"Psychique" en cas de défaillance

Aller tout en bas au dernier message - Répondre au message - Retour au forum sur la course à pied

"Psychique" en cas de défaillance par Eric (invité) le 26/03/04 à 13:34:31

Je pense qu'on est beaucoup (tous?)à connaitre des moments durs psychologiquement pendant la course, depuis le doute jusqu'à la grosse défaillance.
Certains d'entre vous ont-ils recours à des "trucs et astuces" pour pallier ces coups de barre et ne pas flancher?
Penser à ses proches, aux longues séances d'entrainement réalisées, à la satisfaction de l'arrivée...
Des expériences,des secrets, des infos miracles?????

"Psychique" en cas de défaillance par Papy (invité) le 26/03/04 à 13:50:02

...à chaque compète, mon + grand garçon de 5 ans et demi m'encourage sur les bords de route et il est toujours à l'arrivée...je m'en voudrais de le décevoir...c'est mon + à moi...le petit de 22 mois était aussi présent à la dernière course...encore un 2ème + qu'il me fallait...
Papy

"Psychique" en cas de défaillance par SergeB (invité) le 26/03/04 à 17:59:32

Bonjour

Voici un article paru dans la revue Endurance qui concerne le trail mais qui s'applique aussi au marathon.

Autres trucs en vrac :
- pense à tous les efforts durant ta préparation que tu as du endurer pour en arriver là, tu t'es préparé pour arriver au top le jour J donc tu es pret et tu dois y arriver.
- imagine la joie des tiens (épouse, enfants, parents, amis, etc ..) quand ils te verront sur la ligne d'arrivée
- Ta propre joie une fois la ligne d'arrivée franchie avec l'immense satisfaction d'avoir fait quelque chose ce jour là.

etc ....
après chacun à sa aussi sa façon de se motiver.

M à toutes (Sophie inclue) et à tous pour le 04/04/2004
MENTAL ET TRAIL
Réussir et terminer un trail longue distance, c'est autant un exploit physique que mental. Et l'un ne peut aller sans l'autre pour venir à bout des dénivelés qui n'en finissent pas et de ces kilomètres qui s'enchaînent. Sur trail longue distance, ses chances de réussite sont déterminées à 40% par le mental, 40% par le physique et 20% par les paramètres extérieurs (météo, chute, mauvaise organisation...) auxquels il faut s'adapter .
C'est pourquoi une gestion mentale parfaite d'un tel effort est indispensable pour réussir de tels périples. Voici les grands principes a respecter afin d'éliminer le plus possible tous les facteurs de stress qui pourraient inévitablement transformer cette aventure en galère.

AVOIR UNE VISION POSITIVE
Malgré le caractère démesuré de telles épreuves supposant de 6 à plus de 40 heures de course et de marche, il est essentiel de développer une image positive de l'épreuve. Il ne s'agit pas d'un chemin de croix, il s'agit d'une aventure consentie dont on est seul responsable. Il faut donc positiver la vision que l'on a de cette course pour rester concentré sur l'essentiel, c'est à dire sa course et oublier ses souffrances. Un tel périple est merveilleux : les paysages traversés sont beaux, la progression de nuit procurent des sensations inoubliables, la découverte d'un pays vous enrichie, les rencontres possibles sont le gage de nouvelles amitiés. Et se dire en permanence, c'est super !

ENVISAGER TOUS LES PROBLÈMES ÉVENTUELS
Il n'est possible de venir à bout d'un grand raid que si vous avez au préalable envisagé tous les problèmes possibles.
Au niveau de l'entraînement pour arriver a un juste équilibre avec ce qu'il est raisonnable de supporter comme charge. Au niveau de sa vie professionnelle afin que la fatigue et la dépendance psychologique engendrées par un tel projet ne viennent pas ternir votre rythme, votre enthousiasme ou vos capacités de travail. Au niveau de sa vie familiale pour que ce projet soit accepté de tous sans nuire a l'équilibre familial.
Vous devez ensuite préparer au mieux votre matériel de course (chaussures, sac, vêtements, frontale, nourriture énergétique) ainsi que votre voyage (avion, hôtel, location voiture). Pour le jour de la course, tout doit être organisé de façon méthodique dans des caisses pour trouver très facilement ce dont vous avez besoin en prévoyant toujours plus que moins. Établissez un timing horaire en vous gardant toujours une marge de sécurité (arriver tôt sur la ligne de départ, repérer la zone départ et les routes accès si possible la veille).
Sur le plan médical, il faut envisager tous les petits bobos possibles et constituer sa trousse de première urgence en conséquence avec l'aide d'un médecin.
S'ENTOURER D'UNE ASSISTANCE EN QUI ON A CONFIANCE
Si vous participez à un trail longue distance accompagné d'une assistance personnelle, il est important de constituer une équipe avec laquelle vous allez vous entendre parfaitement. La bonne humeur doit régner entre chaque assistant et entre les accompagnateurs et le coureur. Les rôles ne doivent pas s'y inverser, c'est a dire que le coureur doive supporter son assistant.
Le rire, les bons mots, la fraternité doivent être le fil conducteur d'une très longue journée pour donner l'espoir, pour chasser les mauvaises idées et repousser le doute, la fatigue et les intentions d'arrêter. Le raid doit s'accomplir avec une notion de partage entre chacun avec l'idée d'une belle fête et d'une bonne bouteille le soir à l'arrivée.

