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Des jeunes coureurs Kenyans en 2h10 au marathon à 18-19ans par Blaster (invité) (188.154.230.xxx) le 13/09/11 à 13:58:53
Salut,
bon voilà je me posais une question: lorsque l'on est jeune il est dit qu'il vaut mieux faire des distances courtes pour améliorer sa VO2MAX. Plus tard on peut faire des super temps au marathon.
Exemple de pros biens connus: Gebre, Bekele, Tergat ......
Gebre dans sa jeunesse faisait 20Km/jour au minimum sur les hauts plateaux d'Arsi. Il fit un marathon à 17 ans à Addis il finit en 2h50 à peu près et il déclara qu'il ne put marcher pendant des jours. Il fut repéré, développa sa vitesse avec des coachs de haut niveau, fit une carrière brillante sur piste et devint le roi du marathon dix ans plus tard. Donc il semble que le marathon soit destinés au trentenaires aguéris.
Seulement, comment se fait-il que des jeunes, très jeunes africains se retrouvent sur des marathons à l'âge ou ils devraient faire de la piste et travailler leur vitesse? Pire avec des chronos sous 2h10! Pensez à Wanjiru (paix à son âme) 2h05 à Boston il y'a 2ans...
Des réponses?
PS: je sais que le monde des pros n'a rien à voir avec le notre mais quand même! N'est-ce pas un immense contre exemple à la règle
Des jeunes coureurs Kenyans en 2h10 au marathon à 18-19ans par (invité) (93.14.211.xxx) le 13/09/11 à 14:53:30
ces petits gars viennent gagner du fric pour nourrir leur village,leur santé leur carrière ils s'en foute.t'expliquer comment faire une carrière longue,faudrait un bouquin
Des jeunes coureurs Kenyans en 2h10 au marathon à 18-19ans par SuperD (membre) (82.232.241.xxx) le 13/09/11 à 14:54:35
Je ne sais pas s'il y a une règle... par contre ce qui est certain c'est que l'entraînement pour le marathon demande un état d'esprit que l'on rencontre plus souvent chez les "vieux" que chez les jeunes. (privilégier le frein à l'accélérateur) mais si on arrive à inculquer cet état d'esprit à un jeune compétiteur il a toutes les chances de faire un malheur.
Des jeunes coureurs Kenyans en 2h10 au marathon à 18-19ans par Serge92 (membre) (90.44.92.xxx) le 13/09/11 à 14:58:19
l'attrait du gain rapide, un vivier assez dense, risquent de nous faire découvrir quelques phénomènes sous forme météorite....
Des jeunes coureurs Kenyans en 2h10 au marathon à 18-19ans par Blaster (invité) (188.154.230.xxx) le 13/09/11 à 19:35:57
Oui mais ma question était: pour faire des temps pareil il faut une VMA de malheur travaillée sur le court d'abord non? Or, comment se fait il qu'ils font déjà de si longues distances? Quand ont-ils travaillé leur VMA? Si on se lance sur le marathon trop jeune on sacrifie le développement de la VMA (normalement c'est ce que je croyais)...
Comment réussir à tenir du 20km/h si on ne travaille quasiment plus celle-ci?
Des jeunes coureurs Kenyans en 2h10 au marathon à 18-19ans par D'''''''N (invité) (2.0.110.xxx) le 13/09/11 à 19:55:28
Tu crois qu'il s'occupe de leur vma?
Ils courent et ça procède pas élimination, c'est tout. le réservoir est quasi inépuisable, quoique, la génétique aura ses limites un jour ou l'autre!
Des jeunes coureurs Kenyans en 2h10 au marathon à 18-19ans par Hi09 (invité) (85.1.221.xxx) le 13/09/11 à 20:25:44
Souvent, ces coureurs ont quelques années de plus que leur passeport ne veut bien le montrer.
Je connais beaucoup de gens qui ne connaissent pas leur âge exact, et n'en ont rien à faire.
Rajoutez-leur 5 à 7 ans, et vous serez plus proche de la réalité, y compris pour Hailé.
