De l'art de la foulée

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De l'art de la foulée par X_RT (invité) (77.192.108.xxx) le 29/10/11 à 13:21:33

Ceci n'est pas une piste cachée des Essais de Montaigne mais le fruit d'une réflexion menée après un 10km fini tant bien que mal dimanche dernier.


Cela fait maintenant une bonne douzaine années que je cours régulièrement. Je suis descendu à 34 minutes sur 10km, 1h14 sur semi (je m'y sens mieux), avec des entraînements poussés. Le constat est amère, je stagne et ne peux plus franchir de cap depuis un an maintenant.


Sauf que, dimanche, j'ai remarqué quelque chose. A l'issue de la course finie en à peine moins de 36 minutes, je me suis surpris à accélerer fortement sur les 200 derniers mètres alors que je croyais mes jambes coupées par l'effort. Cela m'arrive souvent mais j'ai essayé de l'analyser cette fois "en direct".


J'ai ainsi remarqué que, quand l'on se met à accélérer sur la fin d'une épreuve, on a tendance à contracter ses muscles au niveau des mollets comme le ferait un sprinter... grâce à la mise en tension des tendons autour du tibia et de la cheville.
Faites-en l'expérience, pour contracter le mollet il faut forcer sur la cheville.


Ayant noté cela, j'ai essayé de le reproduire hier soir lors de mon footing. Aussi, je me suis aperçu que cette contraction permettait au pied de prendre un appui plus fort, plus dense, "plus senti", sur le bitume.


Etant un coureur léger, je pense (la lumière me serait venu!) avoir compris l'objet de ma stagnation. Quand je termine mes courses, j'ai cette fâcheuse impression que je n'utilise pas mes capacités musculaires, notamment celles des cuisses, car je ne ressens jamais de douleur post-épreuve.


Ceci pour en venir à l'essentiel : en ne forçant pas au niveau de mes chevilles et en laissant mes foulées s'accomplir naturellement je pense que l'énergie musculaire (grâce à mes cuisses) que je dégage est annulée par l'impact au sol. Sachant que mes pieds sont fins, ils ne permettent pas de "rentabliser" le début d'effort préalablement fourni lors de la levée de la foulée.


Comme je n'ai pas à courir aussi vite sur semi et marathon que sur 10km, cette foulée trop légère me pénalise moins.
Inversement j'ai un niveau correct sur 1500m car je crois que spontanément, je force sur mes chevilles et mes mollets comme expliqué ci-dessus.


Ma question intervient ici : Puis-je penser exercer une telle tension sur le bas des mollets pendant 10km ou est-ce une spécificité réservée au coureur de demi-fond et de sprint ? J'observe par exemple que Haile Gebresselassie en courant sur l'avant du pied fait souffrir ses tendons de la sorte.


Car lors de mon footing d'hier, j'ai l'impression d'avoir découvert de nouvelles sensations. Revers de la médaille, mes mollets couinent fortement aujourd'hui !

De l'art de la foulée par X_RT (invité) (77.192.108.xxx) le 29/10/11 à 13:24:49

De la même manière, lorsque je skie mon rapport poids-taille et la faible force que j'ai dans les pieds fait que mes skis se soulèvent dangereusement à haute vitesse car je parviens aps à les coller à la neige.

De l'art de la foulée par optitro (invité) (109.0.201.xxx) le 29/10/11 à 13:38:58

bonjour, merci pour ton exposé très intéressant,qui me rappelle bien des souvenirs. ce que tu viens de
découvrir est la foulée du pistard très entraîné,
et dont le talon, n'est jamais en contact avec le
sol, extraordinaire sensation de vitesse de reprise
au sol, que seul un travail acharné sur tartan, avec les pointes peut produire. par contre, on est
pas dans cette forme très longtemps, mais tu as l'air très doué . bravo tu trouveras, tu penses
comme un homme de l'art! un artiste. encore merci
pour l'émotion à te lire, j'ai 30 ans de moins

De l'art de la foulée par (invité) (83.156.233.xxx) le 29/10/11 à 13:54:26

Ben oui, cela veut simplement dire prendre ses appuis au sol.
Sur piste, il faut à la fois taper du pied et laisser le moins possible tes appuis au sol. C'est ce qui fait une foulée dynamique, praticable jusqu'au 1500 sans difficulté.
Au-delà je ne sais pas.
Sur route, je le déconseille, compte-tenu du revêtement, beaucoup plus dur, cela me semble trop traumatisant ou juste sur une brève distance notamment sur une phase d'accélération pour se dégager.

