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Course du Canigou (66) par Steph66 (membre) (88.121.218.xxx) le 07/08/06 à 10:28:40
Le vainqueur de cette 101e édition de la course du Canigou à un côté "extraterrestre". Cette victoire, il la voulait, il est allé la chercher avec ses tripes, au mental. 33km, 4400m de dénivelé, c’est une chose.
Régis est très vite en tête. Il gère. Ses plus proches concurrents sont sur ses talons. Quand soudain arrive le Coll de Juell, une partie de la descente très ravinée. A ce moment, il a déjà 30km de course dans les pattes. Il court depuis plus de 3heures. Et là, il chute. Une vibration, il a mal. Mal au poignet, mal à la clavicule. Mais il se relève. 3 kilomètres, il faut tenir. Thomas Lorblanchet est juste derrière. Il ne va pas craquer maintenant. Cette course, il la veut et il l’aura. 3 secondes le séparent du numéro2. Ovationné à son arrivée, il ne s’en rendra même pas compte. Il souffre. Pris en charge par les pompiers, il est conduit à la clinique Saint-Michel de Prades. 3km avec une double fracture du poignet et une luxation de la clavicule. Si ça, c’est pas un champion…
Bleus et bosses
A l’arrivée, c’est le soulagement pour tous. Mais les corps témoignent de la difficulté de l’épreuve. De nombreux coureurs portent les stigmates de leurs efforts. Bleus, bosses et contusions, griffures, éraflures ou autres entorses et foulures en sont les témoins temporaires.
Une course
de haut niveau
"Cette course est techniquement difficile car elle est rapide. Les premiers ne mettent que 3h. Le dénivelé est aussi très impressionnant. Au sommet, il fait entre 0 et 5 degrés. Et c’est sans compter sur l’état du sol. Il n’y a qu’1km 500 au début et à la fin qui sont goudronnés. Le reste, c’est de la caillasse et des chemins de randonnée. C’est beaucoup de contraintes pour le corps. Etant donné la difficulté de l’épreuve, le système médical et paramédical est en conséquence: 3 médecins, 1 ambulance, les pompiers, l’hélico d’Osséja à disposition. Il faut parer à toute éventualité", explique Robert Jampy, le président de l’association Championnat du Canigou, organisatrice de la manifestation.
Course poursuite
"Suivre" les coureurs est impossible. Même juste un peu d’ailleurs. Robert Jampy au volant, le photographe qui "mitraille" installé dans le coffre par la force des choses, il faut rejoindre le point de ravitaillement de Mariaille. On les précède au début puis, rapidement, ils gagnent du terrain. On s’arrête, on vérifie que tout va bien. R. Jampy fait un point sur les abandons, encourage les participants. Et ça repart. "Dépêchez-vous, ils vont nous semer", lance-t-il. Dans la 206, la course se transforme en course poursuite. Ça grimpe, d’accord, il monte en ligne droite, oui. Mais on est en voiture… Impressionnant. La vitesse à laquelle vont les premiers coureurs est juste hallucinante. A Marialle, la moitié de la montée, ils ont grimpé 1000 mètres de dénivelé. Les 5 premiers sont déjà passés. Ils ont mis moins de 50 minutes.
"Les chargés"
Course difficile, oui, c’est sûr. Mais certains n’ont pas peur de la difficulté. Pour rendre hommage à la tradition des porteurs de glace, des coureurs effectuent leur course lestés d’un sac de 8kg. Le vainqueur des "chargés", Gérit Andernsen, est berger. D’après les organisateurs de la course, "il n’a pas de chien, il n’en a pas besoin, c’est lui qui court derrière ses moutons!".
Pas de doute, à un moment, la montagne, ça vous gagne.
Course du Canigou (66) par Marlène (membre) (82.237.206.xxx) le 07/08/06 à 10:41:44
Merci Steph, la lecture est passionnante. Et pour avoir dormi au gîte en haut du Canigou, que nous avons monté en 4x4, j'imagine très bien la prouesse. Et pour avoir fait Espelette avec seulement 1100m de dénivellé, j'imagine la difficulté. Merci encore pour ce récit et bravo au berger, mémoire vivante de le dureté et de l'opiniâtreté des montagnards.
Mô
Course du Canigou (66) par Steph66 (membre) (88.121.218.xxx) le 07/08/06 à 10:45:12
C'est pas de moi, c'est du journal local, l'Indépendant, mais je compatis avec les coureurs, j'ai des amis qui l'ont fait en plus de 5h30 ! Un enfer que je n'ose aborder, même en rêve !
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