
Comme beaucoup de choses, ça dépend: par exemple, si tu es un débutant ou non, quelle distance tu vises.
Une petite anecdote d’après un récit sur ce même forum: un coureur qui faisait bien attention à faire ses 80% d'EF et faisait 4 sorties par semaines se plaignait que son copain qui s’entraînait que 2 fois 1h "à fond" par semaine lui mettait la misère sur 10 kms. Il en déduisait que son ami était plus doué que lui, ce que déduit toute personne déçue, c'est assez systématique.
Pour moi son ami s’entraînait mieux que lui pour un 10 kms. Car il faisait 2 session "tempo" (même à fond il n'allait pas plus vite que ça) et les 5 autres jours de la semaine il récupérait. Bien sur, cela aurait été mieux de faire des petits footings pépères mais lui il avait 5 entraînements canapés par semaine et 2 tempos.
L'autre personne avait plus de volume mais moins d'intensité. Sans aucun doute il aurait été meilleur que son ami sur marathon car son ami ne faisait aucune sortie longue contrairement à lui mais sur 10 kms il n'avait pas assez de stimulus sur la semaine.
Donc tu ne peux pas avoir de réponse unique. Quelle distance vises-tu ? 3 séances en EF seules et tu vas plafonner rapidement.
Les élites une quantité énorme d'EF car leur volume est énorme. L'EF est du "remplissage" entre les séances et ils sont obligés d'aller lentement autrement ils ne pourraient pas faire les séances correctement.
En EF basse c'est avant tout de la récupération mais pour récupérer il faut avoir fait quelque chose avant.
En EF haute là tu développes plus ton endurance ce qui est important mais personne ne fait que ça.
par (invité) (2001:861:4447:c000:e557:1a96:5276:xx) le 02/02/25 à 18:05:13
Pour ne pas te laisser sur ta faim, et quitte à faire ce que je recommande de ne pas faire, je vais tout de même tenter de donner quelques pistes, forcément limitées car basées sur le peu de ce qu'on sait en 2025.
L'augmentation du nombre de mitochondries :
Les fibres dites "lentes" qui transforment les substrats énergétiques en travail et consomment de l'oxygène le font grâce aux mitochondries, et on peut penser qu'on augmente leur nombre et leur efficacité en pratiquant longtemps à des allures où elles fonctionnent à plein régime.
L'augmentation de l'efficacité du système cardio-vasculaire :
En courant à des intensités auxquelles on produit peu de catécholamines, on ne fait pas fonctionner son cœur rapidement, et l'organisme réagit peut-être en améliorant l'efficacité de celui-ci de sorte qu'à force de courir sans emballe rle cœur, lorsqu'on court vite en accélérant sa FC on a un volume de sang éjecté à chaque battement bien plus important que celui d'un cœur qui ne travaille jamais longtemps aux allures faibles et qui n'a donc pas amélioré son efficacité ou son volume à basse fréquence.
Le grand gouverneur :
Le cerveau habitué à courir des heures à des allures basses donc non traumatisantes accepte plus facilement les efforts car il fait régulièrement l'expérience de leur effet supportable jusqu'à les considérer quasiment comme du repos. Il va sans doute le jour de la compétition accepter un peu plus d'effort qu'un cerveau qui ne connaît que le repos et les efforts violents et qui assimile donc tout effort à un état délétère à stopper.
Les fibres lentes :
Le seuil est déterminé comme étant l'intensité à laquelle la quantité de lactates produite par les fibres rapides (le système anaérobie en gros) est plus importante que celle que peuvent consommer les fibres lentes, aérobies ; s'entrainer longtemps et souvent à des allures où les fibres lentes sont sollicitées permet sans doute de les développer et donc de pouvoir consommer plus de lactate le jour où l'on court plus vite, on "remonte" donc le seuil par le travail régulier et quantitatif nettement sous le seuil.
Mais comme j'ai dit dans le message précédent, ce que je dis est très dépendant de ce que l'on peut trouver dans des études actuelles, il nous manque de nombreuses connaissances que l'on n'aura que dans quelques années, et même dans plusieurs décennies sur des processus pour le moment totalement inconnus. Tellement inconnus qu'on ne peut pas dire autre chose qu'avouer qu'on ne sait pas très bien pourquoi il est démontré que courir beaucoup à des intensités faibles fait progresser aux intensités élevées.
par (invité) (2001:861:4447:c000:e557:1a96:5276:xx) le 02/02/25 à 18:30:59
Pour l'histoire des 3 séances, on manque de base scientifique pour savoir si on doit les faire totalement à basse intensité ou parfois plus rapidement. Difficile de s'avancer sans dire de conneries, vu que les études connues étudient majoritairement les coureurs plus réguliers.
