Mon C.R. : Marathon de Lyon 2007

Aller tout en bas au dernier message - Répondre au message - Retour au forum sur la course à pied

Mon C.R. : Marathon de Lyon 2007 par kimaswan (invité) (193.52.198.xxx) le 30/04/07 à 12:47:48

Voici mon CR du marathon de Lyon 2007.

Ce dimanche 29 avril avait lieu le marathon dans cette belle ville qu'est Lyon. Je m'y préparais depuis quelques temps sans avoir un véritable plan de travail, du fait des études qui ne m'offrent pas des disponibilités régulières. Néanmoins, les deux semaines précédant la dernière semaine du marathon, j'ai pu réaliser 80km hebdomadaires sous la forme de sorties "natures" de 23km et une sortie longue de 32km, toujours à jeun, le matin, avec Camelbak dans le dos et si possible entre 9h et 12h sous un soleil que je n'apprécie que modérément mais qui me permettrait d'affronter des situations similaires lors du marathon.
Et cela s'avérer utile. Je pense que mon habitude de courir à jeun a été aussi appréciable puisque cela m'a habitué à courir en déficit.

Mon dernier entraînement s'est déroulé mardi 24 sous la forme de 12km environ dont un demi-tour du parc de la tête d'or, soit 2km, à rythme très soutenu. Grosse frayeur car ma douleur ou niveau du tibia, qui m'avait oublié depuis trois bonnes semaines, réapparaît et ne partira pas avant dimanche quand bien même un repos de 2-3 jours permettait à l'habitude de ne plus avoir mal. A cela s'ajoute la météo prévue. Petit à petit, je comprends qu'il fera beau et... chaud. Donc mon objectif initial de moins de 3h s'avère véritablement un défi au fur et à mesure que l'échéance se rapproche. N'importe, pour reprendre Sartre, je cours et je courrai, cela sert tout de même.