FAIRE SUPPORTER LE MOINS DE CONTRAINTES A SON ENTOURAGE
La préparation à un trail longue distance suppose un entraînement long et parfois fastidieux. Il est donc important d'évoluer dans un milieu familial où cet effort et ces contraintes seront consentis et acceptés par tous. Il ne faut pas agir en égoïste et ne penser de façon obsessionnelle qua sa "grande" course. Il faut savoir tourner la page après chaque entraînement et chaque sortie longue pour ne pas mettre tout son entourage a la sauce grand raid. Il ne faut pas vivre dans sa bulle pendant une année sous prétexte que l'on va courir une épreuve d'exception. Il faut continuer à "vivre" en cherchant justement toutes les sources de dérivatif pour ne pas penser qu'à cette course.

SE VISUALISER EN FRANCHISSANT LA LIGNE D'ARRIVÉE
La sophrologie nous a appris à visualiser des images positives de la course en envisageant qu'un déroulement positif de celle-ci. Il faut s'imaginer franchir la ligne d'arrivée, l'étreinte dans les bras de sa femme ou la franche poignée de main avec son assistant, le regard de ses enfants avec lesquels vous terminez les derniers mètres. Ce sont des sensations fugitives d'une victoire personnelle qu'il faut mémoriser mentalement afin de pouvoir se les repasser et chasser les moments de doute et ses sombres pensées.
A l'inverse, il ne faut jamais verser dans l'euphorie. A tout moment, les sensations peuvent basculer. Il faut rester très concentré pour ne pas laisser monter l'adrénaline dans des moments jubilatoires. La course ne se termine que sous la banderole. Une chute, une crampe, une contracture sont très vite arrivées.
ARRIVER LE JOUR j EN PARFAIT ÉTAT DE FRAÎCHEUR PHYSIQUE ET MENTALE
C'est la clef numéro un de la réussite. Vous pouvez avoir penser à tout et évoluer dans un parfait cocon mais si vous n' arrivez pas frais mentalement et physiquement, vous courez inévitablement vers l'échec. Prudence dans les trois dernières semaines ainsi que dans les derniers jours. Il n'est plus temps de se rassurer par des sorties trop longues qui attaqueront votre capital, Faites le plein de sommeil et surtout, pensez à autre chose. Allez au cinéma, écoutez de la musique, invitez des copains qui ne sont pas coureurs, jouez avec vos enfants

NE PAS SE SURESTIMER ET BIEN MESURER LA PERFORMANCE à RÉALISER
Bien évaluer ses points faibles et ses points forts.
Il est essentiel de bien définir ses propres objectifs en déterminant avec réalisme le temps et/ou la place que l'on souhaite réaliser. L'analyse des anciens résultats permet de se situer potentiellement par rapport à des coureurs dont vous connaissez le niveau. En sachant cependant qu'un grand raid fait appel à des notions mentales que certains coureurs gèrent mieux que d'autres (les fameux 40%), qui permettent à certains de mieux repousser les seuils d'acceptation de la douleur, de la fatigue et du sommeil.
S'il s'agit d'une première expérience, il est impératif de viser bas et faire preuve de modestie pour ne pas être déçu. Être bon sur marathon, 100km ou sur trail moyenne distance ne garantit pas de réussir sur longue distance. Au contraire, cela peut conduire à mal appréhender tous les paramètres de course. Il faut savoir écouter les "anciens" et faire preuve de sagesse.

SE DIRE QUE VOUS AVEZ DE LA CHANCE DE DISPUTER UNE TELLE ÉPREUVE
Un entraînement qui saute, une sortie longue écourtée, un petit bobo qui gâche une semaine de préparation, un enfant qui pleure la nuit et qui écourte les nuits... mais aussi une météo capricieuse le jour de la course, une panne de frontale, une bretelle de sac qui ne tient pas serrée, son suiveur qui arrive en retard... ou encore une performance inférieure à celle espérée... tout ces petits désagréments sont mineurs si vous les comparer à la détresse du monde. Vous ne devez jamais oublier que vous avez une chance extraordinaire d'accomplir avec vos deux jambes et votre tête une telle aventure lorsque la moitié de la planète donne toute son énergie à se nourrir ou à défendre ses libertés. Alors qu'est-ce que dix heures à galérer dans un chemin, la nuit avec une frontale défaillante... ? Rien, seulement le plaisir de se dépasser.

Répondre au message - Retour au forum sur la course à pied

Forum sur la course à pied géré par Serge