Mais si l'on se contente de ce qu'on sait (le volume d'abord) on peut penser qu'il est préférable de les faire longues, pour avoir au moins un peu de volume. La longueur est au final aussi une intensité, celui qui court habituellement 1 h va rentrer fatigué après 2 h ou 2 h 30 de sortie longue même faite uniquement dans le but d'engranger du volume.
L'intensité par le volume.
Et rien n'empêche dans une sortie longue de varier les allures pour balayer toutes les allures sous le seuil, voire de taquiner un peu le seuil de temps à autres sans réelle volonté de le faire. Ça va faire un siècle que ce système existe, c'est le fartlek suédois des années 30, ou les célèbres "long runs" de Lydiard en nature avec des montées. Les Kényans en font quasiment tous les jours en allant faire leurs sorties matinales ou leurs sorties longues sur leurs routes vallonnées.
par (invité) (109.213.235.xxx) le 02/02/25 à 23:12:06
" En EF basse c'est avant tout de la récupération mais pour récupérer il faut avoir fait quelque chose avant."
voilà pour moi tu as tout résumé dans cette phrase ..
par (invité) (2a01:cb00:261:8000:cf5c:c827:6259:xx) le 02/02/25 à 23:34:57
L'EF est fondamental, Eliud Kipchoge passe 90% de son temps en EF et j'ai vu qu'il faisait des footing à 6min/km.
Ils me font bien rire les "fusées" en 3h20 sur marathon qui font de l'EF à 4'50/km...
Personnellement pour bien rester dans ma fourchette de FC je fais mon EF en marche nordique. Pratiquant 50km par km, je m'autorise donc (comme Eliud) 5km de rapide. Généralement je fais 10x500m couru à mon allure marathon.
Sportivement,
par (invité) (176.166.114.xxx) le 03/02/25 à 02:31:01
Ce n'est pas que de la récup non. Plus tu cours plus tu seras bon en principe, mais plus tu cours vite et moins tu peux le faire longtemps. Pour la vascularisation musculaire par exemple (avantage souvent cité concernant l'EF) courir 10' à allure semi-marathon sera plus efficace (c'est selon la FC en fait mais vitesse et FC grimpent ensemble généralement) que 10'en EF, mais si tu essayes de courir 1h à ton allure semi plusieurs fois dans la semaine tu vas soit 1) finir par te blesser 2) craquer et pas pouvoir tenir ce train très longtemps. Donc l'EF sert accumuler beaucoup de temps/km de course en minimisant la fatigue et le risque de blessures (d'ailleurs pour revenir sur la vascularisation en EF on est déjà à 90% d'efficacité, contre 95% si on aurait à AS21, la balance risque-benef est optimale autour de l'EF)
Après l'EF reste une fourchette d'allure et pas une précise, et la règle des 80/20 est difficilement tenable pour des amateurs qui courent moins de 6 fois par semaine je pense (70/30 c'est déjà bien)
par (invité) (2001:861:4447:c000:9474:ea9e:2297:xx) le 03/02/25 à 07:17:27
"En EF basse c'est avant tout de la récupération mais pour récupérer il faut avoir fait quelque chose avant."
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Ça c'est le discours de la FFA. La VMA seule fait progresser, les allures basses sont juste de la récup. On connaît la chanson de puis 1990 ou 1995.
Pourtant les études statistiques les plus solides car basées sur les grands nombres montrent que c'est la relation inverse qui lie ces 2 types d'entrainements : c'est pour faire autre chose que de l'endurance qu'il faut avoir bouffé pas mal voire beaucoup d'endurance avant. Mais on fait croire depuis 30 ans, surtout en France, que c'est l'inverse. Lisez Lydiard autant que Seiler ou Casado.
Quand on ne court que 40 ou 50 km dans la semaine, mieux vaut ne courir qu'en aérobie, sous le seuil, et faire en plus de temps à autres des parties plus rapides au feeling, que de faire des séances VMA cadrées aux allures et penser qu'en plus un peu de récup serait sympa même si ça ne fait pas progresser.