Samedi soir, couché à 23h, je m'endors comme un bébé mais je devais me réveiller 2 fois durant la nuit, preuve que cette course me tenait à coeur.
Levé à 6h, j'avale mes 4 barres Isostar, très bonnes, ma foi. Un petit café et j'attends patiemment que 8h sonne.
Arrivé à Gerland, je me change rapidement car je suis un peu en retard. Je mets mon Camelbak et sors courir à petite foulée afin de me réveiller doucement. Je prends conscience que mon Camelbak va être un véritable boulet. Pourquoi ? Parce que 2l d'eau sa balance, 1l, soit la quantité avec laquelle j'ai effectué mes entraînements, pas. Le balancement me brûle déjà les épaules, comme lors de la Saintélyon, mis à part que la cela frotte directement sur la peau car j'ai un débardeur.
Finalement, de courts étirements, vraiment baclés car le départ est proche. Je me hisse parmi les concurrents. Tout se passe plutôt bien. Le départ est donné. Je pars rapidement afin de rattraper la tête, dans la mesure du possible. Je m'étonne à un rythme assez soutenu, sans que mon souffle s'emballe. Du reste, c'est plutôt mieux car il me reste encore 40 km!
Je rattrape donc petit à petit mon retard pris sur mon groupe de niveau.
Petit à petit, je trouve mon "lièvre" que je vais suivre jusqu'au semi. Je suis alors assez impressionné par ma facilité, j'arrive à parler. Je demande le temps au 10km à mon "lièvre" et il me demande mes ambitions. Mis à part réussir mes exams, faire moins de 3h. Il me dit que je suis en train de suivre quelqu'un qui espère 2h48, lui. Mes impressions sont donc confirmées, je vais vite, mais je vais bien, hormis ce foutu Camelbak qui me gêne vraiment! Et mon tibia ? Je le sens mais j'essaye de ne pas y penser. A de rares foulées, j'ai vraiment une douleur aiguë.
13èmes km, je suis toujours mon lièvre. On entame la traversée du Rhône qui, malgré que les ponts sont les seuls endroits du parcours avec un petit dénivelé, me fait un bien fou. L'air frais me redonne du baume sur le coeur et je suis au tiers de la distance.
Je n'ai jusqu'alors pas eu besoin de fréquenter les ravitaillements, et je gagne une vingtaine de mettre à chaque fois sur les concurrents que je suis. Arrivé place Bellecour, il y a du monde, cela fait là encore énormément de bien, d'autant plus qu'un pont succède aussitôt et lors encore l'air apporté par le Rhône est appréciable. Tout va bien, aucune douleur, aucune sensation d'avoir des jambes en béton.
On repasse le Rhône pour s'engager sur la longue rue Herriot pour enfin traverser le dernier pont. Tout se passera désormais rive droite. Le parc de la Tête d'or est bien fourni en spectateur. Je passe le semi en 1h24 soit 5min d'avance sur les 3h visés au marathon. La portion dans le parc de la Tête d'or que j'ai pourtant l'habitude de fréquenter, va s'avérer plutôt difficile. Les jambes ont quelques difficultés à s'élancer. Le ravitaillement à la sortie du parc va me revigorer, je me verse une bouteille sur la tête et je fais le creux sur un concurrent que je suivais depuis 15km environ. Je creuse et cela me motive, ma foulée est plus franche et la portion côté nord de la Cité Internationale est un pur bonheur. Je me sens poussé des ailes. Mauvais présage ? Pour l'instant tout se passe bien. Sachant qu'on arrive au 25ème km environ, je commence à prévoir le fameux "mur du 30ème". J'avale progressivement mon gel Isostar, c'est proprement... dégueu! Goût pomme ? Ouais ouais, prend moi pour un c**! Enfin, ce me sera probablement utile alors je prends sur moi! J'aborde alors la véritable dernière portion, celle en ligne droite, qui consiste à rallier tout d'abord le point de demi tour situé à la Doua. Il s'agit donc d'une longue ligne droite, déserte. Mon rythme est raisonnable. Je croise les premiers, qui n'ont en fait pas une foulée très très impressionnante contrairement à ce que j'aurais pu penser. C'est probablement dur pour eux aussi. On aborde le 30ème km et tout va bien. Où est passé le mur ? Le véritable mur ce sera en fait le demi-tour très brutal qui impose à tourner en environ... 1m. C'est probablement le plus dur jusqu'à maintenant. Cela fait véritablement mal aux jambes et il faut relancer. La véritable ligne droite ininterrompue sur près de 12km débute. Petit à petit, le mur du 30ème commence à s'esquisser. Probablement parce que personne n'est là pour vous encourager, que vous êtes en plein soleil, que les concurrents se font de plus en plus rares... J'ai un passage à vide à ce moment là, entre le 31ème et le 33ème environ, juste avant d'entamer la portion sur les berges. Je prends régulièrement mon gel Isostar. J'évite de trop boire car j'ai l'impression que ça balance, pas dans mon dos mais dans mon estomac. Le seul point positif lors de ce relatif passage à vide entre le 31ème et le 34, c'est de croiser les autres concurrents et de se dire "Put**, je gère!". On se sent quasiment obligé d'allonger sa foulée pour montrer qu'on tient son rang!
Arrivé au 32ème, je me dis qu'il ne me reste plus qu'un petit 10km. Et, soudain, je vois un ami venu m'encourager. Je ne réfléchis même pas, mon premier geste est d'oter mon Camelbak et de lui laisser. Aussitôt je reprend une foulée plus franche, les bras beaucoup plus libres. Je commence à reprendre pas mal de mettre sur les concurrents qui me précédent. Véritable bouffée d'air. A cela s'ajoute le fait que les gens sont massivement présents sur les quais et encouragent copieusement. Je me cale progressivement derrière un aimable co-galérien. Il devait s'écrouler vers le 39ème km, probablement une grosse crampe car cela a été très brutal. J'espère que cela a été. Il m'a dans tous les cas bien aidé.
Toujours est-il que les km défilent. J'arrive au 37ème. Il me reste donc un petit 5000m. La délivrance est proche. Je rattrape quelques concurrents. J'essaye d'imprimer un bon rythme en me disant que de toute façon je tiendrai. Ce sont les deux derniers km qui vont être véritablement difficiles car on tourne en rond et il n'y a personne pour vous encourager. Un concurrent cri périodiquement. Dans ces cas là, on se bat comme on peut. Ma foulée est très incertaine, il n'y a pas d'air et encore moins d'ombre. J'entraperçois l'arrivée. Seulement 600m. Je ferai les 300 derniers mètre presque au sprint. A ce moment-là, le sprint est tout relatif, mais j'ai l'habitude de donner tout ce qu'il me reste à la fin, probablement par orgueil et poussé par les gens. Je dépasse 2 concurrents et voit le chrono : 2h55, corrigés à 2h54'20" du fait de la puce. L'enfer est fini. Les jambes sont véritablement dures comme du béton. J'ai, comme tous les concurrents, un mal fou à bouger, d'autant plus que les seules lieux propice à un repos bien mérité, ne sont rien d'autres que les rigoles et les pierres d'assise des trottoirs. Pour la première fois, à l'issue d'une course, je me dis que jamais je ne referai cela. Mais l'idée s'est rapidement dissipée!
Je pars me changer et vois que je suis 92ème. Pleine satisfaction. Petit bémol, aucune récompense prévue pour le premier espoir. Tant pis, je vais tout de même pouvoir savourer un bon repas, bien gras, sans aucune espèce de contrition.

Pour clore, le marathon de Lyon m'a vraiment plû au delà de l'épreuve en elle-même. Le parcours était véritablement plaisant, roulant et aéré. Le public était, de plus, bien présent par cette belle journée d'avril. Il est aussi étonnant de voir le bien que peuvent faire les petits orchestres installés un peu partout sur le parcours.

Mon C.R. : Marathon de Lyon 2007 par floflo (membre) (83.152.134.xxx) le 30/04/07 à 13:27:03

Belle course, bel avenir sportif !

Mon C.R. : Marathon de Lyon 2007 par Cestpasmoi (membre) (62.161.228.xxx) le 30/04/07 à 13:29:00

Et quel âge a ce jeune homme :-) ?
Beau CR en tout cas, et bien écrit.

Mon C.R. : Marathon de Lyon 2007 par bip (invité) (212.234.218.xxx) le 30/04/07 à 15:50:01

il est espoir donc ça te donne une idée de son âge...
félicitations à toi pour ton superbe marathon !

Mon C.R. : Marathon de Lyon 2007 par Yann (invité) (83.201.76.xxx) le 01/05/07 à 07:45:01

Bravo. Premier marathon en 2h55. Ca fait rêver. Quels sont tes tps sur d'autres distances et quelles sont tes fréquences d'entrainement?

Mon C.R. : Marathon de Lyon 2007 par kimaswan (invité) (193.55.52.xxx) le 01/05/07 à 13:49:26

Oui, j'ai 21 ans.
Le 10km en 36min
pas de référence sur semi.
Je crois que mes entraînements à jeun m'ont été très utiles et je vais continuer, sauf si le médecin me diagnostique une périostite

Répondre au message - Retour au forum sur la course à pied

Forum sur la course à pied géré par Serge