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L'Abandon par Frédo_59 (invité) le 17/02/04 à 22:23:57
Bonsoir,
Je lance un sujet, peu connu ou en tous cas, peu ou pas discuté sur ce forum :
l'abandon d'une course en compétition.
(Pour moi = ne pas franchir la ligne d'arrivée, être non classé)
Mon expérience tout d'abord. Cela m'est arrivé une fois : à la Mi-Août il y a 3 ans, j'avais 9 mois seulement de CAP dans les jambes.
Les 20kms du Mont CASSEL, dans le Nord avec un bon dénivellé (pour la région !), à grimper 2 fois complètement; 2 boucles de 10kms.
T° du moment : 37° à l'ombre !
Je n'avais pas mis de casquette, pensant être assez fort pour supporter la chaleur.
2ième stupidité : crème chauffante pour les muscles !
Dès le départ, nous sommes grimpés au sommet puis descente sous un soleil de plomb, en plein après-midi (15h00).
Je pris un coup de soleil. Et après 8 kms, je voyais quasiment chaque coureur, un à un, se mettre à marcher dans la montée. Après qques minutes d'ENFER TOTAL, j'ai dû me résoudre à marcher également, mais rapidement comme pour cacher mon "abandon programmé"; je me suis ensuite remis à courir, mine de rien, vers la fin de la première boucle; puis arrêt total et retour à la voiture. Abandon. Je ne fus pas le seul, mais cela ne me consollais pas du tout.
Mon ami, lui, a terminé la course, mais dans un sale état.
Même les ravitaillements n'étaient pas suffisants à épancher la soif.
L'Abandon pose plusieurs questions :
1 - Quel est le fait déclencheur d'un abandon ?
(Dans mon cas, les conditions atmosphériques évidemment).
Et j'ai surtout remarqué que le simple fait de penser un seul instant à abandonner une course vous torture et vous mets face à vous même, à votre santé et votre égo.
Cette pensée d'abandon (alors que l'on coure encore) vous mets en opposition, vous fait douter et vous fatigue encore plus : du coup c'est le phénomène de la spirale négative, où il est très difficile d'en sortir seul. L'Abandon est alors "l'issue de secours" qui vous sauve, d'une certaine manière sur l'instant et vous préserve de vous-même et de votre entêtement (physiquement d'abord).
Dans un deuxième temps, le remord peut-être de ne s'être pas dépassé "comme d'habitude", de voir les autres terminer la course, eux ! Etc...
2 - Quels sont les enseignements positifs à en tirer ?
Sur le moment, difficile de se faire une raison; beaucoup d'idées négatives sur soi-même et sur ses capacités.
Ensuite, lorsque l'on fait le point, peut-être longtemps après, on tire les enseignements de l'abandon qui n'est pas l'échec de tout. Au contraire, c'est reculer pour mieux sauter. Se servir de ses erreurs (2 pour moi !) pour ne pas les refaire. Mieux se préparer (dénivelé, forte chaleur, etc...)
La difficulté est de trouver l'équilibre entre le dépassement de soi et la raison.
ET puis... on est un peu plus fort à chaque fois, physiquement et surtout mentalement.
Voilà, partagez vous mon expérience ?
Avez-vous déjà abandonné ?
Sportivement.
L'Abandon par Jean Luc39 (invité) le 18/02/04 à 09:08:53
Oui, j'ai déjà abandonné lors d'une course (Marathon de Dijon il ya quelques années). C'est très difficile à supporter. Mais je crois que la décision doit parfois être prise quand arrive d'un problème physique (j'étais malade, il faisait relativement chaud). Je suis reparti ensuite pour d'autres courses. Mais j'ai encore en tête cette course...Ce jour là j'ai appris sur moi-même (je supportais mal la chaleur), je cours donc en compétition de l'automne au printemps et évite autant que faire ce peut les courses sous une température caniculaire...D'un mal naquit un bien !
L'Abandon par SergeB (invité) le 18/02/04 à 17:21:03
L’abandon, en voila un sujet qui rappelle des souvenirs pas toujours agréables ….
Je fais partie de cette frange de coureurs qui ont connus cette mésaventure, et à plusieurs reprises.
La première fois, c’était lors du marathon de Paris en 1985. Un pote m’avait entraîné dans cette aventure alors que je courais depuis 4 semaines. J’ai arrêté au bout de 20km, car je ne me sentais pas capable d’aller jusqu’ai bout. J’ai surtout été inconscient de m’engager avec si peu de préparation.
La seconde fois, toujours lors du marathon de Paris, mais en 1999 cette fois. A partir de 18ème km, j’ai ressenti une douleur dans le genou. Au 20ème km, ça le lançait de plus en plus. J’ai tenu jusqu’au 25ème où j’ai préféré arrêter pour ne pas me blesser gravement.
La 3ème fois fut lors d’une course verte, je me suis fait une entorse au tiers de la course. Impossibilité de continuer.
La 4ème fois fut au marathon de La Rochelle en novembre dernier. Même problème de genou qu’au marathon de Paris 1999 alors que je croyais cette douleur complètement disparue. J’ai préféré arrêter avant de m’exploser le genou.
Ces 3 derniers abandons sont dus à des blessures, c’est toujours rageant d’abandonner, mais dans ces cas, il n’y avait pas d’autre solution.
Par contre, lors du marathon de Chartres en 2001, j’ai eu un gros coup de fatigue au 30ème (le mur ???) avec une grosse envie d’abandonner. Mais à ce moment je me suis rappelé que mon coach m’avait dit qu’il viendrait peut-être me voir. Alors je me suis dit que je ne pouvais pas abandonner si mon coach venait, ça ma donné l’énergie pour repartir. En plus, ce jour là, j’ai amélioré mon temps sur cette distance de 6 minutes.
Lors d’une course de montagne en 2002, j’ai attrapé une insolation à la mi course. Plus envie de rien. Au moment où j’ai abandonné, là j’avais les boules. J’ai terminé les 3 heures de course restantes en petites foulées. En descendant, j’ai pu prendre le temps d’admirer les paysages de montagne et de discuter avec les gens que je croisais. Si je n’avais pas eu cette insolation, je n’aurais certainement pas su profiter de cela.Cette contre performance sportive c’est transformée en une super ballade. A l’arrivée, je n’avais plus d’amertume.
En plus le fait d’abandonner, ça fait relativiser un peu, ça permet de se dire que tout compte fait, ce n’est qu’une course, et qui si je n’avais que ça comme malheur je serais drôlement heureux.
L'Abandon par Frédo_59 (invité) le 18/02/04 à 23:37:06
Bravo pour les réponses !
Finalement, beaucoup de positif à la fin de tout !
Et c'est plutôt encourageant.
Je pense que l'abandon d'une course à cause d'une crainte pour sa santé ne doit pas se négocier.
Bien sportivement.
L'Abandon par Frédo_59 (invité) le 19/02/04 à 00:55:36
Bonsoir,
Personne d'autre n'a jamais abandonné ???
@+
L'Abandon par Marlène (invité) le 19/02/04 à 09:59:58
pour l'instant non, mais mes courses sont peu longues et je n'ai pas 15 ans de cap derrière moi. J'ai eu une déchirure au pied au 9ème km mais j'ai fini en boitant et n'ai pas arrêté.
M.
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