“Men may steal my chickens; men may steal my sheep. But no man can steal my age.”
Murus Yifter.
Le seul problème, c'est que cela crée des injustices dans les championnats du monde non-élites.
A+
Des jeunes coureurs Kenyans en 2h10 au marathon à 18-19ans par Blaster (invité) (188.154.230.xxx) le 13/09/11 à 20:40:15
Pour le passeport truqué possible. Quoique... Certains ont l'air de faire leur âge.
Pour la question de génétique, oui il y'a question de ça, mais une VMA à 22Km/h de nature j'en doute un peu quand même...
Des jeunes coureurs Kenyans en 2h10 au marathon à 18-19ans par nnn (invité) (88.181.174.xxx) le 13/09/11 à 20:41:46
ils font du tri quotidien et ils commencent vers 10 ans... faut pas s'étonner après mais il y a aussi les tricheries avec l'âge
Des jeunes coureurs Kenyans en 2h10 au marathon à 18-19ans par (invité) (129.199.156.xxx) le 13/09/11 à 21:18:12
la réponse: le volume de kilométrage et les entraînements longs à l'allure marathon font aussi augmenter la vma
Des jeunes coureurs Kenyans en 2h10 au marathon à 18-19ans par (invité) (82.250.64.xxx) le 13/09/11 à 22:24:45
Avec l'âge, ce n'est pas qu'ils trichent, enfin, pas toujours j'imagine. Leur état civil n'est juste pas aussi développé ou systématisé que chez nous où il serait difficile de passer au travers des mailles du filet. De plus, toute la terre n'utilise pas notre calendrier grégorien..., même si les 3/4 des Kenyans semblent d'obédience chrétienne (wikip)
Entre le calendrier grégorien, julien, musulman (hégire) ou hébraïque, la notion de temps n'est pas la même. Ces autres calendriers tournent plus souvent sur du lunaire + un rattrapage (hébraïque, chinois mais pas musulman) pour se caler sur le solaire
Bref, cela peut-être sans doute facile d'ignorer son âge là bas... Pour mémoire, j'ai 43 ans. J'avais un copain en CP, handicapé, en famille d'accueil, Christian. Nous étions presque voisins. La mère d'accueil avait 3 ou 4 enfants en garde, tous handicapés. J'avais revu ce fameux christian, un jour où je rentrais chez mes parents, j'avais +/- 25 ans. Je lui demande ce qu'il fait et là il me répond : je fais un BEP. Je lui demande son âge et là il me répond 14 ans !!! Lui était sincère. Je pense que la mère d'accueil avait trouvé un bon filon... Comme quoi même à notre époque on peut facilement tricher
Ma soeur qui travaille avec du public à qui elle peut être amenée à donner de l'argent. Elle a déjà vu des gars se vieillir de +10 ans pour partir à la retraite plus vite... Ca c'est ce qu'elle a mis à jour, mais combien sont arrivés à leur fin ?
Et puis pour en revenir aux Kényans, quand on peut faire du 3'/km sur un marathon à 22 / 23 ans, je pense qu'on peut largement exploser des temps sur 10 ou semi, sans être peut-être au top top niveau, mais quand même.
Faut aussi voir que les marathons internationaux peuvent proposer de sacrées primes en cas de temps de haut niveau en plus du chèque de la première place (MDP 50000€ au 1er si moins de 2h11'45", moitié si plus) et 50000€ c'est déjà une somme pour nous français, sauf à aller manger chez Mme Bettencourt..., mais imaginez ce que cela représente pour le Kénya.
Des jeunes coureurs Kenyans en 2h10 au marathon à 18-19ans par Zacks (membre) (86.217.37.xxx) le 16/12/11 à 08:48:33
On ne peut strictement pas comparer les performances des coureurs Kenyans et/ou Ethiopiens avec celles des athlètes du Vieux Continent pour de multiples raisons :
1° - Il y a certes, de première part et parfois, la question de l'incertitude sur les dates de naissance; encore que chez les seniors, cela n'a plus de sens puisque la notion d'âge n'intervient plus.