On progresse peut-être moins vite en maximisant son temps sous le seuil et en remplaçant les séances courtes intenses par du seuil mais on évite d'arriver comme certains cramé à seulement 40 ans ou dégoûté bien avant.
Chez les jeunes qui n'ont pas assez d'années de pratiques et pas assez d'heures de pratique dans la semaine pour que le volume soit vraiment différent chez les uns et chez les autres, ceux qui pratiquent la VMA sont devant, mais ils passent derrière s'ils continuent à l'âge adulte à faire pareil.
Les études sont claires, chez les élites adultes ceux qui sont devant sont ceux qui font les plus gros volumes.
Mais continuez à croire ce que vos entraineurs chez les juniors vont ont mis dans le crane, consacrer les entrainements à des répétitions y a que ça de vrai...
par Va piano (invité) (92.173.189.xxx) le 03/02/25 à 09:05:41
Un truc sur : pour un débutant, courir en EF , c'est la garantie de ne pas se blesser. Faire de l'EF la colonne vertébrale de son entrainement pdt un an, 3x semaines, avec de temps en temps des sorties de zone de confort permet de "poser un truc" solide sur lequel on pourra construire quelque chose... Ne pas se blesser : l'objectif principal du coureur souvent oublié. Ruiné par des vérités du genre 30/30 et 15 x200...
par (invité) (176.145.94.xxx) le 03/02/25 à 09:18:46
Merci beaucoup pour ces réponses bien développées qui me permettent d'y voir un peu plus clair.
Pour répondre à ta question, je n'ai pas un seul objectif parfaitement identifié : Je cours pour rester en forme, pour faire un 10km en moins de 45' et pour continuer à faire des trails de 10-20 bornes sans être trop dans le mal.
Je cherche aussi à calmer mon cœur à l'effort qui a tendance à grimper beaucoup trop haut et trop vite. C'est pour ça que je disais en intro que l'EF m'ennuie, parce que ça m'oblige à courir très lentement si je veux respecter le fameux seuil de l'EF.
Je ne compte pas faire plus de 3 sorties par semaine, c'est pour ça que je cherche à "optimiser" mes sorties, sans trop me prendre la tête pour autant. En ce moment je fais du 8-10 km par sortie et j'essaie de faire du fractionné de temps en temps.
par (invité) (77.189.22.xxx) le 03/02/25 à 10:33:07
OK d'après ce que je comprends tu n'es pas débutant et tu es "compétitif loisir" (tu fais des compétitions sans te prendre la tete).
Dans ton cas, je ferais bien une séance plus longue car tu fais des trails jusqu'à 20 kms.
Et sur les 2 séances restantes j'en ferai une tempo avec des fractionnés longs à allure raisonnable, genre 3 x 10 min allure 30k avec 2 min de récup en jogging entre.
La charge reste très raisonnable à mon avis et ce sera un peu moins chiant que 100% EF. Regarde ce que ça donne et puis tu pourras ajuster selon les résultats et sensations.
Tu cours aussi pour te faire plaisir.
par Jo_81 (invité) (165.169.72.xxx) le 03/02/25 à 14:16:32
Pas évident à comprendre j'avoue.
D'après que ce j'ai compris, pour progresser, il faut courir souvent et longtemps (le contraire de peu et rapide). L'EF permet de faire du volume, tout simplement.
Par contre, quelque chose que j'ai compris avec le temps. L'EF en lui même ne te fera pas progresser (passé un certain niveau). Il faut envoyer des watts 10 à 20% du temps. C'est à ce moment que tu progresses.
Autre chose que j'ai compris, c'est qu'il est très difficile de savoir quel est ta plage d'allure et/ou de FC où tu es réellement en EF. C'est assez individuel.
Voilà.
par (invité) (2001:861:4447:c000:fd03:9c90:1ae3:xx) le 04/02/25 à 07:26:10
"L'EF en lui même ne te fera pas progresser (passé un certain niveau). Il faut envoyer des watts 10 à 20% du temps. C'est à ce moment que tu progresses."
Pas tout à fait : comme une médaille a obligatoirement 2 faces, l'entrainement a obligatoirement 2 composantes, celle qui vise à engranger des heures d'entrainement et qui se fait mieux sans se cramer, et celle qui vise à apprendre au cerveau à résister aux efforts intenses, qui se fait en faisant des efforts intenses, principalement dans les dernières semaines de préparation.