De l'art de la foulée par optitro (invité) (109.0.201.xxx) le 29/10/11 à 14:00:58

au delà c'est possible, je te l'affirme, pour l'avoir fait! n'écoute que ton coeur, sur la piste, je n'ai jamais attaqué du talon! pleine plante, pour les premières séances, la forme et la vitesse venant, sur l'avant pied. je crois que si vieux pistard est dans le coin il te dira.........

De l'art de la foulée par optitro (invité) (109.0.201.xxx) le 29/10/11 à 14:04:38

un bon pistard griffe la piste tel le chat et
ça va très vite, même sur 10000.

De l'art de la foulée par (invité) (83.156.233.xxx) le 29/10/11 à 14:16:38

Vieux_pistard est le seul que je lis sérieusement sur ce forum.
Je dirais sur piste n'écoute que tes jambes, ou plutôt ton cerveau est directement branché sur elles.
Je n'ai jamais couru en compétition sur piste au-delà du 1500.
Le souffle suit ou casse, mais la priorité ce sont les jambes.
Chaque appui doit être pensé, visualisé, fort, et le plus bref possible, penser à récupérer l'énergie pour ramener l'autre jambe encore plus vite, toujours plus vite, ne jamais s'écraser, s'il faut reprendre son souffle pour récupérer en profiter pour repérer la course des autres, c'est si bref, si intense, même la souffrance est impatiente, et puis l'arrivée en vue, avant même le dernier virage, ne plus penser qu'à plus, encore plus, toujours plus, vite, fort, une place, des secondes...
C'est aussi fort sur un 5000 ?

De l'art de la foulée par (invité) (89.226.214.xxx) le 29/10/11 à 14:30:44

un bon pistard griffe la piste tel ... un russe

Va pour le griffé russe à gogo en PPS

De l'art de la foulée par (invité) (83.156.233.xxx) le 29/10/11 à 14:38:11

aux 1300 tu cours en apnée, ton souffle n'est que douleur, ne rien lâcher, le cerveau mène les jambes, tu as passé depuis déjà 1 tour ce sentiment de facilité, de fluidité qui t'envahit autour des 800, qui te fait croire que tu peux courir comme ça durant des heures et des heures, ne pas penser à la respiration qui se bloque, le spasme des poumons qui hurlent leur survie, se concentrer sur les jambes, les appuis, éviter que la foulée devienne heurtée, ce n'est pas ton corps, ce n'est pas la piste qui te mène, c'est la course que tu conduis, c'est toi qui dirige, un feu concentré de volonté, de rage, que tu diriges vers tes jambes que tu emportes vers la ligne d'arrivée.
Y a-t-il autant d'intensité sur un 10000 ?

De l'art de la foulée par (invité) (109.0.201.xxx) le 29/10/11 à 14:39:28

le 5000 vraiment spécifique, voir problématique, qui
demande une vitesse terminale de coureur de 1500 et
assez monstrueux à préparer. il faut vraiment un gros mental à l'attaque du 4ième kilo. c'est très
difficile d' être fort sur 5 et 10000.

De l'art de la foulée par (invité) (109.0.201.xxx) le 29/10/11 à 14:44:06

manque de compétition évident pour certains, à
lire les sensations éprouvées, mais je me sauve,
pas de temps à perdre

De l'art de la foulée par (invité) (109.0.201.xxx) le 29/10/11 à 14:50:07

le 10000, c'est la science du train, 30 secondes
moins vite jusqu'à la mi-course, et le plus de relachement possible pour faire le chrono espéré

bye bye

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