2° - Nos jeunes athlètes sont soumis à des contraintes quotidiennes (école 6 à 8 h / jour, devoirs, famille, obligations et autres activités diverses) qui leur laissent beaucoup moins de temps pour s'entraîner.
3° - L'entraînement de nos jeunes athlètes, suivant - à tort ou à raison - la politique fédérale, impose une polyvalence jusqu'en Cadet. Il n'y a pas d'entraînement spécifique de demi-fond et de fond avant cet âge, sauf cas individuels. Or, un coureur de demi-fond ou de fond, n'en déplaise à la Fédé, se forme jeune : l'effort en cause, et la morphologie de l'athlète, n'ont rien à voir avec le tryptique "sprint-saut-lancer", fondement de la polyvalence à la Française.
4° - Ainsi que cela a été dit, la course à pied dans ces pays est un facteur d'ascension sociale et économique. La CAP coûte peu en terme d'équipement (à la différence du vélo, de la natation ou autre). Et quelques milliers d'euros gagné plus tard dans les meetings en Europe sont un véritable pactole pour les familles et les villages. Beaucoup de jeunes athlètes Kenyans tentent donc leur chance et le vivier est énorme. Sortir un champion sur 1.000 coureurs est plus facile statistiquement qu'un sur 100 ... Nos enfants se voient en revanche proposer de très nombreuses autres activités ou de très nombreux autres sports qui restreignent considérablement le potentiel numérique de base.
5° - Dans ces conditions, la modération des charges d'entraînement est une notion inconnue : seul "survivent" les meilleurs, ceux dont l'organisme peut tolérer un tel régime pendant des années; les autres ... qui s'en soucie ? Et ce d'autant plus que le fond et le demi-fond sont une quasi-question de "fierté nationale", leur "moment" ...
6° - L'entraînement est principalement réalisé, et de manière quotidienne, à plus de 2.000 m d'altitude, avec des vitesses de base stratosphériques. Revenus au niveau de la mer, la compétition leur paraît très facile en comparaison de l'entraînement, et les records tombent.
7° - Par défaut de moyen de transport, et à raison des distances école/domicile, les jeunes de ces pays sont fréquemment obligés d'effectuer ces trajets quotidiens à pied sur plusieurs kilomètres (Gebre a lui-même expliqué que son geste parasite du bras dont il a mis des années à se débarasser, résultait du fait qu'il courait en portant ses livres de classe ...) : 6 à 8 km/jour entre 8/9 ans et 15/16 ans ... Quel entraînement !
8° - Comme cela a été dit aussi, la notion de "carrière" est secondaire. A de très rares exceptions près, la "durée de vie" de l'athlète Kenyan et/ou Ethiopien est courte, voire très courte. L'un chasse l'autre. Ce qui compte c'est la victoire de la nation, pas de l'individu qui n'en est que l'instrument. Nous sommes beaucoup plus individualistes, mais aussi plus respectueux du devenir physique et psychologique de nos athlètes.
Des études ont démontré que ces coureurs ne possédaient pas d'avantages physiques substantiels qui expliqueraient de manière certaine leur domination (à la différence du sprint d'ailleurs où les athlètes d'origine Africaine présentent certains avantages physiologiques incontestables). Même si le sur-poids gagne chaque jour un peu plus de terrain dans nos sociétés, nous possédons aussi des athlètes minces, légers, secs qui pourraient (peuvent) parfaitement rivaliser avec ces coureurs.
Tout est finalement affaire d'environnement, d'envie et de détermination, d'entraînement et d'encadrement, de choix sportifs à court et à long terme.
A partir de là, aucune performance, aussi sidérante soit-elle, ne saurait être surprenante... C'est ainsi.
Des jeunes coureurs Kenyans en 2h10 au marathon à 18-19ans par (invité) (193.253.141.xxx) le 16/12/11 à 09:09:56
Belle synthèse, on peut clôre ce sujet.
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