Il n'y a pas dans ce binôme un axe qui fait progresser et un qui ne sert à rien, les deux vont de pair, on ne progresse pas longtemps si on ne fait que de l'intense, on ne progresse pas jusqu'à son potentiel si on n'en fait jamais.
C'est pourquoi on constate que les meilleurs pro font énormément de km mais placent aussi des séances très dures. Tout l'art est de bien organiser tout cela à notre niveau amateur ou coureur loisir, et force est de constater que pour le faire il faut déjà avoir acquis comme certitude qu'il faut les 2 axes de travail. Opposer le volume et l'intensité en pensant qu'un seul axe fait progresser c'est comme vouloir couper une médaille en deux en espérant que ça ne donnera qu'un côté.
par Coccinelle44 (invité) (193.52.97.xxx) le 04/02/25 à 12:11:57
Quelques réflexions relatives à diverses interventions dans ce fil de disussion :
(1) Dans l'article cité au début, les corrélations indiquent effectivement que le premier facteur de performance est le volume, mais il ne faut pas pour autant négliger le "tempo" et les intervalles courts, qui restent significatifs d'après l'analyse statistique (donc nécessaires pour optimiser la performance). Attention quand même : on parle ici de "Long-Distance Running Performances", du 5000 m au Marathon pour être précis, épreuves dans lesquelles la filière aérobie représente au moins 90% de la production d'énergie. Pour le demi-fond court, où les filières anaérobie (lactique voire alactique) deviennent non-négligeables, c'est une autre histoire.
(2) Sur le fait que la FFA dirait que l'EF sert uniquement à la récupération, je ne crois pas avoir entendu ça. Dans les années 80 puis 90, mes coaches (entraîneurs FFA) imposaient un gros travail foncier d'avant-saison en endurance, comme base permettant par la suite de "manger" le travail spécifique visant à optimiser la performance, ce qui rejoint le point (1) ci-dessus.
par (invité) (77.12.191.xxx) le 04/02/25 à 14:21:38
Oui personne n'a dit que l'EF ne sert qu'à la récupération.
Ce qui était écrit était que l'EF basse (zone 1) servait principalement à la récupération (et ça ce n'est pas de la FFA, lisez Canova par exemple mais beaucoup d'autres aussi).
Et l'EF haute (zone 2) cible plus l'amélioration de l'endurance. Rien de novateur ni de controverses dans ces propos je pense.
Autre petite remarque.
On dirait que maintenant il suffit d'écrire le mot magique "FFA" pour prouver qu'une chose est fausse. Si la FFA le dit alors c'est faux. Bizarre non ? Je pense pas que personne (individu ou organisation) n'ait 100% raison ou 100% tort.
par (invité) (2001:861:4447:c000:90c5:cfe8:3905:xx) le 05/02/25 à 10:31:35
Présenter l'intérêt des recherches de Seiler ou de Casado ne veut pas dire la même chose que penser que FFA est le synonyme de faux.
Quand on regarde la vision de l'entrainement des entraineurs diplômés FFA, on constate qu'elle est centrée sur la VMA alors que l'on sait indubitablement depuis des années qu'elle devrait être centrée sur le volume ET sur la répartition équilibrée entre efforts peu intenses / efforts intenses (80/20 ou 85/15), pas sur la prééminence des séances dures pas plus que sur leur abandon.
Rien n'empêche de faire la partie intense des entrainements à la sauce FFA (des fractions corutes très précises chronométrées avec des récup pincées) si ça plaît, mais c'est penser que tout doit se régler sur la VMA pour progresser qui est faux, c'est dire que seules les "séances" font progresser et que le reste n'est que du remplissage pour combler les trous et récupérer qui n'est pas raccord avec ce que les études statistiques sur de grandes données montrent.
Quand on n'avait pas assez de données météorologiques, on ignorait qu'un phénomène local comme El Niño s'accompagne de changements de températures au niveau mondial, on le sait depuis que l'on collecte et analyse d'énormes quantités de données météo sur tout le globe.
De la même façon, quand on n'avait pas assez de données pour lier les progrès en course à pied et le volume, le volume à basse intensité et la quantité de séances intenses, on ne savait pas que le premier facteur de prédiction des performances est le volume total, que le second est le volume à basse intensité et que si la présence de s"ances intenses est à prendre en compte. On pouvait donc penser que si 2 mois de VMA, c'est bien après les 2 premiers leviers de progression. On pouvait donc dans les années 80 théoriser la VMA, puis l'appliquer
par (invité) (2001:861:4447:c000:90c5:cfe8:3905:xx) le 05/02/25 à 10:48:13
Message parti par accident.
Quand on n'avait pas assez de données météorologiques, on ignorait qu'un phénomène local comme El Niño s'accompagne de changements de températures au niveau mondial, on le sait depuis que l'on collecte et analyse d'énormes quantités de données météo sur tout le globe.
De la même façon, quand on n'avait pas assez de données pour lier les progrès en course à pied et le volume, le volume à basse intensité et la quantité de séances intenses, on ne savait pas que le premier facteur de prédiction des performances est le volume total, que le second est le volume à basse intensité et que si la présence de séances intenses est à prendre en compte, ça n'est pas leur quantité qui est primordiale.
On pouvait donc dans les années 90 penser que si 1 mois de VMA, c'est bien pour améliorer ses performances, c'est encore mieux d'en faire toute l'année quitte à oublier le volume important que faisaient les coureurs de fond avant les années 90.
Mais maintenant on ne peut plus défendre ce point de vue, faire de la VMA ou tout autre séance intense ou très intense, c'est très bien mais si et seulement si ça va de pair avec un gros volume et particulièrement un gros volume sous le seuil.
La Terre entière s'entraine en partie avec des intensités hautes mais pas à la façon de la FFA.
Il en ressort que le débutant devrait commencer directement par les systèmes les plus appliqués et non par un système qui peut fonctionner mais a moins de chance statistiquement de faire progresser.
Dire ça ne signifie pas que je pense que la FFA c'est du faux, c'est juste une fédération qui s'accroche à ce qu'elle a défendu depuis 20 ou 30 ans et n'arrive pas à faire son aggiornamento pour passer à des systèmes d'entrainements modernes, qui rejoignent d'ailleurs les plus classiques, Canova est finalement proche de Lydiard, le système norvégien fait la place à beaucoup de volume, on pourrait faire la liste des méthodes qui cadrent avec ce qu'indiquent les statistiques.
Personnellement, j'attends de voir ce vers quoi va évoluer la FFA quand les dirigeants actuels seront mis sur la touche. Pour moi une fédération doit organiser la formation des jeunes, l'attrait d'un sport, et non dicter des méthodes d'entrainements très idéologiques et non soutenues par les résultats de la recherche.
par (invité) (2a01:cb00:261:8000:cf5c:c827:6259:xx) le 05/02/25 à 10:50:15
Les coachs renommés de Campus m'ont clairement dit de faire mon EF à 8'30/km et j'ai le droit à quelques accélérations par semaine.
Je vous rappelle que Nico a fait un marathon en 2H33 il est quasiment pro alors je pense qu'il en connait un peu plus que vous ;)
Courir lentement pour courir vite, c'est tout. Alors les fusées vous pouvez continuer à faire des séances de VMA mais sachez que j'arrive :)
par (invité) (185.162.208.xxx) le 05/02/25 à 12:43:49
"Quand on regarde la vision de l'entrainement des entraineurs diplômés FFA"
C'est à dire?
par Coccinelle44 (invité) (193.52.97.xxx) le 05/02/25 à 13:46:50
>> "Quand on regarde la vision de l'entrainement des entraineurs diplômés FFA"
>> C'est à dire?
Oui, moi aussi j'aimerais bien savoir, parce que depuis les années 80 (au moins de ce que je me souvienne), les entraîneurs FFA que j'ai cotoyés (dans plusieurs clubs, dans des stages FFA...) ont toujours mis l'accent sur le nécessaire développement des compétences aérobies comme préalable au travail spécifique, avec mise en place de cycles d'entraînement (il est connu qu'on ne peut pas travailler toute l'année "à fond", la notion de pic de forme existe, etc.).
Par ailleurs, tout entraînement dépend de l'objectif. On ne s'entraîne pas de la même manière pour un 800 m et pour un semi. Le premier est seulement 30-40% aérobie et le second presque 100%... Lorsqu'on vise des épreuves très majoritairement aérobies (à partir du 5000 m typiquement), on peut utilement travailler toutes les allures aérobie (EF, seuils, tempo, VMA...), mais avec des proportions et des durées différentes. Se focaliser sur la VMA pour préparer un semi n'aurait pas tellement de sens, mais une séance de temps en temps peut être bénéfique. Et inversement si on prépare du demi-fond court. Je ne crois pas que les entraîneurs FFA disent autre chose (pas ceux que j'ai rencontrés en tout cas).
En revanche, un biais qu'on peut trouver dans certains clubs d'athlétisme est une focalisation des entraîneurs sur la piste et le cross, notamment pour les jeunes, avec plutôt des courtes distances, d'où peut-être cette impression de sur-représentation du travail à haute intensité par rapport à des fondeurs ?
par (invité) (2001:861:4447:c000:90c5:cfe8:3905:xx) le 05/02/25 à 13:57:36
Les seuls clubs FFA que je connaisse par l'intermédiaire d'amis qui y sont ou y ont été ont une méthode d'entrainement basée mesure de la VMA.
On en est à une telle hégémonie de ce système que même les clubs de village sans coach diplômé font ça, c'est passé comme étant la base de l'entrainement.
Le prof de sport du collège de ma petite ville fait faire ça aux gamins de 10 ans pour les recruter pour la "classe sport" test VMA, on marche complètement sur la tête.
À l'étranger on ne procède pas ainsi. Par exemple, le système Daniels est lui aussi basé sur des calculs, mais sans VMA. On pourrait penser que la FFA forme à ce système qui a l'air de produire plus de résultat, et bien non.
Et les méthodes sans montre GPS seraient plus logiques en club car cela demande la compétence de l'entraineur qui guide le coureur plutôt que de lui demander de suivre un chrono ou une montre. On devrait donc en club FFA ne pas parler de VMA, d'allures précises. Les Kényans n'ont pas de piste, font la grande majorité de leur gros volume hors stade, ils faisaient pareil avant l'arrivée des montres donc sans connaitre leurs allures d'entrainement.
Il existe peut-être des entraineurs diplômés FFA qui n'utilisent pas du tout la VMA mais s'ils existent ils sont rares.
par Serge92 (membre) (2a01:cb08:9b65:9900:9ae5:d208:9834:xx) le 05/02/25 à 14:22:27
...j'en suis ! Je me réfère aux résultats en compétition et surtout sur ce que produit l'athlète sur la piste par rapport à l'objectif de la séance. En dehors je leur demande de faire des footings en complète aisance respiratoire sauf cas particulier. Bien entendu cela demande plus de temps, beaucoup d'observation et d'analyse pour adapter parfois en permanence, mais c'est beaucoup de satisfaction pour l'athlète qui se sait accompagné par rapport à son profil ainsi que pour moi quand je le vois être sur le cheminement du BIEN FAIT dans toutes ses acceptations.
par Coccinelle44 (invité) (193.52.97.xxx) le 05/02/25 à 14:38:52
>> Les seuls clubs FFA que je connaisse par l'intermédiaire d'amis qui y sont ou y ont été ont une méthode d'entrainement basée mesure de la VMA.
Mais là on mélange un peu tout. Il y a une différence entre mesurer ou estimer la VMA, pour la connaître, et s'entraîner systématiquement à VMA ou à haute intensité.
Connaître sa VMA permet de caler des allures, approximativement, en %VMA, ce qui peut d'ailleurs différer d'une personne à l'autre selon son profil rapide / résistant / endurant, mais ça a le mérite de la simplicité. Les allures réelles en séance sont, de toute manière, gérées à la sensation par l'athlète, en lien avec l'entraîneur s'il est là, et peuvent évoluer en cours de saison. Ceci dit, avec l'expérience, la connaissance de la VMA devient facultative car l'athlète et l'entraîneur savent à quelles allures s'entraîner selon les objectifs, indépendamment d'une valeur ou mesure de VMA.
Ainsi, en ayant mesuré ou pas la VMA, un bon entraînement en demi-fond et fond mixera toujours du travail à des allures variées, des charges variées, des différences selon l'avancement de la préparation, etc. Avec ou sans mesure de VMA, avec ou sans piste, avec ou sans montre GPS, les Kenyans ne font pas autrement. La FFA non plus...
par (invité) (185.162.208.xxx) le 05/02/25 à 16:09:07
"Les seuls clubs FFA que je connaisse par l'intermédiaire d'amis qui y sont ou y ont été"
Signé "M. la science infuse du forum courseapied.net", c'est succulent!
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